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La réelle place du Guer dans le monde actuel

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BestWill
Messages: 74
Kvod Harabanim, Chers internautes,

J'aimerais partager avec vous une interrogation qui devient de plus en plus forte ces derniers temps.

Il s'agit de la réelle place du Guer dans le monde juif et sa considération. Je m'explique :
- il est dit dans la Thora, qu'un non-juif qui se convertit, est considéré comme une nouvelle personne, et donc juif à part entière.
- on n'a donc par conséquent pas le droit de lui rappeler ses origines.
==> Jusque là c'est clair.

Or dans le monde juif actuel, on constate les réactions suivantes :
- dans un contexte de "chidouh" - rencontre de 2 personnes dans l'objectif de se marier - ce sont des éléments que l'on mentionne sur la personne : fils / fille de "guer"
- dans les étapes suivantes de la vie, il est très difficile d'avoir la même équitabilité entre tous (situation réelle d'une amie vécue dans une école).

Mon impression est donc qu'un guer reste avec cette étiquette sa vie durant, et que cela se transmet au moins à la première génération.
Beaucoup de barrières invisibles peuvent alors s'élever, et il n'est pas simple de les lever sans doutes.

Epicharme disait "Souviens toi de te méfier". Mais cela est-il vraiment appliquable ici ?

Merci de m'aider à rendre ce point plus compréhensible.
Rav Emmanuel Gies
Messages: 271
Je crois comprendre votre problème, et il me semble qu'il faut faire la part des choses.
Le chidoukh, par exemple, est un "marché" bien spécifique. Ceux qui recherchent un étudiant de colel consacrant sa journée à l'étude, ne font pas pour autant insulte à ceux qui travaillent une partie de leur temps - et vice versa. De même une origine convertie est un plus dans le sens de l'engagement, et un moins dans le domaine de l'enracinement des traditions. Si je préfère un homme d'affaires pour ma fille, vu son caractère et ses antécédents, cela ne constitue pas une insulte à l'ensemble de la communauté universitaire.

Cela dit, il y a dans votre propos une indication importante qui devrait être exprimée devant tout candidat à la conversion. Ne vous convertissez pas en espérant trouver une famille qui vous ferait défaut. Rabeynou beh'ay dans son commentaire sur la thora enseigne que le mot guer procède du mot garguir - grain. Le guer est en effet un grain isolé, détaché de sa grappe.
C'est pourquoi, explique le pah'add yitsh'ak, la même berah'a de la 'amida inclut le guer et le h'akhamm ( 'al hatzadikimm...). En effet, tout comme le guer, l'intelligence est étrangère en ce monde. Et toute manifestation de h'okhma est isolée. Elle ne mûrit d'ailleurs que dans la réflexion dirigée vers l'intérieur et non dans une humeur de partage, lieu spécifique de l'expression des émotions et non pas de l'intelligence.

D'ailleurs, avrahamm, le plus illustre et le premier des guerimm est appelé 'ivri par ce qu'il a été toute sa vie seul. Il avait beaucoup de disciples; pourtant, in fine celui "que il est avec"- et même devant - c'est D-ieu.

Tout cela n'a évidemment rien à voir avec les lois sociales de la thora ( protection de la personne et de ses biens ) pour lesquelles notre attitude est la même concernant le guer qu'un juif de naisssance, et que la thora recommande même particulièrement à notre attention en faisant de la "ahavath haguer" un objet spécifique de mitsva.

J'espere avoir quelque peu répondu à votre attente.
OlivierMuller
Messages: 20
Je suis guer.

Cette condition est une souffrance pour la vie. Cette souffrance évolue avec le temps, on assume plus ou moins sa condition, mais il est vrai que le sentiment de solitude est important, et que je ne suis pas sûr que l'on s'y habitue.

Pendant le processus, vous êtes juif chez les non-juifs, et non juif chez les juifs ; vous êtes dans un no man's land. Là nait la solitude immense, dont vous garderez des séquelles à jamais.

Même si vous avez la chance de trouver un conjoint qui vous aime et vous comprend,votre meilleur ami, c'est encore HM.

Mais votre credo est différent de celui des autres juifs qui sont pétris par la tradition et les chemins et conseils à suivre transmis par votre famille.

Alors qu'en tant que guer, vous risquez de suivre les chemins qui vous sont conseillés par ... tout le monde, et vous êtes un peu perdu, car en fait ce sont des chemins qui s'adressent à des juifs de naissance ayant déjà une famille, un vécu des traditions, un flambeau familial à porter, transmis par des générations. Nous n'avons pas les mêmes soucis de vie.

Enfin, c'est un sentiment, du subjectif ...
patrickputeau
Messages: 4
Messieurs,
Ce n'est pas du tout évidant d'être dans votre situation mais c'est en même temps un grand plaisir d'avoir rejoint ce chemin. Je peux comprendre cette amertume lié au renvoi permanent cela s'estompera si D... Le veut avec le temps. Il me semble que l'on a dut vous prevenir en entrant sous les ailles de la providence de cette situation. Cependant la volonté d'entrée surpasse ces mots préalablement dits. Votre parcours fait des envieux. Des envieux car votre connaissance est parfois supérieur à celles de certains de nos fréres. Une simple phrase dans forum ne peut résumer tout ce qu'il peut être dits sur le sujet. Cependant je vous invite à lire les livres des Rav Malka et Harboum intitulés justement sous les ailles de la providence. Voir même de prendre contact directement avec eux. Que D.. vous aide à trouver votre juste place parmi nous.
OlivierMuller
Messages: 20
Le Rabbin Malka ?
Vous risquez de ne pas me croire, mais ma femme et moi l'avons vu il y a une semaine pour l'adoption de Lola, aujourd'hui 19 mois, venant de l'Arménie ...

Alors vous voyez, question coîncidence et conversion ... en sort-on vraiment un jour ? ...

Vous demandiez si on est prévenu du chemin avant ? Eh bien étant donné qu'on ne peut jamais se mettre complètement à la place d'un autre, les conseils prodigués, s'ils existent, ne sont jamais complètement adaptés.

Tiens, rien que récemment, c'était Tou bichevat. A cette occasion, il est rappelé " Car l'homme est un arbre des champs ". (Deutéronome 20, 19)
A travers ce verset, la Torah initie une réflexion sur le passé, le présent et le devenir de l'individu.Trois composants essentiels : les racines, le tronc et les produits : feuilles, fleurs et fruits.

Alors va pour un tronc, des feuilles, mais les racines ... Il faut se les forger, et vite, et là c'est dur ...

Mais bon, merci pour vos encouragements.

'(Nombres 10:17) : Car l'Eternel, votre D.ieu, est le D.ieu des D.ieux, le Roi des rois, le D.ieu grand, fort et redoutable, qui ne fait point acception des personnes et qui ne reçoit point de présent,
10:18 qui fait droit à l'orphelin et à la veuve, qui aime l'étranger et lui donne de la nourriture et des vêtements.
10:19 Vous aimerez l'étranger, car vous avez été étrangers dans le pays d'Egypte.

Et ne croyez pas qu'on soit "supérieur" car il est dit :

Rabbi Hanina dit : "Celui qui accomplit un commandement parce qu'il en a l'obligation est supérieur à celui qui l'accomplit sans y être contraint" (Kiddouchin 31 a).

Merci de m'avoir lu et ... plein de bonnes choses pour vous et vos proches !
yael attal gusi
Messages: 2
Chalom,

J’ai lu avec beaucoup d’émotion le texte écrit par Olivier Muller, concernant sa souffrance d’être un Guer.

Si je réponds à ce message, c’est parce-que je suis mariée depuis près de 13 ans maintenant avec un Guer italien.

Quand, j’ai fait mon Alyah à Jérusalem en 1993 j’étais célibataire. Comme je suis datia, il n’était pas question que je « fasse la vie » comme on dit en Israël et j’ai fait des chidou’him. Je suis tombée sur de nombreux garçons dont la mentalité me déplaisait vraiment. Je ne voulais pas épouser un israélien car je crois que pour s’adapter à la mentalité israélienne il faille monter depuis l’enfance…

J’ai un jour rencontré celui qui allait devenir mon mari sans savoir qu’il était un converti. Dès qu’il me l’a dit (5 minutes après notre rencontre), j’ai eu un pincement au cœur et une certaine réticence à continuer le chidou’h et je vais vous en donner la raison.

Mon père –zal- avait un frère –zal- qui, il y a de nombreuses années avait épousé une convertie italienne en Tunisie dans les années 1950. Elle était très belle à ce qu’il paraît et s’était convertie « par amour » pour mon oncle. Les gens disait de cette femme « qu’elle était plus Tsadeket qu’une Juive, qu’elle allumait les bougies de Chabbat la première dans tout le quartier de la rue Lafayette à Tunis, qu’elle était très respectueuse des lois de Cacherout et de Nidah etc…

Mon oncle a quitté ce monde en 1992 (un an avant que je fasse mon Alyah). Figurez-vous que quand mon frère qui est H’abad est venu pour s’occuper de l’enterrement de mon oncle, il n’a pas compris ce qu’il voyait devant lui : mon oncle était allongé sur son lit, habillé, maquillé, vêtu d’un beau costume et d’une belle chemise de soirée avec nœud papillon et dans ses doigts croisés il tenait un crucifix !!

Mon frère a immédiatement retiré le crucifix et a demandé des explications à la femme de mon oncle « la Tsadeket de Tunis ! » Sur-ce, un prêtre a débarqué chez la femme de mon oncle pour faire des prières… Mon frère n’y tenant plus s’est immédiatement adressé au prêtre afin de lui expliquer qu’il y avait un malentendu vu que mon oncle n’était pas chrétien mais Juif et qu’il devait être enterré en tant que tel.

Ca a été l’horreur et impossible de décider la femme de mon oncle à l’enterrer dans un carré Juif du cimetière et lui offrir une véritable lévaya. Sous les conseils avisés du Rav Frankforter, mon frère s’est rendu à la morgue en pleine nuit avec un ami H’abad, afin de laver le corps de mon oncle, et de le veiller avec la lecture de Michnayot toute la nuit. On va dire que mon frère a limité à peine les dégâts. Mon oncle est malheureusement enterré au cimetière de Pantin, avec un énorme crucifix qui surplombe son nom Juif qui est « Attal ».

Suite à cela, on a appris que la femme de mon oncle s’était rendue toute sa vie à l’église en cachette de son mari, qu’elle avait triché sur la cacherout en lui faisant avaler pendant des années de la nourriture non cachère et sans le savoir, mon oncle a dormi toute sa vie avec un crucifix cloué sous le matelas de son lit conjugal !

Alors vous voyez, dans ma famille, on a malheureusement une mauvaise opinion des Guérim et des guiyorot à cause de cette histoire traumatisante ? c’est dommage, mais c’est ainsi…

Par ailleurs, pratiquement toutes les guiyorot que j’avais rencontré quand j’habitais Paris s’étaient (je répète « presque ») toutes converties au Judaïsme, dans l’intention de se marier avec un Juif et j’ai toujours eu cette malheureuse pensée qui est celle de me dire que si l’homme qu’elles aimaient avait été musulman, elles se seraient converties à l’islam.

Mon opinion a changé du tout au tout dès mon arrivée en Israël. HM sait très bien ce que l’on va faire de notre existence, avec qui on va se marier et avoir des enfants, dans quel endroit on va habiter et travailler etc… Comme HM sait absolument tout, Il a fait en sorte que mes premières copines (devenues amies) soient des converties ! Il voulait certainement me faire comprendre qu’il y avait des non Juifs sincères qui aimaient la Torah et me préparer mentalement à l’idée d’épouser moi-même un Guer quelques mois plus tard…

J’ai immédiatement fréquenté les français H’abad à Jérusalem dès mon arrivée, car cela correspondait absolument à ma façon H’assidique de concevoir la vie Juive. Mon Rav s’occupait entre autre, des jeunes filles de France qui voulaient se convertir au Judaïsme et elles venaient en Israël car le processus de conversion est plus rapide qu’en France.

Je connais des dizaines et des dizaines de Guiyorot en Israël et qui viennent de tous les milieux français : bourgeois comme prolétaires, ouverts d’esprit comme antisémites, intellos comme incultes… Je connais l’histoire émouvante de chacune d’entre elles et les raisons qui les ont poussées à se convertir.

Un jour, j’ai dit à une amie (d’origine réunionnaise) que j’aime profondément et qui est une vraie Breslev dans toute la splendeur du terme : « tu sais moi Faighée, si HM m’avait faite non Juive, je crois que je ne me serais jamais convertie au Judaïsme. Je suis très heureuse d’être Juive et de faire Torah et Mitsvoth, mais je ne pense pas que j’aurais fait la démarche de faire tout ce ‘boulot-là’ si HM ne m’avait pas choisie ! »

Je vais vous dire ce qu’elle m’a répondu : « Yaël, tu ne sais pas de quoi tu parles. Se convertir pour un non Juif, c’est revenir à ce qu’il aurait dû être à sa naissance. C’est comme si on était un garçon et notre mère nous aurait éduqué, habillé, fait jouer, maquillé uniquement comme une fille. Il y a jour où l’on ressent un décalage entre notre corps et notre esprit, où l’on sent que l’on n’est plus nous-mêmes et qu’il n’y a que les Mitsvoth de la Torah qui nous attirent, il n’y a que son étude qui nous passionne et qui nous faire vivre. On étouffe, on n’est pas nous-mêmes (elle a répété ce terme plusieurs fois) c’est insupportable et dès que l’on entre dans le Mikvée pour la première fois, on ressent en une seconde toute notre vraie vitalité, la réponse à toutes nos questions, on devient Juif, mais en vérité on l’a toujours été ! »

Je me demande combien de Juifs qui ne respectent pas la Torah et qui sont nés de mère Juive ont déjà parlé avec autant de beauté et de vérité du bonheur d’être nés Juifs ?

C’est curieux comme HM fait les choses : comme je suis assez sociable et Barou’h HM bien intégrée en Israël, je rencontre beaucoup de jeunes filles et de femmes de tous genres. Quand je vois une Guiyoret ou un Guer, je le sens immédiatement et je n’arrive pas à m’expliquer d’où me vient cette intuition ? J’ai une grande admiration pour tous les Guérim, je les trouve merveilleux !

Ici en Israël, je peux vous dire que les Guerim et les Guiyorot sont très aimés et sont aux yeux de la plupart du peuple israélien, très respectés. D’ailleurs, j’ai constaté que toutes les Guiyorot qui n’arrivaient pas à se marier en France, arrivaient à trouver un ‘hatan assez rapidement en Israël. Je connais une communauté entière de Péruviens qui habitent le Chomrone (la Samarie) et quand je suis allée récemment au mariage d’une jeune fille et de son fiancé (tous deux d’origine indienne du Pérou) j’ai eu les larmes aux yeux par la Kédoucha qui se dégageait lors de la H’oupa. Il y avait de très grands Rabbanim de tous les coins d’Israël qui étaient venus bénir le jeune couple et c’était vraiment très beau…

Je connais un couple de Guerim Corses dont l’homme (avant de se marier) était peintre pour le vatican, la femme était comédienne et ils vivaient ensemble… Un jour, le peintre devait effectuer une fresque représentant un passage des évangiles, un truc sur saint luc… Le peintre voulait avoir une réelle et profonde vue d’ensemble de l’histoire de ce saint luc, sinon il n’arrivait pas à avoir l’inspiration pour composer son œuvre. Il a commencé à poser des questions aux prélats du vatican qui répondaient comme ils savaient. Mais plus le peintre voulait approfondir les dires des prélats, moins il était satisfait des réponses. Un jour, un prêtre a dit curieusement au peintre que s’il voulait avoir plus de renseignements sur l’origine de ce passage de l’histoire chrétienne, qu’il se rendre chez le Grand Rabbin de Rome, que lui-même le connaissait personnellement et pourrait lui arranger un rendez-vous.

Le peintre est donc allé chez le Rabbin et ne l’a plus lâché ! Plus il posait des questions et plus de nouvelles se bousculaient dans sa tête, il voulait toujours savoir et savoir encore, découvrir ce qu’était le Judaïsme car il sentait que c’était la source de toute la Vérité du monde.

Ce peintre est ensuite venu en Israël avec son amie non Juive pour étudier la Torah et se convertir. Le jour de leur mariage a été si empli de Kédoucha, que toute l’assistance était en larmes (moi avec !). Ce peintre est devenu un Rav H’abad et sa femme fait partie de « l’Association des Femmes Francophones de Jérusalem » et s’évertue à longueur de temps à répandre les Lumières de la H’assidout et à s’occuper de toutes les femmes afin d’observer dans toute sa splendeur la sentence « tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

Le Rabbi de Loubavitch dans une de ses Si’hot dit la chose suivante : « quand quelqu’un a fait Téchouva depuis des années, il n’a pas à rappeler qu’il a été non religieux dans son enfance. C’est comme s’il avait toujours été dans la Torah, car les années deviennent comme sa réelle peau, en quelque sorte. De même pour un converti qui le serait depuis des années, il n’a pas à rappeler ses origines non Juives. S’il observe la Torah depuis des années alors il est Juif à part entière et est considéré comme s’il l’avait été depuis sa naissance.

Pour en revenir au fait que lors d’un Chidou’h, la première chose que doit dire une personne c’est si elle est convertie, je ne crois pas que cela pose un problème. C’est comme pour une personne divorcée de l’annoncer ou de dire que l’on a un ou plusieurs enfants etc… Il y a des informations que l’on se doit de donner, mais tout dépend de comment on se présente. Si l’on parle de soi avec gêne ou malaise alors, le problème est à corriger avec nous et non pas avec l’autre. Si un Guer annonce fièrement qu’il l’est, qu’il est très content et qu’il met une grande vitalité dans son expression, alors la personne en face de lui sera touchée et recevra cette information avec joie. Si le Guer dit qu’il l’est et baisse les yeux comme s’il en ressentait de la honte, alors l’autre recevra ce sentiment en pleine figure, comme une injure.

Quoi qu’il en soit, c’est HM, le Maître du monde qui « mézavègue et ahanachim », qui fait les couples. Si quelqu’un croit que son chidou’h est rejeté parce qu’il est Guer, c’est en vérité parce que HM sait que la personne en face de lui n’est pas celle qu’il doit épouser, donc il n’y a rien à regretter, si ça n’est pas le Mazal, il ne faut pas insister.

J’ai constaté qu’en France on se méfiait des Guerim parce que la famille non Juive faisait peur. En effet, un Guer avec barbe et kippa va être gêné d’aller le dimanche rendre visite à sa famille qui lui servira des aliments non cachères qu’il ne pourra pas manger et qui parleront de sujets qui ne l’intéressent absolument plus…

En Israël, grâce à D’. on n’a pas ce problème. Comme on est loin de la famille non juive, on peut vivre comme on l’entend. Notre famille, c’est celle que l’on fonde ici, détachés de tous et c’est très bien d’ailleurs car vu le nombre de couples Juifs qui divorcent entre autre, à cause des belles familles, c’est à se demander…

Personnellement, je suis très contente d’être mariée à un Guer et ne regrette pas mon choix. Mon mari en Israël a adopté les coutumes de ma famille qui sont conformes à nos Mitsvoth et il les aime vraiment. Quand nos enfants sont nés, mon mari ne m’a pas imposé (comme chez 90% des familles Juives) les noms, parfois ridicules, de ses parents ou de ses grands-parents. J’ai nommé tous nos enfants selon mes désirs et n’ai nommé personne ni de ma famille, ni de la sienne et c’est très bien comme ça.

La belle-mère Sépharade d’une de mes sœurs lui avait dit le jour de la naissance de sa fille la chose suivante (tenez-vous bien, ça vaut son pesant d’or!) : « si tu n’appelles pas ta fille comme moi, elle mourra dans l’année ! » Une de mes nièces s’est appelée « Kouékê » jusqu’à ce que ma sœur divorce et change le nom de sa fille en « Dina », ce qui est un vrai prénom Juif et dont plus personne ne se moque. Je passe sur le fait que la belle-famille de ma sœur à grandement œuvré à provoquer le divorce entre ma sœur et mon ex beau-frère. Ah la névrose…

Alors vous voyez, rien n’est absolu, il y a du bien et du bon uniquement là où l’on veut le voir. L’essentiel est de se construire et de savoir qu’un Juif a une mission de vie et de réparation dans ce monde. Un Guer peut se sentir déraciné certes, mais un Juif qui fait son Alyah aussi peut aussi se sentir déraciné. En vérité, c’est absolument le contraire : le non Juif en se convertissant retourne aux racines de son âme, comme un Juif qui monte en Israël revient aux racines de sa Terre.

Ce n’est pas une tare d’être converti, c’est une Béra’ha !

Bien à vous et soyez fiers d’être des Guerim !
Yael Attal Gusi
Jérusalem – Ir Hakodech.
17 Chevat, Chnat Hachmita Tachna’h
OlivierMuller
Messages: 20
Votre témoignage est extrêmement riche et complet à bien des égards, et votre conclusion fabuleuse et rassurante.

Il n’est pas forcément bien de faire des éloges, mais là, vous êtes hors norme et pleine de finesse.

Bon, alors « on » va bien trouver quelque chose à redire dans ce roman !

Si un point me chagrine, c’est le point où vous citez le passage du converti honteux en phase de présentation, et où vous dites « Si le Guer dit qu’il l’est, et baisse les yeux comme s’il en ressentait de la honte, alors l’autre recevra ce sentiment en pleine figure, comme une injure ». Injure, c’est un peu fort, mais bon, je ne discuterai pas dessus. Mais le sentiment du « juif honteux » peut être bien réel.

Je m’explique :

1)- dans le processus de conversion, qui dure quelques années, vous n’échappez pas aux situations où vous êtes le dixième pour faire un myniane, où pour le zimoun vous êtes le dixième, où à Sim’hat Tora, on vous passe le sépher-Tora, bref, vous vous trouvez dans des situations pas possible à devoir expliquer d’un coup et à tout le monde que aux yeux que, « bàh voilà, je ne suis pas juif, et que donc, on ne peut pas faire, enfin, vous comprenez quoi, mais que ... ».

2) - D’ailleurs l’histoire réelle, mais négative que vous citez dans votre intervention au sujet de votre oncle, plutôt votre tante chrétienne, est une histoire similaire vécue par d’autres et qui peuvent induire ensuite à l’égard du candidat en cours de conversion une indifférence feinte, voire un demi tour pour certains. Les réactions positivesà l’égard du Guer ne sont pas positives unaninement, sauf peut être dans certains milieux ;

3 )- Enfin, c’est l’épreuve du candidat à la conversion, qui se sent épié pour qu’on puisse vérifier s’il exécute vraiment bien les mitswoths, au quotidien, ou mieux à chabat, épié par des personnes juives de naissance « qui n’ont rien à prouver, et qui n’ont pas demandé à se convertir, bref des juifs normaux quoi »...


En fait, il y a ces scènes de vie, et la façon dont on les ressent. Ce sont deux facettes.
Si les scènes de vie sont peu fréquentes, MAIS que vous êtes psychologiquement sensibles, alors vous devenez honteux. Pendant 10 années, je n’ai jamais osé avoué que j’étais converti à mon entourage ; j’en connais qui ont résisté comme cela encore plus longtemps.

Et donc, ça varie entre les gens. Vous avez le droit de vous sentir honteux ; et on doit lutter pour que cela ne véhicule des sentiments négatifs comme ce que vous avez traduit comme une « injure ». On doit lutter, mais ce n’est pas au guer de gérer cela, il a assez de boulot à gérer, lui (ou elle).

Mais bref, il ne faut en vouloir à personne et se dire pour se rassurer : « Ces souffrances que Hachem impose aux Justes par amour, pour leur permettre d’acquérir plus de mérites, et leur assurer une immense récompense dans le Monde à venir" (Berakhoth 5a).

Et puis, il y a plus rassurant encore : Le Rabbin Jacky Milewski cite dans son livre "Conversion au judaïsme dans l'oeuvre de Maîmonide", Page 72 : "Parce que - dit Maïmonide- La Thora a répété 36 fois l'interdiction de blesser le prosélyte. De plus, lui écrit-il (à son Rabbin) : " Sache que la Torah a contraint le Juif d'appliquer une injonction importante à l'égard du prosélyte. Car la Thora ne nous a pas ordonné d'aimer les parents mais seulement de honorer alors qu'elle nous a commandé d'aimer le prosélyte ... Et le Saint Béni soit Il Lui même aime les convertis".

Alors, comme tous,on a juste besoin de partager notre amour..., même si des fois on est maladroit, voire honteux ...

Mais encore une fois, bravo pour votre intervention !
eric borner
Messages: 6
La conversion, il me semble, est un acte que l'on fait pour soi, pour se sanctifier, la pratique entretenant cette sanctification.

Peut-être me trompe-je en tout cas je ne vois pas d'autre intéret à la conversion.
OlivierMuller
Messages: 20
Bonjour,

1 - Le but d'une conversion est orientée vers soi-même, c'est vrai.
Mais pas seulement.


2 - Le but d'une conversion, c'est de devenir juif.
Et donc d'apprendre à s'orienter aussi vers son prochain, à l'aider, à l'aimer. Son prochain, qu'il soit juif, voire non-juif.

Et comme le dit Isaïe :
49:6 Il dit: C'est peu que tu sois mon serviteur Pour relever les tribus de Jacob
Et pour rétablir les ruines d'Israël:
Je t'établis pour être la lumière des nations,
Pour porter mon salut jusqu'aux extrémités de la terre.

3 - Le but d'une conversion, c'est de se réaliser par la transmission de valeurs, et pas uniquement de se réaliser par le travail de soi, sur soi.
Comme le dirait Josy Einsenberg : on est juif que si ses enfants sont juifs.
eric borner
Messages: 6
Merci pour avoir complétée ma réponse.
mea shearim
Messages: 222
bonjour


effectivement cela doit pas être un parcours facile.


j'en fréquente 1 car j'étudie dans un lieu (quand j'y arrive car c a 1h 30 de train de chez moi)

en fait j'ai étudier 2,5 mois de suite dans cete ville et j'en ais connu 2 de guer en cours et je ne sais pourquoi.


mais ils ont un peu regard différent p.ex dans l'étude ils croient tout savoir peut-être cela provient d'un complexe..


ils ont peut-être un peu une jalousie.

en principe je pense qu'ils peuvent pas étudier avec nous mais parfois cela arrivent qu'ils suivent un cours ou l'autre.

il y a 1 qui met les tsitsit alors que un guer en cours de conversion n'est pas redevable des 613 mitsvoth.

un autre m'as dis qu'il a recu des tefilin d'israel lui est en cours de guerout depuis 2 ans env.

c pas facile pour eux et pour nous parfois.

en tout cas moi je sais parfois pas comment me comporter avec eux ils deviennent je trouve aussi plus facilement agressif ou sont plus nerveux.


mais cerains ont bien réussis se sont mariés et tout cela.

j'ai a la fois bcp de respect pour eux et en meme temps j'ai de la peine a accepter parfois qu'ils arrivent comme ça et veulent encore parfois nous aprendre le judaisme.

alors qu'ils ne snt pas encore convertis.

mais je répète j'ai du respect.


sinon on m'as raconté une histoire d'une fille qui au moment du mikvé elle as trempé les pieds dans l'eau et comme elle as trouvé froid elle as dis " "oh acrobate"

alors ils l'ont pas accepté.
joël
Messages: 264
Bonsoir Mea Chearim,
Je vous avoue ne pas comprendre votre intervention.

Dans le pirke avot Chapitre 4 verset 1, Ben Zoma nous dit : Ezeou hakham? Halomed mikol adam. Qui est sage? celui qui apprend de tout homme. Ne faut il comprendre aussi ici le guer en cours de conversion, et à plus forte raison celui qui étudierait à la Yeshiva?

Un enfant juif qui n'est pas bar miztva, ne met il pas un talith katan avant 13 ans, pourtant il n'est pas redevable des 613 Mitzvot. L'enfant comme le guer ne doivent ils pas s'habituer aux mitzvot?

Enfin, l'histoire de cette personne qui trempe son pied dans un mikve d'eau froide et qui dit "doux jésus, comme elle est froide" n'est pas à prendre au 1er degré... C'est un bonne blague.

Bien vous.
mea shearim
Messages: 222
salut j'avais fait tout un long texte et tout s'est effacé a cause d'un problème de ma connexion internet je pense...


j'essayerai de te répondre .


en gros je crois qu'on doit avoir du respect pour les guers mais on doit aussi faire attention de pas leur faciliter la chose..


ce serait pas bien non plus pour eux.
dovid
Messages: 2
[quote="OlivierMuller"]Je suis guer.

Cette condition est une souffrance pour la vie. Cette souffrance évolue avec le temps, on assume plus ou moins sa condition, mais il est vrai que le sentiment de solitude est important, et que je ne suis pas sûr que l'on s'y habitue.

Pendant le processus, vous êtes juif chez les non-juifs, et non juif chez les juifs ; vous êtes dans un no man's land. Là nait la solitude immense, dont vous garderez des séquelles à jamais.

Même si vous avez la chance de trouver un conjoint qui vous aime et vous comprend,votre meilleur ami, c'est encore HM.

Mais votre credo est différent de celui des autres juifs qui sont pétris par la tradition et les chemins et conseils à suivre transmis par votre famille.

Alors qu'en tant que guer, vous risquez de suivre les chemins qui vous sont conseillés par ... tout le monde, et vous êtes un peu perdu, car en fait ce sont des chemins qui s'adressent à des juifs de naissance ayant déjà une famille, un vécu des traditions, un flambeau familial à porter, transmis par des générations. Nous n'avons pas les mêmes soucis de vie.

Enfin, c'est un sentiment, du subjectif ...[/quote]

Olivier,
Quelle belle et émouvante expérience. D-ieu nous teste à chaque instant et il nous revient d'apprécier à leur juste valeur ces épreuves. Si dans l'adversité nous affichons notre joie et notre amour envers Hachem, nous atteignons un niveau élevé d'emouna (foi). J'aimerais vous parler à titre personel. Si vous le désirez, vous pouvez me contacter au [email protected]
Merci.
Haimtsvi
Messages: 40
Je remercie HM, dans toute mon émotion, de m'avoir permis d'entrer dans son peuple, de l'aimer et d'agir selon sa volonté.

Les mauvaises langues, les jalousies, n'y font rien.
L'amour que je porte au méraïé ha metim est plus fort que tout....

Il est la vérité de ce monde..
Et dans mes tristesses, dans mes sentiments de solitude je pense à cette parabole du fils avec son père au bord de la mer.. Le long du chemin, deux paires de pieds qui avance. Puis soudain n'apparaissent plus qu'une seule paire.
Le fils remarque que ces moments sorrespondent à des moments de souffrance profonde pour lui. Il dit à son père: "vois tu, là j'ai soufert, et j'ai avancé seul sur le chemin.."
Son père le regarde et lui dit : " non, mon fils, ces traces de pas sont les miennes.
Dans tes moments diffficiles c'est moi qui t'ai porté.."

Barouch HM, source de toutes bénédictions et dont le hessed ne connait pas de limite...
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