Si vous ne lisez que le français, vous devrez vous restreindre à la lecture de seulement 5% des livres qui pourraient vous intéresser. L'anglais vous donnera encore accès à beaucoup d'ouvrages instructifs. Mais l'hébreu est encore indispensable.
Voici une liste d'ouvrages "pour débuter":
1) ALA'HA:
-Kitsour Shoul'han Arou'h de rav Shlomo Ganzfried. Edition Colbo. 2 tomes. Bilingue.
(assez ancien donc comporte des lois un peu démodées comme le maquillage des chevaux et des lois adaptées aux coutumes des communautés polonaises comme le port du Gartl, n'hésitez pas à poser des questions à votre rav si quelque chose vous parait étrange).
Cette édition bilingue comporte des annotations en bas de page pour les différences de coutume des sfaradim. Beau travail, seul le prix est à déplorer.
-Shoul'han Arou'h Abrégé de rav Ernest Weill. (Fondation Sefer) (en complément du précédent).
-Les fondements du chabbat. De rav Yossef Loria . éd. 'Hinoukh (tél. O1 70 36 73 78)
-Les fondements de la cacherout même auteur (r. Y. Loria) et probablement même éditeur.
-Chemirat chabbat kehil'hata –en français- (lois du shabbat très détaillé avec index)
De rav Neuwirth. (Orthographe incertaine)
Les livres Yalkout Yossef sont très longs (car détaillés) et –je trouve- mal rédigés, je ne vous conseille donc pas de les acheter, mais si vous en avez un sous la main vous ne serez pas perdant à y jeter un œil, l'idée est seulement qu'on ne peut pas lui accorder une confiance absolue, et à la différence des anciens ouvrages, on est plus facilement tenté d'y faire confiance les yeux fermés.
Je ne les utilise pratiquement jamais, je ne me suis juste rendu compte de quelques erreurs queparce que des personnes m'ont demandé comment telle loi était possible en me montrant ces livres.
Il semblerait aussi que les erreurs soient essentiellement dans la version française, même s'il y a aussi des erreurs nettes dans certains écrits en hébreu de cet auteur.
(L'auteur écrit et publie très rapidement et ne peut pas toujours tout vérifier. Il se base parfois sur ses grandes connaissances et sa mémoire, ce qui fait que l'on peut trouver certaines erreurs même grotesques.
L'auteur reste pourtant un grand érudit –Talmid 'ha'ham, ne voyez pas en ces quelques lignes un quelconque dédain ou manque de respect -'has veshalom- envers ce Rav dont je sais apprécier les écrits.)
Toujours est-il que ce Yalkout Yossef a l'avantage d'être très détaillé et les petites erreurs qu'on y trouve ne seront pas suffisantes pour le repousser totalement.
2) THORA:
-Bible en français ou bilingue édition Colbo traduction du rabbinat français sous la direction du gd rabbin Zadoc Kahn.
-'Houmash (pentateuque) avec Rashi bilingue (il en existe plusieurs, je connais l'édition du rav Elie Munk)
-La voix de la Thora (commentaires sur la parasha) de rav Elie Munk 5 tomes.
3) PRIERE:
- Un siddour (pour prier) (existe en phonétique aussi)
-Le monde des prières. De rav Elie Munk (pour comprendre un peu ce qui se passe dans un office)
4) THORA ORALE:
-Pirkei Avot. existe en français aux éditions Verdier (il me semble avec les commentaires de Rashi, Rambam et Rabeinou Yona)
-Gmara Artscroll ou Steinsaltz en français, si vous lisez l'anglais la Artscroll comporte moins d'erreurs en anglais qu'en français. Cependant les erreurs sont assez rares (et assez fines) même dans l'édition française.
La Steinsaltz comporte aussi des petites erreurs de temps à autres, mais franchement pas la fin du monde.
Quoi qu'il en soit, il ne faut surtout pas tomber dans le piège qui consiste à se contenter de la traduction Artscroll, il faut impérativement étudier dans la page classique et n'utiliser la traduction que lorsque "ça coince".
Une fois l'explication comprise, il faut retourner au texte "hébreu" et retrouver l'explication dans les mots.
Sans quoi vous n'arriverez jamais à être autonome dans les textes, et de plus, votre compréhension ne pourra pas être parfaite.
De manière générale, il est excessivement profitable d'assister -ou au moins d'écouter- un cours donné par une personne vivante (et pas seulement le livre).
Bien sûr, le choix du professeur est crucial, il y a des gens que l'on comprend mieux que d'autres etc…
-Pour les midrashim, je ne pense pas qu'il soit nécessaire de s'y mettre dans un premier temps.
Il faut savoir comment comprendre un midrash, il ne suffit pas d'en avoir une traduction littérale.
Je crois qu'il vaut mieux se contenter au départ des midrashim que vous trouverez dans Rashi sur la Thora ainsi que dans le livre La voix de la Thora.
(Je déconseille vivement la lecture des livres du style "Le midrash raconte" à ceux qui n'ont pas de solides bases en Talmud et qui n'ont pas reçu un enseignement particulier sur la façon qu'avaient nos Sages de s'exprimer dans les midrashim.
Evidemment , je ne parle pas du Zohar qui est aussi à laisser de côté tant qu'on n'a pas fait le plein de Talmud, il fait sans aucun doute partie des derniers midrashim à découvrir, il ne faut pas brûler les étapes.
Je dirais même qu'on ne PEUT pas brûler les étapes, celui qui se lance dans le Zohar et la Kabbale sans être passé par les bases, ne PEUT pas comprendre convenablement l'intention des Sages dans le Zohar et ne pourra que s'y perdre.
Preuve en est, on ne connait pas un seul (véritable) Kabbaliste qui ne connaisse le Talmud. Et les pseudo-kabbalistes qui parlent de Kabbale sans avoir étudié le Talmud se reconnaissent au premier coup d'œil par ceux qui étudient un peu de Talmud, et encore plus rapidement par les véritables kabbalistes).
5) MOUSSAR:
-Or'hot tsadikim (en français) (auteur anonyme). Il cite les paroles des 'ha'hamim sur les traits de caractère.
-Messilat Yesharim / ou le sentier des justes / le sentier de rectitude (ça dépend des traductions) (de RMH. Luzzato) est un classique du moussar dans le monde lituanien et l'est devenu par la suite pour tout le monde. Mais ce n'est pas du "pur moussar" comme le Or'hot Tsadikim, il y a déjà une influence philosophique qui se ressent (ce qui n'est pas nécessairement négatif).
-Le devoir des cœurs ('Hovat Alevavot de rabeinou Ba'hya Ibn Pakouda) est aussi un grand classique qui a été traduit en français.
Sinon, il y a aussi les biographies de rabanim, mais il est rare qu'elles soient bien écrites.
Les auteurs ont souvent tendances à romancer et embellir un peu trop l'histoire de telle sorte qu'ils déforment la réalité et les récits ne produisent plus l'effet escompté.
Déjà le 'Hazon Ish en son temps se plaignait de ce "fléau".
De manière générale, les biographies écrites par Aharon Soraski sont nettement moins atteintes par ce mal (on en devine qu'il a étudié à la yeshiva dans sa jeunesse).
Des autres auteurs, j'ai retenu "Rav Moshé Feinstein" de Aharon Beeri, éditions Emounah. "Le patron avant tout" de Rou'hama Shain –en français- éditions Emounah.
Restent aussi les autobiographies rabbiniques. Mais celles que je connais en français sont truffées d'erreurs (de traduction).
6) ASHKAFA:
Je ne connais pas de livres en français qui soient incontournables dans ce domaine.
Certains aiment le Mikhtav Meéliahou de rav E.E.Dessler.
Le Guide des égarés et autres livres philosophiques traduits (comme le Or Ashem depuis peu, paraît-il ) ne sont pas indispensables dans un premier temps.
Pour ce qui est de l'histoire juive, j'imagine que vous n'avez pas besoin de moi pour trouver de quoi lire.
Mais sachez tout de même que les classiques traduits (comme l'Histoire des juifs de Graetz, l'Histoire d'Israël de Baron, le Précis d'histoire juive de Doubnov, etc… Ou les classiques écrits en français comme l'Anthologie juive d'Edmond Fleg , l'Histoire juive de Gabriel Arié, etc…) –malgré les nombreuses erreurs qu'ils comportent- restent très instructifs.
En plus récent , il y a:
-"19 siècles d'histoire juive" du grand rabbin Paul Bauer, très bon livre.
-"Juifs et judaïsme" édité par Biblieurope, (en 3 tomes) de Marianne Picard (aléa ashalom).
J'aurais encore beaucoup de lectures à vous conseiller, mais commençons par ceux là.
S'il y a un domaine que j'ai omis, veuillez me le signaler, je ne suis pas très concentré d'une part, et de toute façon je ne connais que très peu de livres en français; 98% de mes lectures sont en d'autres langues. Je suis sûr que les autres modérateurs du site en connaissent bien plus que moi, et je les invite à compléter cette liste.
Maintenant je passe à la question de Yosda
Citation:
Dans la littérature Rabinique, parle ton de la qualité de l'étude
et du bitoul zeman en qualité?
Merci par avance pour votre réponse
à ma connaissance, la subtilité de la distinction entre ces deux sortes de "bitoul zman" n'avait jamais été soulignée si clairement que l'a fait le Rav de Brisk (avant qu'il ne le fasse).
Mais la notion de "qualité d'étude" (au niveau de la concentration ou autre) est bien entendu mentionnée longtemps avant.