Citation:
D'où vient le Minhag de manger des beignets à Hanouka ? Y a-t-il des sources dans le livre des Maccabims, le Talmud, les Richonims et les Aharonims ?
Rav S.Z. Auerbach (Halikhot Shlomo II, p.318-9 note 20) parle de minhag de manger des Mezonot à ‘Hanouka, car dans Al Hame’hia on mentionne le Mizbéa’h, et nos ancêtres ayant pu purifier le Temple n’ont pas pu purifier les pierres du Mizbéa’h qu’ils ont dû enterrer, cette tristesse les a amenés à vouloir réciter Al Hame’hia, d’où la coutume de manger des beignets.
C’est un peu étrange, pourquoi spécifiquement des Mezonot frits ? Pourquoi un beignet ? N’importe quel autre gâteau ou biscuit aurait pu faire l’affaire. D’autant qu’à ce compte on pourrait manger des cinq fruits (ou boire du vin) et ainsi mentionner le Mizbéa’h dans Al Hapeirot (ou Al Haguéfen).
Plus encore, il existe un Minhag de manger des Latkes dont la Brakha A’harona sera Boré Nefashot et on ne mentionnera pas le Mizbéa’h…
Mais nous trouvons (dans un recueil de manuscrits publié sous le titre de
Sarid Oupalit, Jér. 1945, p.7-8) une explication beaucoup plus répandue et logique, selon laquelle le minhag de manger des aliments frits
(beignets ou Latkes etc.) vient rappeler le miracle de la fiole d’huile
(on dit que si on met une mèche dans un beignet plein d’huile, la flamme durera 8 jours 😊 ) et ce lien est déjà mentionné par le père du
Rambam (dans ledit recueil), donc au XIIème siècle, époque des Rishonim.
Voir aussi
Nitei Gavriel (§51, note 16).
Mais ce Minhag n’est pas mentionné dans le Talmud (et est donc ultérieur à ce dernier).
[J’indique tout de même que ce recueil de manuscrits de Rishonim (
Sarid Oupalit) a été publié par
Rav Yaakov Moshé Tolédano qui a été accusé
(par ailleurs) d’avoir inventé et falsifié quelques textes et manuscrits, ce qui fait que je ne suis pas certain à 100% de la source, il se peut qu’il ait ajouté cette idée dans une lettre de
Rabbi Maïmon (le père du
Rambam).
Le texte en question parle de l’importance des Minhaguim et il précise que cela concerne même le fait de manger des beignets à ‘Hanouka.
Comme cette coutume ne semble pas souvent mentionnée dans les écrits des autres Rishonim, je me demande si cela faisait bien partie du texte d’origine. Peut-être que le minhag est tout de même un peu plus tardif.]