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Vanter publiquement les qualités d'une personne: Assour ?

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Salomon_m
Messages: 25
Chalom,

Je cherche la source (talmudique?) qui rapporte "l'interdit" de vanter publiquement les qualités d'une personne en sa présence et avoir éventuellement les opinions des poskim (richonime, a'haronime) sur le sujet.

Quels sont les enjeux/raisons d'une telle Hala'ha ?

Cherche-t-on ici à ne pas mettre mal à l'aise la personne encensée? A ne pas susciter la jalousie chez le public ?

Ce din s'applique-t-il également si l'on vante les qualités d'une personne sans la présence de tiers (je suis seul avec ami et j'aimerai lui rappeler telle et telle de ses qualités).

Merci

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Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6666
Voyez la gmara Erkhin (16a) et Baba Batra (164b).

L'interdit n'est pas de le mettre mal à l'aise en faisant son éloge, halvay que l'on ne se mette mal à l'aise les uns les autres qu'ainsi!

Le problème est -lorsqu'il est applicable- qu'en en disant du bien, on risque d’entraîner la critique.
Soit parce qu'on a exagéré ses qualités, ou on s'est allongé en détails sur ces dernières, soit parce que l'on les énumère devant un grand public dans lequel il y aura forcément différentes opinions concernant cette personne.

Voyez le 'Hafets 'Haim, hilkhot lashon hara (IX, 1 et 2) vous y trouverez des sources dans le Beer mayim 'haim sur place et d'autres ailleurs comme dans le Shvilei 'haim.

Par exemple: Rashi (erkhin 16a), Rashbam (baba batra 164b), Rif (shabbat §II), Smak (§124), Méiri (baba batra 164b)

Bien sûr, tout autre dommage qui risquerait d'être entraîné par l'éloge l'interdirait, par exemple le cas nommé "Oushpiza" dans la gmara Baba Metsia (23b en bas) expliqué dans Erkhin (16a).

Bref, il faut du bon sens, s'il y a un risque de critique (ou autre problème) parce que c'est en présence de son ennemi (ou autre), on se privera de faire l'éloge de la personne.

L'idée de le mettre mal à l'aise existe peut-être dans Erouvin (18b), c'est pourquoi en sa présence on ne dira qu'une partie des louanges le concernant, mais la gmara parle bien de TOUT dire en son absence, le discours thuriféraire en public est donc autorisé, voire encouragé.

Ce qui indique bien que la gmara erkhin (16a) qui interdit de dire les louanges d'une personne en public ne parle que d'un cas où il y a un risque que cela entraîne des critiques, par exemple en présence de son ennemi.
(Voir rishonim ad loc. et Maharal, 'hidoushei agadot IV, p.139).

Je précise que même dans cette gmara de Erouvin (18b) Rashi expliquera qu'on ne dira pas tous les shva'him en sa présence car le laudateur aurait l'air de s'adonner à la flagornerie (nira kema'hnif). (voir aussi Maharal, Netivot Olam, Netiv hatokha'ha, §1)

Le Maharsha (erouvin 18b) quant à lui propose d'expliquer cette restriction par l'inquiétude que le flatté par un discours grandiloquent soit prit d'un sentiment d'orgueil irrésistible.

Selon ces commentateurs, ce n'est donc pas l'inquiétude de le mettre "mal à l'aise" qui est à l'origine de cette loi.

Quoi qu'il en soit, il est bon de rappeler que l'interdit de 'hanifout ne concerne que le cas où l'on fait l'éloge d'un impie sur son impiété.
Mais faire l'éloge d'une bonne personne, c'est une mitsva!
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