Le Me‘habèr (Choul‘han ‘aroukh Ora‘h ‘hayim 554, 22) rapporte que l’on a l’habitude, dans certaines communautés, de travailler le 9 av, mais il recommande de diminuer son activité professionnelle dès Roch ‘hodèch.
Dans d’autres communautés, en revanche, on s’abstient de travailler le jour du 9 av. Cette interdiction ne concerne toutefois qu’un Ben Yisrael, ce qui signifie qu’un non-Juif pourra travailler s’il est l’employé d’un Juif.
Le Rema indique que de nos jours, dans nos communautés, on n’effectue pas de travaux, mais que l’interdiction se limite au ‘hatsoth ha-yom (« moitié de la journée »).
Le Me‘habèr (halakha 23) conclut que si l’on risque une perte financière (davar ha-‘aved), on pourra effectuer tous travaux comme pour ‘Hol ha-mo‘èd.
Les Posqim s’attachent à interpréter cette halakha : Si la permission de pratiquer tous travaux en cas de perte financière n’était valable que par l’intermédiaire d’un non-Juif, elle semblerait superflue (car le Me‘habèr nous l’a déjà enseignée).
Certain Posqim comme le Ma‘hatsith ha-chéqel, déduisent de cette halakha que, dans un cas de perte, il est permis même à un Ben Yisrael de travailler de façon discrète.
Le Biour Hagra conclut de cette halakha que si une personne n’a pas de moyens d’existence et si elle risque, en s’abstenant de travailler, de ne plus pouvoir nourrir sa famille, elle pourra alors effectuer tous travaux même avant ‘hatsoth.
Il parait évident que si, de nos jours, on risque de se faire licencier pour absence injustifiée, on pourra alors aller travailler (Torath ‘hayim, seïf qatane 18).
Le ‘Aroukh ha-choul‘han, seïf qatane 21, est d’avis que l’interdiction de travailler n’est valable de nos jours qu’après la Tefila et les Kinoth (« Lamentations ») en usage ce jour-là. Si donc on est obligé de travailler, on s’efforcera de prier de bonne heure et d’aller travailler après.
De nombreux Posqim, comme le Berith kehouna ainsi que le Mo‘èd le-kol ‘haï (siman 10), s’accordent a dire que pour tous les métiers de bouche au service de la communauté, l’interdiction se limite, même d’après le Rema, à la fin de la Tefila et non à ‘hatsoth.
Il me semble important, malgré toutes les possibilités et les nuances que nous avons rapportées sur l’interdiction de travailler ce jour-là, de prendre conseil auprès d’un Rav.
J’attire votre attention sur le fait que le Choul‘han ‘aroukh conclut en citant la Guemara Ta‘anith 30a : « Quiconque travaille le 9 av ne verra aucune bénédiction de ce qu’il a gagné. »
Behatsla‘ha et kol touv !