Citation:
J'ai entendu dans un cours que le Rachach aurait écrit que l'année où il ne pleuvra pas le jour de sa hiloula à Jérusalem sera l'année du machiah.
Je voulais donc vous demander déjà si vous saviez s'il avait réellement écrit ça, et si oui pouvez-vous me donner les référence ?
Je ne connais pas cette légende.
Elle me semble peu plausible
[dans cette version où c’est le Rashash (Sharabi) lui-même qui aurait écrit cela] étant donné qu’il l’aurait alors écrit avant de connaitre la date de sa Hiloula
[comme l’indique le passouk (Kohélet 9,12) כי גם לא ידע האדם את עתו] et qu’il est rarissime qu’il pleuve en été à Jérusalem. ודו"ק.
Finalement,
Rav Sharabi est décédé en hiver, le 10 Shvat, mais -par exemple- je ne crois pas qu’il ait plut le 10 Shvat dernier (19-20 janvier 2024) à Jérusalem.
Je ne sais pas comment consulter les archives météo, mais ce doit être réalisable. Vérifiez s’il pleuvait à Jérusalem le 10 Shvat des années passées, par exemple : 12 janvier 2022, 23 janvier 2021, 5 février 2020, 16 janvier 2019, 26 janvier 2018, 6 février 2017, 20 janvier 2016, etc. Il est Niftar en 1777, vous pouvez remonter, mais je pense que vous trouverez une objection bien avant d’arriver aussi loin.
Il suffit d’un seul 10 Shvat sans pluie pour vous prouver définitivement que cette histoire est fausse.
Je vous suggère de demander la source de cette information à la personne qui a donné ce cours, pour ma part, je ne la connais pas et ne suis pas responsable de toutes les idées farfelues qui font l'objet d'une grande extase dans les cours de tant de rabanim.
Si elle non plus ne la connait pas, cela vous renseignera déjà un peu plus sur l’importance à accorder à cette affaire…
Citation:
Et pouvez-vous nous donner votre avis sur ce genre d'affirmation, dans quelle mesure faut-il les prendre au sérieux ?
Il y a tellement de rumeurs et légendes mensongères de cet acabit qu’on ne peut pas s’y intéresser.
Il y a parfois une base vraie, qui a été reformulée, pervertie et déformée.
D’autres fois c’est une pure invention d’un cerveau malade (et ils sont nombreux, hélas).
Et enfin, il arrive que ce soit véridique -mais rare que ce soit important. Il s’agit plutôt d’informations dénuées d’intérêt.
Je ne peux pas vous garantir qu’il n’y ait pas un embryon de Emet dans cette histoire, une base véridique qui aurait été déformée et accentuée, par contre j’estime qu’il est préférable de balayer ces idées inutiles de son esprit pour ne pas se faire polluer par tous les propos délirants et déstructurants que certains diffusent à longueur de journée depuis 2 ou 3 décennies.
La Avodat Hashem d’un juif peut parfaitement se passer des prévisions météorologiques annuelles pour Jérusalem le 10 Shvat, par contre, elle risque fort d’être détournée de sa voie en tenant compte de ces racontars.
Notre objectif est de nous rapprocher de D.ieu, et se résume par le « triptyque » : Limoud, Mitsvot, Midot.
Parler de la pluie et du beau temps sur le Kever du
Rashash n’apporte rien. Comme l’écrit le
Rambam (Melakhim XII,2) à propos des Agadot et légendes autour de la venue du messie : «
il ne convient pas de perdre du temps en accordant trop de considération à ces sujets, car ils n’amènent ni à la crainte de D.ieu, ni à l’amour de D.ieu. »
ולא יאריך במדרשות האמורים בענינים אלו וכיוצא בהן. ולא ישימם עקר. שאין מביאין לא לידי יראה ולא לידי אהבה
Il écrit cela même par rapport aux informations que nous retrouvons dans nos Midrashim, à plus forte raison est-ce vrai concernant les rumeurs, inventions et élucubrations qui peuvent éclore de cerveaux dérangés et qui émergent et remontent à la surface depuis les 30 dernières années.