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Apprendre à lire l'hébreu à un non-juif

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LivingUp
Messages: 15
Bonjour,

J'aimerais savoir si l'on a droit d'apprendre à lire l'hébreu à non juif qui le demande ? Le non-juif n'ayant aucune volonté de se convertir, mais s'intéressant à la kabbale.

Merci d'avance.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6656
Il n'y a pas d'interdit d'enseigner l'hébreu à un non juif.

Rav Elia Ba'hour - dit Eliahou Atishbi du nom de l'un de ses livres, le Tishbi, dit aussi Elia Levitas ou selon d'autres Levita (sans S) [j'opterais plutôt pour cette version qui signifierait "le lévite" ou le "ministre du culte", le "diacre" comme ils disent, plutôt que pour Levitas qui signifie en latin, il me semble, la légèreté] - bref, ce rav a enseigné l'hébreu et sa grammaire à un cardinal

Voir à ce sujet ce que j'écris le 7 février et le 2 mars 2012 ici:
http://techouvot.com/manger_avec_des_goyim-vt14514.html

et cela lui a été reproché par ses pairs, mais il s'en défend (voir sa seconde Akdama à son Massoret Amassoret) arguant que cela n'est pas à considérer comme enseigner la Thora.

Voir encore Toldot Eliahou Atishbi de R. Shlomo Buber (p.8 et 21).

L'interdit de leur enseigner la Thora est loin d'être défini de manière uniforme par tous, le Rambam (Péer Ador §50) permet même de leur enseigner les mitsvot dans certains cas.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6656
Concernant ce que j’ai écrit plus haut, j’ajoute encore qu’il existe des opinions interdisant d’enseigner l’hébreu à un non-juif, comme le

Shout Dvar Shmouel (Abouab) (§75),

Sefer ‘Harédim (§38, 37),

Maharam Ibn Gabay dans Tolaat Yaakov (Sod Hamila -Jéru. 1996, p.147), et

Zohar (III, 73a).


Rabbi Yehouda ‘Hassid dans son Sefer ‘Hassidim (§238) interdit même de lui enseigner les lettres hébraïques !

Le Shout Maassé Ish (Y’’D §7) considère qu’il convient de se soucier de cette opinion et ne pas enseigner l’alphabet hébraïque à un non-juif, mais il écrit que de nos jours où la Bible est traduite, il est autorisé d’enseigner la Bible aux non-juifs.

A priori, au niveau halakha, de nos jours, il y a peu de raisons d'interdire d'enseigner l'hébreu.


Et concernant ma préférence pour Levita (et non Levitas), je dois tout de même préciser que je ne suis pas soutenu en cela par Rabbi Yaakov Moshé Tolédano dans son Shout Yam Hagadol (§46) pour qui Rabbi Levitas (le Tana) est un nom romain pour « Lévi », à l’instar les noms romains de cette époque, comme Horkenous (=Hyrcanos).

C’est en le lisant que j’ai compris que parce qu’il avait tort, ceux qui appellent R. E. Ba'hour Levitas (avec un S !) peuvent avoir raison

Je m’explique : il a tort de penser que c’est du latin. En latin c’est plutôt Levita qui correspondrait à Lévi. Comme dit.
Mais Levitas est son nom en [mode] grec, les noms grecs avaient souvent ce type de terminaison, comme d’autres personnages cités dans le Talmud, par exemple Antignos, Agripas et Akilas.

Donc les deux appellations seraient correctes, l’une en latin, l’autre en grec.

-Au passage, selon ceux qui considèrent que Akilas et Onkelos ne font qu’un, on remarquera que dans le Yeroushami et les midrashim c’est la forme Akilas qui est retenue, alors que le Bavli a un faible pour Onkelos (qui serait à consonnance plus adapté au monde romain).
Cela pourrait s’expliquer par la langue utilisée, en Israël où ont été rédigés le Yeroushalmi et les Midrashim, on parlait le grec, ce qui n’était pas le cas en Bavel. Voir aussi Igrot Shadal §104).
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