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accouchement nida

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LionelH
Messages: 8
Bonjour rav j'aimerais savoir si lors de l'accouchement la femme devient-elle nida? Si oui, ai-je le droit d'y assister sachant que quand la femme est nida on a pas le droit de la voir pas tsniouth et ai-je le droit de lui donner la main merci RAV !!

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Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6685
Oui, l'accouchement rend nida.

Elle devient nida dès qu'elle ne peut plus marcher seule (à cause des contractions) ou dès la perte des eaux - ou selon certains dès l'entrée à l’hôpital.

Il est permis de rester dans la salle d'accouchement sans regarder les parties du corps habituellement couvertes.

Il est théoriquement interdit de lui donner la main pendant l'accouchement, sauf si elle en éprouve particulièrement le besoin .

Il est préférable qu'elle donne la main à une femme -comme sa mère par exemple, mais s'il n'y a que le mari ou si elle ne veut que son mari, il sera toléré de lui donner la main.

Après l'accouchement, il est bien entendu défendu de se toucher jusqu'au Mikve.

Beshaa tova & Mazel tov!
fdz
Messages: 33
Bonsoir Rav

Pouvez vous m'expliquer sur quoi se base-t-on pour permettre à un mari de donner la main à sa femme pendant l'accouchement si elle est nidda ?

Sur hole cheyeche Bo sakana ?

Merci pour votre investissement (ainsi qu'aux autres rabanim du site).


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Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6685
Il est vrai que parfois c’est une situation de ‘hola shéyesh ba sakana et on craint shéma titaref daata.
Là, je n’aurais pas écrit que c’est toléré, c’est obligé et mitsva !
(même si certains pourraient penser différemment –voyez Biour Agra (yoré déa §195, sk.20) mais voyez aussi le suivant (sk.21) , le Badei Ashoul’han (§195, sk. 185), et le Pit’hei Megadim dans les Biourim (Siman V, 5)).

Si le Shoul’han Arou’h (yoré déa §195, 16) est réellement possek comme le Troumat Adeshen (§252) qui interdit même dans un cas de pikoua’h nefesh, c’est discutable, mais de toute façon –à ma connaissance- on retient la ala’ha comme le Sha’h (Yoré déa §195, sk.20) et donc pas comme ce Troumat Adeshen.

Je crois que les sfaradim aussi suivent ce Sha’h, mais n’ayant étudié les lois de Nida que dans des contrées Ashkenazes, je ne pourrais l’affirmer avec certitude.

Mais même sans en arriver là, si elle tient absolument à ce que son mari (et personne d’autre) lui tienne la main, même si il n’y a pas de sakana, c’est toléré.

Voyez Rama (Yoré déa §195, 16), Shout Aradbaz (IV, §2, soit le siman 1076) cité par le Pit’hei tshouva (yoré déa §195, sk.15) et aussi par le Darkei Tshouva (yoré déa §195, sk.54), voyez encore le Arou’h Ashoul’han (yoré déa §195, 27), Shiourei Shevet Alévi (§195, 16 sk.2), Badei Ashoul’han (§195, sk.187) et dans les tsiounim (sk.330).

Si quelqu’un connait la position des poskim sfaradim sur ce point avec certitude, merci de la partager avec nous.
LionelH
Messages: 8
Merci rav !!!! Shabbat shalom

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Sarab
Messages: 37
Chalom kvod arav
J'ai vu plusieurs poskime séfarade dans ma
Adrah'a de kalote (Rav Panieri,etc...)
Qui écrivent que si la femme veut absolument, son mari pourra lui tendre la
Main avec un gant...
Ceci a tout l'air d'une concession entre
Les deux avis...

Kol touv

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Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6685
Merci de partager avec nous votre « savoir oriental », néanmoins je ne crois pas qu’il y ait ici une sorte de compromis.

Même d’après les poskim ashkenazim il est préférable de minimiser le contact autant que possible et si on dispose de gants pour cela, et que ça suffit au besoin de la futur maman, c’est bien mieux qu’à main nue.

Et je suppose que les poskim sfaradim qui mentionnent l’idée du gant seront plus permissifs si on n’a pas de gants à portée de main ( !) ou si la femme ne se contente pas d’un contact ganté.

Donc (si je suppose correctement) nous avons confirmation que les sfaradim aussi sont permissifs en cas de grand besoin.
Merci.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6685
On m’a fait remarquer que ce que j’ai écrit plus haut était un ‘hidoush qui nécessiterait l’aval d’un Dayan reconnu.

Je tiens avant tout à préciser à nouveau qu’il ne s’agit pas d’autoriser Lekhat’hila de donner la main à sa femme qui accouche, mais uniquement en cas de grand besoin, c-à-d qu’elle se sent paniquée et ressent le besoin d’être rassurée par son mari uniquement, et en lui tenant la main uniquement (=des paroles rassurantes ne lui suffisent pas).

Je ne dis pas que c’est le cas de toutes les femmes qui accouchent, certaines peuvent parfaitement s’en passer.
Pour elles, c’est interdit.

Mais une femme qui en éprouve le besoin et dont la main de sa mère (ou d’une amie…) ne fait pas l’affaire et que le lui refuser lui ajouterait à la pression morale liée à son état de stress, c’est différent.

Et bien entendu, comme mentionné plus haut, s’il est possible de la rassurer tout en ayant un gant, il faudra le mettre.

Ou si l’on peut la rassurer par la seule parole, sans contact, il sera interdit de prendre sa main.

Tout ceci est évident mais je le répète car ça pourrait ne pas être évident pour certains.

Mais lorsque ces « conditions » sont remplies, c-à-d lorsqu’il y a un réel besoin, c’est toléré.

Je me base essentiellement sur le Shakh (op cit) et sur d’autres arguments halakhique liés à la réalité de la situation.

Mais comme on me demande une référence écrite d’un Dayan reconnu, j’indiquerais le Rav Shlomo Dikhovsky (Av Beit Din Harabbani Hagadol de Jérusalem) dans Lev Shoméa Lishlomo (tome 2 , §44, 4, p.208) qui l’écrit très explicitement.

[Il rapporte lui-même un Rav Elharar qui s’est opposé à son Psak, mais il repousse ses arguments].

Pour terminer, j’indique encore que je sais que certains rabbanim s’opposeront à cette position (qui est pourtant celle de Rav Dikhovsky et d’autres dayanim), mais je ne fais que dire ce qui me semble être la halakha et à chacun d’être clairvoyant : si vous avez l’impression que c’est une Pirtsa dans la Halakha, ne le faites pas (c'est qu'il est possible que votre cas ne soit pas concerné), ou renseignez-vous un peu mieux.

Pour l’instant, je n’ai rencontré personne d’opposé à cette position qui ait pu se montrer convaincant dans son opposition.

Il y en aura qui dirons « Non ! » ou « c’est sûr que c’est Assour ! », mais sans justification halakhique qui tienne la route.

D’autres, plus conséquents, prétendent que l’on se doit d’être ‘hoshesh la position du Troumat Hadeshen (op cit) (ou d’un autre possek), mais cela dénote d’une incohérence puisqu’ils sont amenés eux-mêmes par ailleurs à reconnaitre que l’on ne peut pas imposer ce ‘Hashash.
Bref, c’est surtout des oppositions « par principe ».

Je n'impose pas ce Psak, je ne dis pas קבלו דעתי.

Que chacun suive son Rav, je ne fais qu'indiquer ce qui me semble être la Halakha, que ceux qui pensent que je m'égare n'en tiennent pas compte.

Pour ma part, je me sais en bonne compagnie.
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