Citation:
Dans ב״ב קסד עמוד ב ou il est ramené un enseignement de רב דימי où il est stipulé de ne jamais parler de son ami même en bien de peur qu’on arrive à en dire du mal.
Ce sur quoi s’ensuivent 2 façons de poser la même question:
1) la plus évidente mais la moins percutante: je trouve cela peut être contre productif d’empecher de dire du bien d’autrui non seulement car celui qui devra s’empecher de parler tjs d’autrui aura un ניסיון bien plus grand et sera bcp plus souvent tente de tomber dans le לשון הרע, mais aussi car cela empêche les gens de prendre du חיזוק...
2) la plus percutante et embêtante: le רמב״ם sur אבות פ״א מט״ז sur לא מצאתי לגוף טוב אלא שתיקה expose 5 sortes de langages dont le 4ème אהוב comprend de dire du bien des gens biens... le problème c.est que si c’est אסור ...
Comment comprendre tout ceci ?
Lorsque l’on parle d’un interdit de dire du « Lashon Hatov » il s’agit de se montrer thuriféraire, laudateur et dithyrambique en chantant un péan de louanges à propos d'un individu de manière emphatique et excessive, ou encore d’en dire beaucoup de bien en présence de son ennemi (ou d’une personne qui ne l’apprécie pas du tout), car on craint que ça l’amènerait forcément à dénigrer et dire du Lashon Hara.
La Gmara
(Baba Batra 164b) (Erkhin 16b), qui ne précise pas trop son propos, pourrait induire en erreur :
לעולם אל יספר אדם בטובתו של חבירו שמתוך טובתו בא לידי רעתו
C’est pourquoi le
Rambam (Déot VII,4) ajoute une précision : «
en présence de ses ennemis ».
וכל המספר בטובת חבירו בפני שונאיו הרי זה אבק לשון הרע, שזה גורם להם שיספרו בגנותו
Voir aussi
Smag (Lo Taassé §9) « אבל בפני אוהביו מותר » et
R. Yona (Shaarei Tshouva, III, §226). Idem dans le
Sefer ‘Hassidim (§64), Or’hot Tsadikim (§25) et d’autres. Voir aussi
Shoul’han Aroukh Harav (o’’h §156,12).
Rashi (Erkhin 16b) et
Rashbam (Baba Batra (164b) précisent quant à eux que l’interdit n’est que de se montrer excessivement dithyrambique, voir aussi
Yeréim (§191) en ce sens.
Mais l’interdit s’appliquerait alors même en l’absence d’ennemis du concerné.
Il y aurait donc deux configurations problématiques : la possible présence d’ennemis (comme le dit le
Rambam), ou l’exagération (comme le dit
Rashi). On pourrait imaginer que le
Rambam ne soit pas d’accord avec
Rashi, mais les A’haronim comprennent qu’il s’agit de deux aspects problématiques distincts et chacun des deux est retenu en tant que tel. Cf.
‘Hida dans
Shout Tov Ayin (§18,49) et
‘Hafets ‘Haïm (Lashon Hara §9,1).
Mais, sans cela, dire du bien de quelqu’un est très positif et une grande Mitsva.
Une autre erreur répandue, est la prétendue Aveira (au titre de ‘Hanifout) de faire des compliments à quelqu’un.
C’est faux et contraire aux midot.
Le problème de ‘Hanifout, c’est de complimenter un Rasha
sur sa Rishout (mauvaise conduite). Féliciter celui qui a fait une Aveira.
Mais en dehors de cela, complimenter est une Mitsva et non une Aveira.
Bravo pour votre question, même
(et surtout) dans sa première formulation, qui montre que vous ne vous défaites pas du bon sens et essayez de comprendre la Torah en adéquation avec les Midot, comme l’enseignent les Rishonim.
Ceux qui ne se soucient pas du bon sens auraient vite fait de décréter qu’il est interdit de dire du bien d’autrui et c’est tout.
Peut-on imaginer pire égarement que d’aller à contre-sens de la Torah et qualifier une Mitsva de Aveira ?