Techouvot.com

La réponse de qualité à vos questions

Parachath Wayèchev – A propos du droit d’ainesse

Voir le sujet suivant Voir le sujet précédent
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet
fureteur
Messages: 123
Le livre de Berèchith est truffé de récits sur les libertés prises par nos patriarches avec le droit d’ainesse. Jacob lutte contre son frère Esaü pour se l’assurer. Il donne également la préférence à Rachel sur Léa, pourtant son aînée, à Joseph sur ses frères, et à Efrayim, le plus jeune des fils de Joseph, sur Manassé, le plus âgé. Il est pourtant interdit par la Tora (Devarim 21, 16 et 17) d’avantager l’un de ses enfants au détriment du premier-né. Comment comprendre ce paradoxe ?
Jacques Kohn ZAL
Messages: 2766
Rappelons d’abord, comme le fait remarquer le rabbin S. R. Hirsch, que le droit d’ainesse, pour Esaü, représente une charge, un « devoir », bien plus qu’un « droit », le fils aîné ayant pour tâche première de veiller à la pérennité des traditions familiales et de prendre entièrement la suite du fondateur de la famille. Signalons également qu’Esaü, en renonçant à ce droit, n’a nullement abandonné ses prétentions à l’héritage. Il acquerra une fortune considérable, deviendra riche et puissant, alors que les biens que Jacob aura pu acquérir chez Laban seront le fruit d’un labeur acharné, et non pas la fortune obtenue par héritage.
La Guemara déplore cependant l’attitude de Jacob :
« On a enseigné au nom de Rav : Un père ne doit jamais avantager l’un de ses enfants par rapport aux autres. Car c’est une robe du poids de deux sela‘im que Jacob donna à Joseph, et non à ses autres fils, qui fut la cause de la descente de nos ancêtres en Egypte » (Chabbath 10 b).
Certes, font observer les Tossafoth, la décision de l’exil en Egypte remontait à l’époque d’Abraham, mais l’oppression n’aurait pas été aussi sévère si les tribus d’Israël ne s’étaient pas ainsi abandonnées à la haine.
Rabbin Marc Meyer
Messages: 501
Non, Bereïschith n'est pas truffé de libertés prises par nos patriarches avec le droit d'aînesse.
D'abord, les cas que vous citez ne concernent qu'un seul des patriarches : Yaakov Avinou.
Le choix de Ra'hel n'a rien à voir avec le droit d'aînesse. C'est la liberté qu'a Yaakov de choisir comme épouse celle qui lui semble remplir toutes les conditions requises par lui. Il sait, par ses dons de prophète, que c'est d'elle que naîtra plus tard celui qui viendra à bout du mal, personnifié par le descendant de son frère Essav : Amalek.
Et à la fin des temps, aussi un descendant de Ra'hel, comme le dit le verset du prophète Ovadia : "... et la maison de Yossef sera une flamme et celle d'Essav de la paille".
Et c'est Lavane, qui prétextant une coutume locale, trompe Yaakov en substituant Léa l'aînée, à Ra'hel sa soeur. Yaakov est innocent.
Yossef est donc l'aîné de la femme qu'il estime être sa véritable épouse. C'est la raison pour laquelle Yaakov lui réserve le droit d'aînesse.
Mais Reuven, son véritable premier né, perdra son droit d'aînesse par sa propre faute - il a agit avec précipitation et ne mérite plus cette prérogative qui est liée à un exemple à donner aux autres frères, à une conduite irréprochable.
D-ieu entérinera le choix de Yaakov en faisant de chacun des fils de Yossef une tribu à part.
Quant à la priorité donnée à Efrayim sur Menasché l'aîné, Yaakov ne peut pas et ne veut pas jouer le rôle de distributeur du droit d'aînesse - il n'est pas le père de ces deux enfants.
Par contre, il peut prophétiser et préciser que le plus jeune dépassera l'aîné par la grandeur et l'importance de sa descendance. C'est ce qu'il fait en croisant ses mains pour les bénir.
Là encore son choix sera entériné par la suite. En effet, depuis ce moment là les enfants d'Israël bénissent leurs enfants en exprimant dans leurs bénédictions la préséance d'Efrayim sur Menasché. Efrayim précèdera Menasché dans les drapeaux du désert et dans les offrandes des Nessiim. L'avenir a prouvé que Yaakov voyait juste : Six Juges de grande piété sont issus d' Efrayim ; mais tous les rois descendant de Menasché furent des Rescha-im.
Et je reviens sur ce que vous dites à propos de Yaakov qui "lutte contre son frère pour s'assurer du droit d'aînesse".
Premièrement, Yaakov ne cherche pas à se l'approprier autrement que par la volonté et le souhait d'Essav de s'en défaire. Essav n'en veut pas de cette responsabilité, même si par la suite il accusera Yaakov de l'avoir roulé. "Eth Beuchorati Laka'h" signifie, il a acheté mon droit d'aînesse, ce qui n'est que vérité puisque Essav le lui a vendu pour un plat de lentilles. (nous voyons ici l'importance qu'Essav donnait à ce droit d'aînesse !)
Quant à prendre la bénédiction de son père Yits'hak, c'est totalement contre son gré que Yaakov suit les ordres de sa mère pour remplacer Essav.

Et pour conclure : Il est écrit "Titène Emeth Leuyaakov", ce qui signifie que la Midah principale de Yaakov était Emeth, la vérité. Or dans la Torah rien de cela n'apparaît. Au contraire ce ne semble qu'une suite de tromperies obligatoires ou non, contre lui ou pour lui : 1) le droit d'aînesse. 2) Les bénédictions de Yits'hak. 3) Les tromperies de Lavane, pour son épouse et pour ses moutons. 4) La mise à l'écart de Dinah en la cachant aux regards d'Essav. 5) Les problèmes avec Scheuchème (même si Yaakov n'a pas participé et a désapprouvé les actions de ses 2 fils). 6) Il est trompé par ses fils au sujet de la prétendue mort de Yossef. 7) L'inversion des mains sur les 2 fils de Yossef.

En réalité, Yaakov a, toute sa vie durant, subi des épreuves mettant en jeu son idéal de vérité parfaite. Il a été obligé d'aller contre sa nature profonde, pour faire ce que D-ieu voulait qu'il fasse, ou subissant et en acceptant les tromperies d'autrui.
De même qu'Avraham personnifiant la bonté même, a subi comme épreuves ultimes des 10 épreuves qu'il a subies, celle de devoir chasser de sa maison son propre fils, malade en plus de cela, sans suffisamment de boisson et d'alimentation, et enfin de sacrifier son véritable fils Yits'hak auquel D-ieu avait promis une desendance immense et la terre de Canaan.


Dernière édition par Rabbin Marc Meyer le Dim 28 Novembre 2004, 22:05; édité 1 fois
Sami k
Messages: 7
En plus de tout ce qui a ete dit, je voudrais rajouter que lors des benedictions de ses deux fils Itsrak etait inspire par le Rouah' Akodesh!
Qui nous dit que meme si Yaakov n'avait pas pris la place de son frere il aurrait eu la meme Brah'a?
Montrer les messages depuis:
Voir le sujet suivant Voir le sujet précédent
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum