Afikoman: Quand c'est l'heure, c'est l'heure ?

L'Afikoman devrait se manger - d'après ce que j'ai appris - avant 'hatsot, ce qui veut dire qu'on doit (en général) se "dépêcher" pour arriver à temps à la partie repas, et si on veut pilpouler, réserver cela pour après.

Cependant, j'ai remarqué qu'en général on continue à suivre la Haggadah dans l'ordre (c'est le principe du Séder - ordre), donc on ne revient pas en arrière.

J'ai entendu dire (et lu aussi) (mais peut-être est-ce un minhag sefarad) que si le fait de manger l'afikoman "à l'heure" nous oblige à nous "dépêcher", au lieu de bien prendre son temps pour raconter la sortie d'Egypte (mitsva min hatorah, si je ne me trompe pas - cela et manger de la matsa), alors on peut prendre ce temps et ne pas s'occuper de l'heure qui tourne.

D'un autre côté, il faut aussi tenir compte des (éventuels) serveurs / domestiques..., qui eux, à cause de nous, seraient contraints à veiller tard, jusqu'à ce qu'on ait terminé le repas, tout au moins.

Alors, que faire ?
Y aurait-il un texte, une source qui autorise le fait de ne pas tenir compte de l'heure ('hatsot) pour l'afikoman, pour privilégier le devoir de raconter la haggadah ?
Est-ce uniquement un minhag ?
Quelle mitsva aurait préséance sur l'autre: Raconter la sortie d'Egypte correctement, manger l'afikoman à temps, respecter la fatigue (humaine) des serviteurs ?

S.

Il faut tenir compte du fait qu'à Paris 'Hatsoth tourne autour des 01:50 du matin.
Le "Avneï Nezer" suggère une solution qui résoud tous les problèmes.

Partant de la discussion des Tanaïm, où l'un fixe la limite du Zmane du Korbane Pessa'h à 'Hatsoth et l'autre au matin, il suffit de consommer un Kezayith de Matsah avant 'Hatsoth en pensant consommer l'Afikomène. Puis consommer l'Afikomène à la fin du repas à quelqu'heure que ce soit.

De deux choses l'une: Si la Halachah est selon le Tana qui limite la Mitsvah à 'Hatsoth, on aura consommé l'Afikomène avant 'Hatsoth, et ce que l'on mange après 'Hatsoth importe guère, puisque après 'Hatsoth ce n'est plus le Zmane de la Mitsvah. Et si la Halachah est selon l'autre Tana, il n'y a aucun problème, puisque le Zmane de la Mitsvah s'étend jusqu'au matin.
Le "Avneï Nezer" dit qu'il suffit d'agir ainsi en conditionnant notre action. L'Ecole de "Brisk" considère qu'il n'est pas nécessaire de conditionner.

Pessa'h Kascher Veusaméa'h.

Mais n'est-on pas sensé ne rien consommer (à part le vin) après avoir mangé l'Afikoman ?

Vous avez raison si la Halachah correspond au Tana pour qui la Mitsvah s'étend jusqu'au matin.
Mais d'après celui pour qui la Mitsvah s'arrête à 'Hatsoth, une fois qu'il n'y a plus de Mitsvah, l'obligation de garder le goût n'a plus lieu d'être.
De la même façon, selon l'autre Tana, il sera permis dès la fin de la nuit, puisqu'il n'y a plus de Mitsvah, d'éliminer le goût de l'Afikomène en consommant autre chose. Ce qui nous en empêche, c'est l'obligation de prier avant de manger en faisant Kidousch.

Techouvot.com et le Rav Dov Roth-Lumbroso vous souhaitent une excellente fête de Pessah
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