Citation:
Merci beaucoup pour vos réponses si enrichissantes, qui nous permettent d’apprendre et de grandir chaque jour.
Avec plaisir, si mes réponses vous aident à grandir chaque jour, vous méritez les efforts qu’elles me demandent parfois.
Citation:
Je me pose deux questions mais qui en font une, je pense:
1. Pourquoi mentionne-t-on Yohanan Cohen Gadol pendant Hanouka, alors qu'à la fin de sa vie, il s'est éloigné de la Torah pour devenir Sdouki, voire Apikoros ? De même aussi pour les Maccabim ?
D’abord, on ne mentionne pas vraiment Yo’hanan Cohen Gadol dans la Tfila mais son fils : Matityahou ben Yo’hanan Cohen Gadol.
Ensuite, qui vous a dit que le Yo’hanan en question est celui dénoncé pour cette dérive dans la Gmara
Brakhot (daf 29a) ?
Le sujet est très discuté, mais il semblerait que le Yo’hanan qui est devenu saducéen soit le petit-fils de Matityahou (et donc arrière-petit-fils du Yo’hanan dont vous parliez).
Matityahou ben Yo’hanan avait cinq fils : Yehouda, Yonathan, Yo’hanan, Shimon et Elazar, les héros de ‘Hanouka.
Quinze ans après la victoire de ‘Hanouka, ils étaient déjà tous morts sauf Shimon, qui a pactisé avec les Séleucides et a régné en Israël en cumulant le poste de roi et de cohen gadol
(la royauté ne devait pas revenir aux cohanim, mais il l’a tout de même imposé).
Cinq ou six ans plus tard, il se fait assassiner lui aussi (par son gendre Ptolémée = תלמי בן חבוב) et c’est son fils Yo’hanan Hourkenous (Hyrcanus)(en français : Jean Hyrcan Ier ) qui règne, c’est de lui dont parle(rait) la Gmara
Brakhot (29a) qui serait devenu saducéen après des décennies de service au Temple en tant que cohen gadol.
Ce Yo’hanan a eu cinq fils dont deux connus : Yehouda Aristoboulous (Aristobule) et Yonathan alias Alexander Yenay (Alexandre Jannée).
Yehouda décède sans enfants et son frère (Yenay) procède au Yiboum en épousant sa veuve, la fameuse reine Shlomtsion qui était la sœur du rabbin Shimon ben Shéta’h. Ce Yenay (Alexandre Jannée) était sanguinaire et cruel, il fit assassiner un de ses frères ainsi que « tous » les rabbins.
Bref, on ne mentionne pas ce Yo’hanan. Et pour ce qui est des Makabim, ils ne sont pas devenus saducéens, ni apicorètes.
Citation:
2. Concernant Elisha ben Abouya, pourquoi continue-t-on à l'appeler “Aher”, alors que Rav Meir et d'autres sages ont prié pour que son âme soit bien placée ?
Le fait que R. Méir ait prié pour son âme n’en fait pas rétroactivement un Tsadik.
Il se trouve qu’A’her a abandonné la Torah et n’a pas vraiment opéré une Tshouva conséquente (constatée) jusqu’à la fin de sa vie, c’est donc a priori un grand Rasha.
R. Méir a prié pour son salut, mais A’her ne devient pas un Tsadik pour autant. Donc nous continuons à l’appeler A’her (même si sa situation dans l'au-delà est peut-être moins grave que ce qu'elle était au départ).