Citation:
Je voudrais entendre votre avis de rav sur un désaccord qu’il y a eu la semaine dernière et que j'ai assisté. L’un d’entre nous qu’on va appeler réouven a dit ‘ki mi-neuilly tétséh torah’ (à la place du pasouq ‘ki mi-tsione tétséh torah’). Un autre (qu’on va appeler chimone) présent à ce moment et a entendu ça, a dit que c’est un manque de respect pour éretz israël de dire ça. réouven a répondu qu’il disait ça pour rire et qu’il n’allait pas corriger le pasouq dans la torah, ce n’est que une manière de s’exprimer en utilisant un pasouq. Mais chimone dit que même pour rigoler c’est assour. Je voudrais savoir ce que vous en pensiez ?
J’en pense qu’il faut se détendre et arrêter de voir des péchés partout.
Les Kadmonim faisaient des jeux de mots sur base de psoukim sans y voir un quelconque Zilzoul.
Je peux même vous prouver qu’ils n’auraient pas vu de problème à remplacer Tsion par une ville française dans ce passouk, puisque le
Rivash a écrit
(Shout Harivash §376) «
Ki MiTsarfat Tetsé Torah, Oudvar Hashem MeAshkenaz » !
(Il n’a pas parlé précisément de Neuilly car la ville ne s’appelait pas encore comme ça 😊.)
On trouve ce type de jeux de mots dans ‘Hazal eux-mêmes, voyez le
Yeroushalmi Nedarim (§6,8) et
Yeroushalmi Sanhédrin (§1,2) כי מבבל תצא תורה ודבר ה' מנהר פקוד.
Rav Yossef Hacohen, correspondant du
Rosh, lui écrit
(Shout Harosh §85,10) : כי ממך תצא תורה ודבר ה' מבית מדרשך
Il y a aussi dans le
Sefer Hayashar (Rabénou Tam) (§46) כי מבארי תצא תורה ודבר ה' מאוטרנט (en parlant des villes italiennes de Bari et Otranto).
C’est encore plus fréquent chez les A’haronim, nous trouvons dans le
Even Sapir (éd. Mekitsei Nirdamim 1866, daf 107b) à propos de Sanaa et Tanam (au Yémen) כי מצנעא תצא תורה ודבר ה' מתינעם
Et dans le
Klilat Yofi (Dembitzer) (Cracovie 1888, tome 1, fin du Mavo, daf 25b) nous lisons sur la Pologne (et la Russie): כי מפולין תצא תורה ודבר ה' מרוסיאה
Dans
Letoldot Hayehoudim BeKovno veSlabodka (tome 1, Keidan 1931, p.29) nous trouvons (à propos de Kiev) : כי מקיוב תצא תורה ודבר ד' מסטאראדוב
Et il y a d’autres pays et villes qui ont ainsi été comparées à Tsion et Yeroushalayim, sans y voir une offense envers les lieux saints.
Ça ne voulait pas dire qu’ils pensaient remplacer Jérusalem par telle ou telle ville [comme ceux dont parle le
Meshekh ‘Hokhma (Be’houkotay, daf 123a) qui remplacent Jérusalem par Berlin].
Quant au fait de jouer avec les mots des Psoukim pour créer des Melitsot, c’est une habitude répandue chez les Me’habrim, dans laquelle le
‘Hida excellait.