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La réponse de qualité à vos questions

Liste d'ouvrages pour débuter dans l'étude de la Thora

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David-Julien humeau
Messages: 18
Bonsoir, à part l'étude de texte, tel que la guemara, moussar, zohar... peut-on considèrer qu'ecouter des cours audio sur des sujets de thora, lire la parasha et le houmash en traduction française ou bien lire des livres des liturgie juive comme étude de thora ?


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Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6311
(J'ai répondu à ce message sur le forum. Voici ma réponse légèrement augmentée à la fin:)

Oui, Mais j'ajoute une petite précision:
la notion de "bitoul Thora" (=perdre du temps qui aurait pu être consacré à l'étude de la Thora) existe tant en quantité (de temps) qu'en qualité (d'étude).
Donc, parfois une étude peut être considérée comme une semi-perte de temps.
Par exemple si quelqu'un peut étudier en profondeur, ou un sujet difficile, et se contente d'un sujet simplet, ou d'écouter une conférence sympa, même si on ne peut pas dire qu'il y perd son temps, il le perd partiellement; cette étude ne peut pas être comparée à une autre étude beaucoup plus instructive par exemple.
Bien entendu cela ne signifie pas qu'il faille éradiquer de son programme tout ce qui n'est pas du "limoud hard", il faut "peser" chaque situation en fonction de la force/envie/'heshek dont on dispose et du temps disponible (si on dispose de 5 min. ou même 20, c'est un peu stupide de se lancer dans une étude complexe qui nécessite 30 min. pour entrer en matière) .

Ce qu'il faut savoir c'est qu'en dehors de la mitsva d'étudier la Thora "jour et nuit" il y a une autre obligation qui est d'étudier TOUTE la Thora.
La 1ere obligation n'impose pas une certaine connaissance mais une régularité; un moment (même très court) de jour, et un autre de nuit.
Par contre la seconde n'impose pas d'horaires, mais des résultats !

Cette mitsva d'étudier toute la Thora ne signifie pas qu'il faille lire tous les ouvrages de Thora qui existent (encore heureux car c'eut été techniquement impossible pour le commun des mortels) , mais on se "contentera" de la Thora écrite (tana'h) et orale (= les livres de base des 'Hazal) c-à-d les 2 Talmuds, les Midrashim "classiques"et les midrashei Ala'ha (Me'hilta, Safra, Sifrei...) grosso-modo .

Mais il n'y pas d'obligation d'étudier les commentateurs rishonim et a'haronim (ce qui ne veut pas dire qu'il soit recommandé d'essayer de se passer de leurs lumières; plusieurs parties de la Thora seraient totalement obscures sans les commentateurs).

Voir Shoul'han Arou'h Arav Yoré Déa il'hot Talmoud Thora (§1,4) pour de plus amples détails.

Bien entendu, si quelqu'un fait (vraiment) ce qu'il peut et n'y arrive pas (soit parce qu'il a apprit ça trop tard, soit parce qu'il a fait tshouva trop tard, soit par manque de capacités intellectuelles, soit pour d'autres raisons), la règle est toujours "Eyn Akadosh barou'h hou ba betronia im briotav" (~D... ne demande pas l'impossible) et c'est à son sujet qu'il a été dit en fin de 2ème chapitre de Avot : "lo alé'ha amela'ha ligmor velo ata ben 'horin libatel mimena" (cf. Nehora deorayta III,1).

Le piège à éviter c'est de se dire "je ne pourrais pas, c'est trop difficile, je ne suis pas assez intelligent, j'ai une trop grande à famille à nourrir, j'ai fait tshouva trop tard, etc..."
Il faut essayer de manière intelligente, en rencontrant les bons rabanim/shiourim/'havroutot avec lesquels on sent que l'on se rapproche du but.
David-Julien humeau
Messages: 18
Oui effectivement vous m avez déjà répondu mais j ai envoyé le message deux fois. Maintenant quelqu un qui lit peux m hébreux mais aimerais vraiment étudier existe t il des ouvrages précis pour débutant? Merci

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Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6311
Que voulez vous apprendre? Le Talmud? ou peut-être n'êtes vous pas encore qualifié en Ala'ha?
Dites-moi quel domaine souhaitez vous étudier.
David-Julien humeau
Messages: 18
Shavouat tov Rav, pour un novice la base c la hala'ah, alors oui mais en même temps j ai une soif de connaissance en talmud. Peut on étudier les deux en parallèle ?

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Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6311
Bien sûr que c'est possible !

La question est de combien de temps disposez-vous?
Ou plutôt combien de temps voulez-vous mettre à disposition pour ces études?

La Thora orale c'est Le Talmud et non la Ala'ha.

La ala'ha n'est "que" ce qui en ressort pour la pratique, mais l'enseignement du Talmud est bien plus large et enrichissant que l'étude de la "Ala'ha" telle qu'on l'entend de nos jours.

Seulement , comment étudier uniquement le Talmud lorsqu'on ne connait pas vraiment l'essentiel de la ala'ha comme les lois de bases de Shabbat, Nida, kashrout, prières & bénédictions ?

Le Drisha (de mémoire dans yoré déa §246) écrit que les personnes qui sont prises par leur travail et ne peuvent consacrer à l'étude de la Thora QUE 3 OU 4 HEURES PAR JOUR (!) ne pourront pas (arriver à une connaissance conséquente de la ala'ha par cette étude et par conséquent ne pourront pas) se contenter d'étudier seulement du Talmud sans y adjoindre une étude quotidienne de Ala'ha.

A part ça, de nombreux poskim –incluant le Mishna Broura- imposent une étude quotidienne de Moussar.

Il va sans dire que quelqu'un qui étudie tout cela mais n'a jamais lu la Bible ne craint pas le ridicule.

Mais il y a certaines priorités en fonction de l'âge , du temps, etc…

Êtes-vous en contact avec un rav que vous appréciez qui saura vous guider intelligemment ?
David-Julien humeau
Messages: 18
Bonsoir Rav, toutes ces études me sont commune, mais en écrit pouvez-vous me donner des livres en titre et en éditeur, afin de pouvoir assembles toutes ces données. effectivement le temps d'étude quotidien est court, mais selon moi en m'y plongeant peut être celui-ci sera plus conséquent. Tant qu'à trouver un Rav j'ai celui de ma communauté j'apprend beaucoup avec lui mais concrètement le sujet d'étude de thora dans la façon de faire ainsi que dans la méthodologie est très peu expose.

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yosdah
Messages: 11
Bonjour,

Dans la littérature Rabinique, parle ton de la qualité de l'étude
et du bitoul zeman en qualité?

Merci par avance pour votre réponse
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6311
Si vous ne lisez que le français, vous devrez vous restreindre à la lecture de seulement 5% des livres qui pourraient vous intéresser. L'anglais vous donnera encore accès à beaucoup d'ouvrages instructifs. Mais l'hébreu est encore indispensable.

Voici une liste d'ouvrages "pour débuter":

1) ALA'HA:
-Kitsour Shoul'han Arou'h de rav Shlomo Ganzfried. Edition Colbo. 2 tomes. Bilingue.
(assez ancien donc comporte des lois un peu démodées comme le maquillage des chevaux et des lois adaptées aux coutumes des communautés polonaises comme le port du Gartl, n'hésitez pas à poser des questions à votre rav si quelque chose vous parait étrange).
Cette édition bilingue comporte des annotations en bas de page pour les différences de coutume des sfaradim. Beau travail, seul le prix est à déplorer.

-Shoul'han Arou'h Abrégé de rav Ernest Weill. (Fondation Sefer) (en complément du précédent).

-Les fondements du chabbat. De rav Yossef Loria . éd. 'Hinoukh (tél. O1 70 36 73 78)

-Les fondements de la cacherout même auteur (r. Y. Loria) et probablement même éditeur.

-Chemirat chabbat kehil'hata –en français- (lois du shabbat très détaillé avec index)
De rav Neuwirth. (Orthographe incertaine)

Les livres Yalkout Yossef sont très longs (car détaillés) et –je trouve- mal rédigés, je ne vous conseille donc pas de les acheter, mais si vous en avez un sous la main vous ne serez pas perdant à y jeter un œil, l'idée est seulement qu'on ne peut pas lui accorder une confiance absolue, et à la différence des anciens ouvrages, on est plus facilement tenté d'y faire confiance les yeux fermés.

Je ne les utilise pratiquement jamais, je ne me suis juste rendu compte de quelques erreurs queparce que des personnes m'ont demandé comment telle loi était possible en me montrant ces livres.
Il semblerait aussi que les erreurs soient essentiellement dans la version française, même s'il y a aussi des erreurs nettes dans certains écrits en hébreu de cet auteur.
(L'auteur écrit et publie très rapidement et ne peut pas toujours tout vérifier. Il se base parfois sur ses grandes connaissances et sa mémoire, ce qui fait que l'on peut trouver certaines erreurs même grotesques.
L'auteur reste pourtant un grand érudit –Talmid 'ha'ham, ne voyez pas en ces quelques lignes un quelconque dédain ou manque de respect -'has veshalom- envers ce Rav dont je sais apprécier les écrits.)

Toujours est-il que ce Yalkout Yossef a l'avantage d'être très détaillé et les petites erreurs qu'on y trouve ne seront pas suffisantes pour le repousser totalement.



2) THORA:
-Bible en français ou bilingue édition Colbo traduction du rabbinat français sous la direction du gd rabbin Zadoc Kahn.

-'Houmash (pentateuque) avec Rashi bilingue (il en existe plusieurs, je connais l'édition du rav Elie Munk)

-La voix de la Thora (commentaires sur la parasha) de rav Elie Munk 5 tomes.


3) PRIERE:
- Un siddour (pour prier) (existe en phonétique aussi)

-Le monde des prières. De rav Elie Munk (pour comprendre un peu ce qui se passe dans un office)

4) THORA ORALE:
-Pirkei Avot. existe en français aux éditions Verdier (il me semble avec les commentaires de Rashi, Rambam et Rabeinou Yona)

-Gmara Artscroll ou Steinsaltz en français, si vous lisez l'anglais la Artscroll comporte moins d'erreurs en anglais qu'en français. Cependant les erreurs sont assez rares (et assez fines) même dans l'édition française.
La Steinsaltz comporte aussi des petites erreurs de temps à autres, mais franchement pas la fin du monde.

Quoi qu'il en soit, il ne faut surtout pas tomber dans le piège qui consiste à se contenter de la traduction Artscroll, il faut impérativement étudier dans la page classique et n'utiliser la traduction que lorsque "ça coince".
Une fois l'explication comprise, il faut retourner au texte "hébreu" et retrouver l'explication dans les mots.
Sans quoi vous n'arriverez jamais à être autonome dans les textes, et de plus, votre compréhension ne pourra pas être parfaite.

De manière générale, il est excessivement profitable d'assister -ou au moins d'écouter- un cours donné par une personne vivante (et pas seulement le livre).
Bien sûr, le choix du professeur est crucial, il y a des gens que l'on comprend mieux que d'autres etc…

-Pour les midrashim, je ne pense pas qu'il soit nécessaire de s'y mettre dans un premier temps.
Il faut savoir comment comprendre un midrash, il ne suffit pas d'en avoir une traduction littérale.
Je crois qu'il vaut mieux se contenter au départ des midrashim que vous trouverez dans Rashi sur la Thora ainsi que dans le livre La voix de la Thora.
(Je déconseille vivement la lecture des livres du style "Le midrash raconte" à ceux qui n'ont pas de solides bases en Talmud et qui n'ont pas reçu un enseignement particulier sur la façon qu'avaient nos Sages de s'exprimer dans les midrashim.

Evidemment , je ne parle pas du Zohar qui est aussi à laisser de côté tant qu'on n'a pas fait le plein de Talmud, il fait sans aucun doute partie des derniers midrashim à découvrir, il ne faut pas brûler les étapes.
Je dirais même qu'on ne PEUT pas brûler les étapes, celui qui se lance dans le Zohar et la Kabbale sans être passé par les bases, ne PEUT pas comprendre convenablement l'intention des Sages dans le Zohar et ne pourra que s'y perdre.

Preuve en est, on ne connait pas un seul (véritable) Kabbaliste qui ne connaisse le Talmud. Et les pseudo-kabbalistes qui parlent de Kabbale sans avoir étudié le Talmud se reconnaissent au premier coup d'œil par ceux qui étudient un peu de Talmud, et encore plus rapidement par les véritables kabbalistes).



5) MOUSSAR:
-Or'hot tsadikim (en français) (auteur anonyme). Il cite les paroles des 'ha'hamim sur les traits de caractère.

-Messilat Yesharim / ou le sentier des justes / le sentier de rectitude (ça dépend des traductions) (de RMH. Luzzato) est un classique du moussar dans le monde lituanien et l'est devenu par la suite pour tout le monde. Mais ce n'est pas du "pur moussar" comme le Or'hot Tsadikim, il y a déjà une influence philosophique qui se ressent (ce qui n'est pas nécessairement négatif).

-Le devoir des cœurs ('Hovat Alevavot de rabeinou Ba'hya Ibn Pakouda) est aussi un grand classique qui a été traduit en français.

Sinon, il y a aussi les biographies de rabanim, mais il est rare qu'elles soient bien écrites.
Les auteurs ont souvent tendances à romancer et embellir un peu trop l'histoire de telle sorte qu'ils déforment la réalité et les récits ne produisent plus l'effet escompté.

Déjà le 'Hazon Ish en son temps se plaignait de ce "fléau".

De manière générale, les biographies écrites par Aharon Soraski sont nettement moins atteintes par ce mal (on en devine qu'il a étudié à la yeshiva dans sa jeunesse).

Des autres auteurs, j'ai retenu "Rav Moshé Feinstein" de Aharon Beeri, éditions Emounah. "Le patron avant tout" de Rou'hama Shain –en français- éditions Emounah.

Restent aussi les autobiographies rabbiniques. Mais celles que je connais en français sont truffées d'erreurs (de traduction).


6) ASHKAFA:
Je ne connais pas de livres en français qui soient incontournables dans ce domaine.
Certains aiment le Mikhtav Meéliahou de rav E.E.Dessler.

Le Guide des égarés et autres livres philosophiques traduits (comme le Or Ashem depuis peu, paraît-il ) ne sont pas indispensables dans un premier temps.


Pour ce qui est de l'histoire juive, j'imagine que vous n'avez pas besoin de moi pour trouver de quoi lire.
Mais sachez tout de même que les classiques traduits (comme l'Histoire des juifs de Graetz, l'Histoire d'Israël de Baron, le Précis d'histoire juive de Doubnov, etc… Ou les classiques écrits en français comme l'Anthologie juive d'Edmond Fleg , l'Histoire juive de Gabriel Arié, etc…) –malgré les nombreuses erreurs qu'ils comportent- restent très instructifs.

En plus récent , il y a:

-"19 siècles d'histoire juive" du grand rabbin Paul Bauer, très bon livre.

-"Juifs et judaïsme" édité par Biblieurope, (en 3 tomes) de Marianne Picard (aléa ashalom).

J'aurais encore beaucoup de lectures à vous conseiller, mais commençons par ceux là.

S'il y a un domaine que j'ai omis, veuillez me le signaler, je ne suis pas très concentré d'une part, et de toute façon je ne connais que très peu de livres en français; 98% de mes lectures sont en d'autres langues. Je suis sûr que les autres modérateurs du site en connaissent bien plus que moi, et je les invite à compléter cette liste.

Maintenant je passe à la question de Yosda

Citation:
Dans la littérature Rabinique, parle ton de la qualité de l'étude
et du bitoul zeman en qualité?
Merci par avance pour votre réponse


à ma connaissance, la subtilité de la distinction entre ces deux sortes de "bitoul zman" n'avait jamais été soulignée si clairement que l'a fait le Rav de Brisk (avant qu'il ne le fasse).

Mais la notion de "qualité d'étude" (au niveau de la concentration ou autre) est bien entendu mentionnée longtemps avant.


Dernière édition par Rav Binyamin Wattenberg le Jeu 31 Mars 2011, 21:27; édité 1 fois
David-Julien humeau
Messages: 18
Rav, merci beaucoup, comme vous dites toute cette lecture est un bon début. Shabbat shalom

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YonaGhertman
Messages: 43
Kvod haRav Wattenberg,

Lorsque j'etudie des sougyot beiyoun et que je travaille sur les aharonim, j'etudie regulierement les hearot du Yalkout Yossef qui sont tres completes quant aux references, mais egalement quant aux svarot rapportees directement sur les guemarot. En lisant votre message, j'ai vu que vous parliez de grosses erreurs meme dans l'edition hebraique. De quelles genre d'erreurs s'agit-il ? Pouvez-vous svp apporter des precisions ?

Je vous remercie par ailleurs de la qualite de vos reponses
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6311
Relisez mon message vous remarquerez que je ne parle pas de "grosses erreurs dans l'édition hébraïque du Yalkout Yossef" mais –je me cite- "Il semblerait aussi que les erreurs soient essentiellement dans la version française, même s'il y a aussi des erreurs nettes dans certains écrits en hébreu de cet auteur."

En fait, comme je l'écrivais, je n'utilise pratiquement jamais le Yalkout Yossef.

Lorsque j'habitais aux USA il est arrivé que des personnes me demandent comment tel ou tel din peut être possible, en me le montrant dans le Yalkout Yossef.
Le din était assurément faux à vue de nez.

Je n'en croyais pas mes yeux, jusqu'à ce que je regarde la note de bas de page dans laquelle je pu découvrir (après la lecture de la longue et riche note) qu'en fait, le din inscrit dans le texte du haut (en gras et gros) ne concerne que tel et tel cas spécial, mais en temps normal le din est différent.

Je trouve irresponsable d'inscrire en grand un din qui ne s'applique que rarement et qui est faux en temps normal, en précisant seulement dans les notes la vérité. Il vaudrait mieux faire l'inverse.

Ceci m'est arrivé 2 fois (si je ne me trompe pas – mais une fois au moins c'est certain) dans l'édition en hébreu.

C'est en partie pour cela que je trouve que ces livres sont mal rédigés, le lecteur qui n'étudie pas "beiyoun" comme vous, se contentera de ce qu'il voit en haut dans le texte sans lire la totalité des notes et sortira de sa lecture avec des erreurs et transgressera parfois la ala'ha MEME SELON L'AUTEUR !

Dans l'édition française, depuis que j'habite en France on m'a montré au moins 6 fois des lois du Yalkout yossef imprécises ou fausses, et suite à une vérification de l'édition en hébreu, nous avons constaté que c'est une erreur de la traduction.

Et de manière générale, les livres de cet auteur ne sont pas vraiment travaillés au niveau de la forme, même si c'est tout le contraire qui apparaît aux yeux de l'inculte, qui trouvera ces livres bien mieux présentés et détaillés que beaucoup d'autres, je trouve personnellement que l'agencement et la présentation sont peut-être plaisants mais non intelligents.

Cette assertion est certainement discutable ainsi que difficile à "prouver". Néanmoins ceux qui partageront mon avis à la lecture de ces ouvrages comprendront ce à quoi je fais allusion.

Pour ce qui est des "grosses erreurs" (que je me suis personnellement contenté de qualifier d'"erreurs nettes" ) dans certains ouvrages en hébreu du même auteur (=Hagaon Rabbi Its'hak Yossef), une grande partie d'entre elles sont très difficiles (/longues) à expliquer par écrit, d'autres sont discutables et donc aussi très longues à "prouver" par écrit.
Je me contenterais donc d'en indiquer une qui ne se prête pas à la discussion tant l'erreur est flagrante et au sujet de laquelle l'auteur lui-même a reconnu que c'est une erreur après avoir été questionné, de telle sorte que ce n'est plus "discutable".

Pour moi c'était évident que c'était une erreur, mais les personnes que je tentais d'en convaincre s'y refusaient tant que l'auteur lui-même ne l'aurait pas reconnu explicitement –tant l'erreur leur semblait impossible au vu des implications multiples qu'elle pourrait avoir dans la ala'ha.

Donc lors de l'un de ses passages en France (vers 'heshvan 5770) la question lui a été posée et en peu de temps l'auteur a reconnu s'être trompé.

Il s'agît de son livre Eyn Its'hak sur les Klalei Atalmoud où il énonce les règles de Piska, c-à-d comment savoir comme quel Tana ou Amora etc… doit-on trancher la loi lors d'une ma'hloket (tome 1 page 286 (éd.2009) §67).
Nous y trouvons la règle suivante:
Lorsqu'il y a une ma'hloket entre Rabbi Méir et Rabbi Yehouda , on tranche la loi comme Rabbi Méir.

Ceci est une erreur qui mérite sans aucun doute le titre de "grosse erreur" pour ne pas dire erreur grotesque.

En effet, le Talmud nous enseigne exactement L'INVERSE !!!
Voir Erouvin 46b où il clairement dit que dans ce cas la loi sera comme rabbi Yehouda.

L'erreur est tellement absurde qu'au début j'étais certain qu'il ne s'agissait que d'une erreur d'inattention de l'auteur ou de l'imprimeur et qu'il fallait en fait changer le mot Méir (final) en Yehouda.
J'ai donc regardé les notes de bas de page de l'auteur où il cite ses références et j'y ai vu (page 287) qu'il cite pour source un Rif (shabbat 48b) qui dirait que dans une ma'hloket Rabbi Méir et Rabbi Yehouda on tranche comme Rabbi Méir. Il ne s'agissait donc pas d'une erreur d'inattention.

Mais en allant vérifier cette source on constate que le Rif n'écrit ça que pour les cas où Rabbi Méir n'est pas nommé R. Méir mais 'Ha'hamim !

C-à-d que dans un conflit R. Yehouda contre 'Ha'hamim –même si on sait que ce 'ha'hamim correspond à l'avis de R. Méir- la loi sera comme 'ha'hamim et non comme R. Yehouda .

Ce qui n'a donc rien à voir avec ce que le Eyn Its'hak écrit !!!
Et qui constitue une grave erreur dans la mesure où elle aurait des conséquences incalculables sur le Psak Ala'ha –si on faisait confiance à l'auteur.

S'il ne s'agissait que d'une erreur de référence, ou d'un nom d'auteur ou même d'une svara, ça pourrait passer, mais une telle erreur ala'hique est vraiment injustifiable.

Je ne suis pas un grand lecteur des écrits de l'illustre famille Yossef, même si j'apprécie énormément les livres Yabia Omer et Ye'havé Daat, ne possédant pas ces ouvrages, je ne suis pas amené à les lires fréquemment.

Mais je trouve que la grande production d'écrits de ces deux guéonim gagnerait à être travaillée un peu plus au niveau de la forme.
Par exemple ils citeront souvent d'autres livres qui existent sous plusieurs éditions en indiquant la référence par la page! Or la page varie d'une édition à l'autre et on ne sait pas quelle édition l'auteur utilise.

Presque tous les autres auteurs de sfarim comprennent que dans ces cas il faut citer le chapitre, ou le siman etc… mais pas la page qui varie selon l'édition!

Cette remarque ne concerne pas les deux ouvrages que je viens de nommer, ces livres sont très bien comme ils sont.

Par contre d'autres ouvrages -même parmi ceux de Maran Agaon Rabbi Ovadia Yossef (que D… allonge ses jours!) nécessite un travail à ce niveau.
(Peut-être que les livres rédigés de sa main "mamash" sont très bien rédigés, mais pas ceux où il a été "aidé" pour la rédaction ou qui ont été rédigés par d'autres à base de ses enseignements.)

Je citerais par exemple le Anaf Ets Avot sur pirkei Avot de Rav Ovadia Yossef (et selon la page de garde il est "écrit et rédigé" par Rav Ovadia Yossef en personne.) qui est –encore une fois , selon moi- mal rédigé et mal présenté.

(Peut-être que c'est dû à son grand âge car les livres écrits plus jeune sont bien mieux travaillés comme Yabia Omer et Yehavé daat ou même le Meor Israel rédigé dans sa jeunesse).

Le Rav n'a pas fait l'effort de vérifier une dernière fois les maré mekomot (références) et les sources et s'est certainement basé sur ses notes qui comportaient quelques petites erreurs (pas bien graves, bien sûr, car il ne s'agît pas d'un livre de Ala'ha ni sur le Psak Ala'ha).

Pour illustrer un peu mes propos, voici quelques exemples:

-page 361 il cite le Sarei Améa vol. 1, p.121.
Il faut corriger : page 221.
Ce n'est pas une erreur de frappe, mais c'est bel et bien le Rav qui a écrit 121, car dans le Sarei Améa il y a une erreur de frappe et la page 221 est numérotée 121.
Mais en cherchant page 121 on ne trouvera pas ce dont parle le Rav Yossef.

Pas la fin du monde, vous me direz. C'est vrai. Passons à la suite;

-page 360 il cite une histoire avec Noda Biyehouda au sujet d'une collecte de Tsedaka pour marier un orphelin et une orpheline ensemble.
(C'est l'histoire qui est supposée être contée dans le Sarei Améa page 121).
En fait dans l'histoire il s'agît d'un rachat de captif (pidion shvouyim) et même dans le texte de source du Rav (le Sarei Améa) , on ne parle pas d'orphelins mais d'un captif ! Le Rav est allé imaginer un orphelin et une orpheline qui n'existent pas, ou bien il aurait vu une autre version de la même histoire, mais quoi qu'il en soit, la source à laquelle il renvoie (avec une erreur de page) ne parle que d'un captif et pas d'un orphelin.

-p.266 il inverse une version [de messearo il fait messearotéa, pas comme le texte de la gmara ni comme Rashi (même si cette version existe dans le Ran) et ça aura des incidences sur la conduite –par exemple en ce qui concerne la "Kim'hit"].

-p.264 il renvoie au Yad Mala'hi sans préciser le siman ni laisser aucune indication qui puisse nous diriger dans la recherche.

-p.248 il cite ce que dit le 'hessed leavraham "en ces mots" ("bezo alashon"), ce qui suppose qu'il va le citer mot à mot, mais ce n'est pas le cas !

-p.296 il cite le Pirkei derabbi Eliezer (43) mais change un peu le contenu en ajoutant certaines choses (sans le préciser).

Et encore beaucoup d'autres imprécisions du même genre.

Il y a d'autres "problèmes" comme le fait de ramener une réponse qui ne répondra qu'à une partie des questions posées et l'auteur laisse entendre que tout est répondu.

Et encore d'autres choses qui sont difficiles à écrire et à détailler (comme le fait qu'il ramène certaines shitot sur un point en omettant de citer les shitot plus classiques et plus évidentes sur le sujet. Pourquoi ramener une ma'hloket au niveau A'haronim et en citant des a'haronim fort peu connus, alors que cette même ma'hloket se trouve déjà parmi les rishonim.
Je ne me souviens plus de chaque endroit où j'ai relevé ce genre de remarque, ce qui me rend encore plus difficile de citer des références) .

Rien de très dramatique à tout cela, nous ne sommes pas dans un contexte ala'hique.

Mais malgré tout ce sentiment de travail "bâclé" gâche un peu la beauté du reste.

Et dans les livres de son fils Agaon Rav Its'hak Yossef, c'est pareil.
Même lorsque le contenu sera remarquable, il sera un peu "gâché" par les imprécisions, les références en citant la page au lieu du siman, etc….

Mais c'est facile de critiquer, et soyez bien convaincu que je n'ai cité ces quelques exemples d'imperfections uniquement dans un but constructif.

Et malgré tout, comme je l'écrivais dans mon message, je reste admiratif devant leur travaux, et époustouflé par l'étendue des lectures du Rav Ovadia Yossef, que D… allonge ses jours et le bénisse.

A part ça , merci pour vos remerciements (en fin de message)!
Et Kol Akavod pour votre étude de sougyot beiyoun, Atsla'ha et bonne continuation.
frank
Messages: 39
Si je peux me permettre en matière de la hala'ha il y a également le Ben Ich 'Hai traduit en français, deux volumes parfumées de kabbalah, très agréables à étudier.

Rav Binyamin Wattenberg : en anglais que conseillez vous en matière de la hala'ha ?
Personnellement je consulte régulièrement entre autre les ouvrages des éditions Artscroll que sont :
- The Kleinman Edition of the Kitzur Shulchan Aruch avec les annotations du Mishnah Berura et du Igrot Moshe
- Laws of daily living par le Rav Simcha Bunim Cohen
Ainsi que le Anshei Hayil du Rav Haim Levy pour la hala'ha sefarade.

Aussi que pensez vous du Houmash des éditions Ness avec traduction mot à mot pour l'étude de la paracha avec rashi ? Vous citez pour cela les excellents ouvrages du Rav Munk ztl est-ce pour mettre l'accent sur les interprétations globales plutôt que sur la compréhension mot à mot avec les commentaires de rashi ?
Men
Messages: 73
Rav Binyamin Ha'Haviv VéHaYakar,

C'est magnifique!

:) :) :)!
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6311
A Frank: je cite:
Citation:
Si je peux me permettre en matière de la hala'ha il y a également le Ben Ich 'Hai traduit en français, deux volumes parfumées de kabbalah, très agréables à étudier.

Je n'ai pas conseillé le Ben Ish 'Haï car très peu de communautés le suivent vraiment –même parmi les sfaradim.
On le cite fièrement lorsqu'il est d'accord avec les autres, mais on ne le suit pratiquement jamais pour le reste.

Vous savez certainement que Rav Ovadia Yossef a écrit un livre d'annotations dessus (Ali'hot Olam) et on y trouve des remarques contre plusieurs Psakim du Ben Ish 'Haï.

[Déjà lorsqu'il s'était opposé à certaines paroles du Ben Ish 'Haï (dans 'Hazon Ovadia I, 28. p.511) d'aucuns lui avaient reproché sa manière d'être en désaccord qui ne marquait pas assez –selon eux- de respect pour le B.I.'H.

Le rav Ovadia Yossef avait répondu (dans une lettre datée de 1952 que vous trouverez en préface au Ali'hot Olam page 8) que l'expression jugée insolente par son accusateur avait été utilisée par le Ben Ish 'Haï lui-même (dans Od Yossef 'Haï bereshit 10) vis-à-vis de Rabbi 'Haïm Pallagi.
Force nous est donc d'admettre que cette expression n'a rien d'insolente , du moins aux yeux du Ben Ish 'Haï –le concerné.]

Je ne viens pas dire qu'il faille préférer les décisions du Rav Yossef à celles du B.I.'H., seulement le Rav Yossef est généralement "plus admis" que le B.I.'H. car ses décisions sont moins teintées de Kabbale.

Et même sans cela, beaucoup de Poskim ne suivent pas le Ben Ish 'Haï dont ils trouvent les décisions justement un peu trop "parfumées de Kabbale" –selon votre expression.

Pas tous les poskim avaient les mêmes "goûts" concernant les coutumes kabbalistiques.

Citation:
en anglais que conseillez vous en matière de la hala'ha ?
Personnellement je consulte régulièrement entre autre les ouvrages des éditions Artscroll que sont :
- The Kleinman Edition of the Kitzur Shulchan Aruch avec les annotations du Mishnah Berura et du Igrot Moshe
- Laws of daily living par le Rav Simcha Bunim Cohen
Ainsi que le Anshei Hayil du Rav Haim Levy pour la hala'ha sefarade

En matière de Ala'ha il y a beaucoup d'ouvrages très précis en Anglais comme les livres du Rav Simcha Bunim Cohen que je connais très bien (l'auteur, pas les livres) et qui était mon voisin il y a encore quelques années de cela, ses écrits ont eu un succès phénoménal aux USA et dans le monde anglophone :
• The Shabbos Kitchen (halachic guide to the preparation of food on Shabbos)
• Muktzeh - A Practical Guide.
• The Laws of YomTov
• Laws of the Three Weeks, Tishah b-Av and other fasts.
• Children in Halacha (Chinuch, Shabbos, Kashrus, Learning)
• The Shabbos Home (2 tomes)
• The Sanctity of Shabbos (laws of Shabbos & YomTov –Amira leAkum)
• The Radiance of Shabbos ( Neroth, Kiddush, Lechem Mishneh & Havdalah)
• Laws of Daily Living (que vous citez, sur les prières)

Il y a aussi les livres de Rabbi Binyomin Forst, ceux de Rabbi Shimon Taub, et tant d'autres…. En règle générale pour ce qui concerne la ala'ha, les livres édités par Artscroll sont fiables.
Il doit y avoir un site Artscroll sur internet, ils ont certainement beaucoup de livres à proposer en Ala'ha (tout comme en Ashkafa….).

Citation:
Aussi que pensez vous du Houmash des éditions Ness avec traduction mot à mot pour l'étude de la paracha avec rashi ? Vous citez pour cela les excellents ouvrages du Rav Munk ztl est-ce pour mettre l'accent sur les interprétations globales plutôt que sur la compréhension mot à mot avec les commentaires de rashi ?

Non, j'ai cité Rav Munk car je connais son travail et qu'il est appréciable (sans parler des excellentes notes de Rosenbaum & Silbermann).

Je ne connais pas l'édition Ness mais j'imagine que la lecture de la partie française telle quelle ne doit rien donner (puisque c'est traduit mot-à-mot), en tous cas s'ils ont réussi à traduire mot-à-mot tout en permettant une lecture simple de la traduction, ils méritent bien leur nom car c'est un véritable Ness !

Or la demande initiale était une liste d'ouvrages en français pour débuter, et il vaut mieux s'instruire en lisant Rashi en français avant de commencer à apprendre l'hébreu en utilisant cette traduction.

Si quelqu'un a déjà quelques bases et connaissances, bien sûr je l'encourage à parfaire sa compréhension du texte à travers une traduction linéaire.



A Men : merci pour ces compliments.
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