Tfila abrégée ou tfila dans le métro

Bonjour,

Cela fait plusieurs années que je prie tous les matins dans le métro la prière de chaharit (je suis une fille). Avec ma amida en position debout. La concentration est correcte, mais probablement pas optimale.

Si je faisais ma tfila avant de partir de chez moi, je n'aurai qu'une dizaine de minutes où je ferais barouh cheamar - achrei - yichtabah - chema + émet veyatsiv - amida.

Étant en Eloul, je me suis posée la question :
Qu'est ce qui serait mieux :
Faire ma tfila en très abrégée avant de partir de la maison ou continuer à la faire dans le métro ?
Je ne suis pas sûre que je suis plus concentrée en priant chez moi vite plutôt que dans le métro.

Je voudrais juste connaître la marche à suivre. (je suis aschkenaze, je ne sais pas si ça change quelque chose).


Merci d'avance pour votre aide,

PS : je fais minha et arvit dans de meilleures conditions.

Veuillez préciser si vous êtes mère de famille (ou célibataire...).
(Vous dites être une "fille", ce qui laisse entendre le célibat, mais je demande confirmation)

Désolée ! Le mot "fille" induit en erreur. Je suis mariée.

Y a-t-il une différence avec/sans enfant ?

Merci beaucoup par avance pour votre réponse !
Cela me donnera la marche à suivre pour la suite bh.

Oui, si vous êtes mariée, et encore plus si vous avez des enfants, vous n'êtes pas vraiment tenue de réciter les prières, vous pouvez vous contenter d'une petite Bakasha quotidienne (et puisque vous faites Min'ha tous les jours, vous pouvez "sauter" Sha'harit, ce que je ne vous encourage PAS à faire, mais légalement, vous le pouvez).

Cela ne vous interdit pas de réciter la prière en son intégralité, mais si c'est pour la faire dans le métro, il vaut peut-être mieux faire à la maison une prière PLUS COURTE, AVEC KAVANA que tenter de faire plus long avec moins de Kavana (car rapidement à la maison ou plus lentement dans le métro qui dérange aussi la Kavana -et qui peut poser d'autres problèmes, comme celui de la Pritsout/Erva).

Vous pourriez ne pas faire les psoukei dezimra du tout (ni Baroukh Sheamar-Yishtaba'h qui ne se récitent pas sans Psoukei dezimra), seulement les Birkot hasha'har, puis le Yotser, Shema, Amida et Aleinou.

Ne connaissant pas vraiment votre parcours en métro, ni la facilité que vous avez à y prier, je ne puis vous affirmer que ce que je propose est préférable, toutefois, si vous optez pour le métro, il me semble logique de donner la préférence à la Amida en position ASSISE si vous vous trouvez dans le train (car j'imagine que vous ne faites pas la Amida dans les couloirs du métro).

En bref, si vous avez assez de temps (à la maison) pour faire la prière raccourcie dont je parle plus haut, puisqu'elle sera faite avec plus de Kavana, il me semble normal de préférer cela puisque vous n'êtes pas tenue halakhiquement parlant de faire la prière.
Vous pourrez alors utiliser votre temps de voyage à lire un petit sefer instructif (de moussar, de halakha, etc.) de votre choix.

Si vous arrivez -dans le métro- à suivre dans votre Sidour, vous devriez pouvoir vous instruire de la même manière, avec un Sefer qui ne demande pas trop de concentration.

Car si vous êtes dispensée de faire la prière au titre de mère de famille, vous ne l'êtes pas pour ce qui concerne l'apprentissage des Halakhot (Shabbat/Kashrout/Nida/...) et l'obligation d'étude quotidienne de Moussar. Obligation méconnue et ignorée, même chez les hommes investis dans le limoud, mais qui concerne bien tout juif majeur, homme ou femme.
[Cf. Mishna Broura (§1, sk.12) , 'Hayei Adam (§143, 1), Kaf Ha'haim (§1, sk.31), 'Hida dans Birkei Yossef (O"H, §1, sk.9) et Kissé Ra'hamim (Avot derabbi Nathan §29), Maassé Rav (§60), Pélé Yoets (erekh Moussar) , 'Hout Hameshoulash (p.94) ].

Vous mentionnez l'existence d'une obligation d'étude quotidienne du Moussar pour des gens investis dans le Limoud.
Je suis très surpris que vous ne mentionnez pas les opinions qui s'opposent à cette idée, qui sous-entend une étude de Moussar dissociée et parallèle à notre Limoud. Alors que la Tora a évidemment un Tokhen Moussari auquel il faut arriver également dans notre Limoud.

Cette obligation est indépendante de cette ma’hloket : tous s’accordent à dire qu’il est nécessaire d’entrer en contact avec ce que l’on pourrait appeler du « moussar », la discussion que vous mentionnez concerne les sources à utiliser pour cela ;
faut-il utiliser des « livres de Moussar » ou trouver ce « moussar » à travers notre étude quotidienne de Talmud et Maamarei ‘Hazal ?

Vous remarquerez que le ‘Hida (mentionné plus haut) n’a (chronologiquement) pas pu s’exprimer dans le cadre du désaccord que suscita l’école de rav Salanter.

J’ai bien noté que vous soulignez « pour des gens investis dans le Limoud », mais rares sont les gens rencontrant quotidiennement -de nos jours (où la cadence a atteint une lenteur inimaginable pour les générations précédentes), des maamarei moussar dans leur Limoud.

Si votre remarque était simplement un souhait que je complète ma réponse par des détails sur les positions anti-moussar, je l’ai déjà fait pas ailleurs sur ce site, voyez ici :
https://www.techouvot.com/moussar_et_opposants-vt8027375.html