Un ustensile ayant servi à la cuisson de viande doit exclusivement être réservé à un usage carné et ne devra, en aucun cas, être utilisé pour la cuisson d’aliments lactés. En effet, lors de la cuisson un double processus s’effectue :
Le goût imprégné dans les parois de l’ustensile au cours des cuissons précédentes est transféré vers l’aliment en cours de cuisson.
Le goût de l’aliment en cours de cuisson s’imprègne dans les parois de l’ustensile.
Ainsi, si l’on a cuit du lait dans un ustensile réservé à la cuisson de mets carnés dans les vingt quatre heures qui suivent la cuisson de la viande, le contenu est interdit (Choul’han ‘Aroukh, chapitre 93, paragraphe 1.). En effet, le contenu de la casserole doit être soixante fois supérieur au volume des parois de l’ustensile car la véritable quantité de viande imprégnée dans les parois nous est inconnue : il nous faudra donc considérer toute l’épaisseur des parois comme imprégnée du goût de la viande (Choul’han ‘Aroukh, chapitre 98, paragraphe 4 ; Kaf Ha’haïm, paragraphe 9.). Or, il n’existe pas de récipient dont le volume des parois soit soixante fois inférieur à son contenu : l’ensemble est donc toujours interdit .
b- Ustensile utilisé depuis plus de vingt quatre heures
Si du lait a été cuit par inadvertance dans un récipient carné qui a été utilisé depuis plus de vingt quatre heures, le lait sera permis .
En effet, nos sages statuent que le goût imprégné dans les parois conserve toute sa saveur durant les vingt quatre heures qui suivent la cuisson. Toutefois, après vingt quatre heures, le goût est altéré et n’a plus la capacité d’interdire le prochain aliment cuit dans le même récipient.
Mais, a priori, il est strictement défendu d’utiliser un ustensile à la fois pour la cuisson de la viande et du lait même si l’on attend vingt-quatre heures entre chaque cuisson.
Si un aliment lacté a été cuit dans un ustensile carné (ou inversement), et qu’il existe un doute si le récipient a été utilisé pour un mets carné depuis moins de vingt-quatre heures ou non, nos sages permettent de le considérer comme ayant été utilisé depuis plus de vingt quatre heures : le mets lacté est permis à la consommation mais l’ustensile doit subir une cachérisation.
Si de la viande a été cuite par inadvertance dans un ustensile lacté utilisé depuis plus de vingt quatre heures, il faudra la retirer immédiatement de l’ustensile et on pourra continuer la cuisson dans un autre récipient carné. Il n’est pas nécessaire de procéder à la cachérisation du second ustensile après cette cuisson .
Dans tous ces cas, la casserole sera défendue car, bien que le goût imprégné dans les parois de l’ustensile soit dénaturé, il est interdit d’engendrer un mélange de viande et de lait. Par conséquent, il est défendu d‘utiliser de nouveau l’ustensile sans une cachérisation préalable (Coutume mentionnée par le Ramah, chapitre 94, paragraphe 5. Toutefois, ce que le Ramah permet au chapitre 93, paragraphe 1, est seulement au niveau de la stricte loi. Kaf Ha’haïm, paragraphe 16). Pour les Séfarades, la coutume est de permettre l’utilisation de l’ustensile pour la cuisson d’aliments neutres autres que la viande ou le lait (œufs, légumes, pâtes…) . Mais on ne pourra le permettre que si cette utilisation présente un caractère fortuit .(Kaf Ha’haïm, paragraphe 16)
