Cher Monsieur,
en effet, le cadre réglementaire est ancien. Cependant, les obligations à la charge des établissements hors contrat se sont renforcées et les contrôles en matière d'hygiène et de sécurité imposent des travaux coûteux. Les charges sociales employeurs sont lourdes.
Pour vous assurer que les frais de scolarité ne sont pas disproportionnés par rapport aux coûts réels, pourquoi ne pas demander des précisions dans votre établissements ? Vous vous rendrez compte alors si la direction est de bonne foi ou non. Une précision concernant l'enrichissement personnel des directeurs que vous suspectez. Il est évident s'ils ne sont pas bénévoles, qu'ils ont, comme vous, besoin de quoi vivre et faire vivre leur famille. Après, tout est une question de mesure. Confiriez-vous vos enfants à une école tenue par des clodos ?
Si vous vous rendez compte qu'effectivement, il y a abus de la part du directeur d'école ou bien qu'il y a une volonté d'ostracisme social, pourquoi alors ne pas fonder votre propre école privée ? Pour cela, je vous invite à consulter le site d'Anne COFFINIER sur
http://www.creer-son-ecole.com/ . Ce site semble s'adresser en priorité aux catholiques traditionnels mais je vous invite néanmoins à vous y reporter car il est remarquablement bien documenté. Tout le cadre juridique et économique y est parfaitement décrit et tenu à jour, ce qui d'un point de vue purement organisationnel le rend directement transposable, quelle que soit l'identité que vous souhaitez donner ensuite à votre établissement.
Une autre solution consiste à scolariser les enfants à la maison. C'est une formule courante par exemple pour les enfants trop malades pour suivre une scolarité dans une école, pour les parents dont le métier est itinérant (forains, bateliers, cirques...), pour les groupes non sédentaires (gens du voyage), pour les membres dispersés de petits groupes religieux très minoritaires.
Vous avez alors deux possibilités, soit inscrire votre enfant à un cours par correspondance et suivre la progression avec lui, soit mettre en place votre propre progression. Cette seconde formule est plus lourde puisqu'il faut tout préparer soi-même et impose d'être inspecté à la maison.
Au niveau de l'organisation, les mamans qui font l'école à la maison disent que la progression est plus rapide (une demi-journée par jour suffit). Par contre, cela présuppose une discipline de travail et une grande docilité de l'enfant qui doit rapidement pouvoir faire ses devoirs écrits sans avoir sa mère immédiatement à côté de lui pour le surveiller à chaque instant.
Croyez-moi, le problème des écoles privées est avant tout un problème matériel très prosaïque, consécutif à une réglementation qui ne favorise pas ce type d'enseignement dès qu'il échappe à la norme imposée par l'État. Cette situation est typiquement française car ce pays attache une grande importance à ces questions pour des raisons essentiellement idéologiques, tant à gauche (athéisme, utopies scolaires du type "collège unique") que à droite ("valeurs" de la République).
D'autres pays sont plus ouverts à la différence et proposent des systèmes de bons de scolarité. Les parents choisissent ensuite dans quelle école scolariser leurs enfants avec le bon dont ils disposent.
Très cordialement.