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Etudier SANS 'Havrouta ?

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MrQuestion
Messages: 162
Bonjour Rav Wattenberg,

Dans le monde des yechivot et plus globalement du limoud, l'étude se fait majoritairement en 'Havrouta.

Vous écrivez dans un autre topic, que Rabbi Yehouda 'Hassid est d'avis qu'il est possible d'étudier seul et que c'est parfois mieux qu'en 'Havrouta.

- Quelle est la source exacte svp ?

- Comment comprendre son opinion face à l'avis générale de la guémara et celui pratiqué de nos jours qu'il faut étudier en 'Havrouta et que c'est même nocif pour celui qui ne le fait pas ?

- Quels exemples avons-nous de guédolim qui n'ont étudié que seul ?

- Dans quelles mesures cela peut s'appliquer à une personne d'un moindre niveau ?

Merci par avance pour votre réponse.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6618
En effet, j'ai écrit ici
http://www.techouvot.com/largue_en_havrouta_et_en_chiour-vt8026573.html
que Rabbi Yehouda ‘Hassid ne s’oppose pas à l’étude sans ‘havrouta, je m’aperçois que je n’en ai pas indiqué la source, j'y remédie de ce pas, c’est dans Siman 940.
(Cependant, cf. éd. Mekitsé Nirdamim §749 qui présente une version différente de ce même texte.)

La Gmara Taanit (7a) recommande particulièrement d’étudier en ‘havrouta et nous met en garde contre l’étude en solitaire qui n’amènerait qu’à de mauvaises choses.
Voir aussi Makot (10a) et Brakhot (63b).

C’est ce dont parle la Braïta dans le 6ème chapitre de Avot qui énumère les 48 « kinyanei Torah », parmi lesquels figurent le Shimoush ‘hakhamim et le Dibouk ‘havérim.

Nous le retrouvons aussi dans la Gmara Brakhot (63b) « ein hatorah niknit éla be’haboura ».

Le Midrash Kohelet Raba (IV, 8) souligne aussi l’avantage de l’étude en binôme.

Tout le monde se souvient du désespoir de ‘Honi Hameaguel dans la Gmara Taanit (23a) : « O ‘Havrouta, o mitouta ». Qu’on traduit brutalement par « la ‘havrouta ou la mort ».
(Mais à mon sens, dans ce texte, l’idée de ‘havrouta ne signifie pas uniquement un compagnon d’étude, il s’agît plus largement d’un ami.)

L’absence de ’havrouta a aussi eu raison de la santé mentale de Rabbi Yo’hanan comme cela nous est conté dans un triste épisode de la gmara Baba Metsia (84b).

Le Shla (Shaar Haotiot, Ot ‘het, ‘haver tov, 1) écrit « adam belo ‘haver kesmol belo yamin ».
Mais là encore, il ne faut pas limiter le terme ‘haver au sens de compagnon d’étude.

Voir aussi Sefer ‘Harédim (tnay 16), le Maharsha sur Makot (10a) et des tas de sfarim qui mettent en garde contre l’étude en solitaire, même si elle sera bien entendu tolérée sur une minorité du temps consacré à l’étude (cf. Alei Shour I, p.24-25 et Darkei ‘Haim –Lefkovitz- I, p.319), comme par exemple c’est l’habitude dans les Yeshivot pour l’étude du moussar, ça ne se fait pas en ‘havrouta (et Cf. Alei Shour II, p.175).

[Note historique : il y a bientôt trente ans, vers 1989/1990, la police israélienne recherchait quelques « terroristes » religieux dans les yeshivot, ils avaient fait sauter un kiosque qui vendait des journaux de Pritsout en plein Bnei Brak.
Ce kiosque venait d’y être installé, malgré les mises en garde et même les menaces des habitants de la ville.
Certains jeunes sont passés à l’acte, en faisant exploser le kiosque (!), évidemment en pleine nuit, de telle sorte qu’il n’y ait aucun autre dégât que le kiosque pirate.

C’est bien entendu un acte criminel et interdit par la loi, mais encore fallait-il retrouver les coupables.

Durant les mois qui suivirent, la police mit sur écoute tous les téléphones du réseau des yeshivot en Israël
(il n’y avait pas encore de téléphones portables, tous les téléphones étaient fixes à cette époque et il y avait des cabines téléphoniques dans chaque yeshiva) et envoya deux agents infiltrés à la yeshiva de Ponovez.

Ils devaient se fondre dans la masse et étudier au beth hamidrash pour que personne ne se doute de leur réelle identité.
Mais ils ont été très rapidement démasqués par les élèves, notamment parce qu’ils étudiaient en ‘havrouta ensemble au seder moussar…
fin de la page d’histoire.
]

Toutefois, d’aucuns soutiennent que de nos jours où les livres sont accessibles et nombreux, ils peuvent pallier au manque de ‘havrouta dans l’étude.
Voyez le Shout Maharam Mintz (§65) pour qui les mises en garde menaçante du Talmud à ce propos ne sont plus applicables étant donné que l’on peut remplacer le compagnon d’étude par un livre.

Voir aussi le Min’hat Shmouel (du Talmid de R. Haim de Volozhin, imprimé à la suite du Amarot Tehorot de Rav Tsvi Mikhel Shapira, Jérusalem 1922, maamar Derekh Hayashar §8, daf 32b) qui écrit qu’il vaut mieux étudier avec Rashi (qui n’est qu’un texte imprimé) qu’avec un ‘haver non-adapté au niveau de l’intelligence.

Nous savons par exemple que le Gaon de Vilna a beaucoup étudié seul, même dans sa jeunesse.
La question a été posée au Rav Sonnenfeld et il y répond (Shout Salmat ‘Haim IV, §67 ou dans une autre édition §506 –au passage : je trouve déplorable ce désordre dans l’agencement des simanim de ce livre, chaque édition restructure l’ordre des Tshouvot à son goût et il en résulte une véritable pagaille, ce n’est pas pratique du tout, on ne retrouve jamais ce qu’on y a vu. En fait, il faut se fixer sur une seule et même édition si on veut s’y retrouver) en expliquant que le Gaon aurait bien voulu un ‘haver mais n’en avait pas trouvé (d’adéquat) et que toute personne ressentant qu’elle progressera mieux seule, peut suivre son exemple si elle a l’intention de confronter son étude ultérieurement avec des amis.

[Une idée voisine se trouve dans le Noam Megadim (Horovitz) (parshat Bamidbar daf 90c), il écrit qu’un grand Tsadik peut étudier seul. (voir aussi parshat Pekoudei, §2, daf 48a.)

Et à vrai dire, je crois que même sans être un grand Tsadik, celui qui pénètre bien et profondément le monde du limoud se trouve nécessairement dans le besoin de –parfois au moins- s’isoler dans son étude et ne pas la partager avec un ‘haver.

C’est ce qu’écrivait déjà Rabénou Be’hayei (R. Ba’hya Ben Asher) dans son Kad Hakéma’h (érekh Torah, p.427 dans l’éd. Mossad harav Kook) , en voici une traduction libre : « L’étude de la Torah nécessite de s’isoler… celui qui a une réelle envie de Torah recherchera la solitude et l’isolement… et s’il arrive à s’isoler pour étudier, il deviendra un grand érudit… ».

Même ce Tsadik ou cet amoureux de la Torah pourra parfois partager une étude en ‘havrouta, mais il étudiera beaucoup plus en solitaire.]

Un peu après (IV §70), le Rav Sonnenfeld écrit que le problème se posait surtout à l’époque de ‘Hazal où l’étude se faisait essentiellement au Beth Hamidrash, par les discussions entre étudiants (mais de nos jours, les livres permettent un peu plus l’étude en solitaire).

Rabbi Avraham Dayan écrit aussi dans son Holekh Tamim (Livourne 1850, daf 9a) que ce que dit la gmara concernant l’étudiant solitaire est spécifique à leur époque où l’on étudiait à l’oral, sans livres.

Le Pélé Yoets dans son livre Orot Elim (sur Brakhot daf 63, soit daf 2a dans l’édition de Salonique 1828) souligne l’éventuelle possibilité de considérer les sfarim comme un ‘haver.
Il n’en est pas persuadé, mais ne l’exclut pas.

C’est aussi ce qui ressort du Nehora Deorayta (III, §6, daf 48c) qui écrit qu’il est possible que les choses aient changé de nos jours –l’étude se faisant avec des livres.
Ce qui annulerait l’interdit prononcé par les Sages d’étudier seul.

R. ‘Haim Pallagi dans Guinzei ‘Haim (lettre ‘het, §61, daf 76b/c) écrit lui aussi que –grâce aux sfarim- l’interdiction qui était de mise est désormais démise.

C’est encore écrit par l’excellent Min’hat Yehouda (Epstein) (daf 100d, sur Taanit 7a).

Ainsi que par le rav Klein dans Mishné Halakhot (X, §156), par le Rav Shamaï Kehat Gross dans son Shevet Hakehati (I, §364) et par le Rav Sternbuch dans Tshouvot Vehanhagot (I, §542).

Nous trouvons aussi cette idée dans le Ohel Yesharim (Entebe) (nouvelle édition, Jérusalem 1981, p.70) pour qui, de nos jours, les sfarim valent bien le ‘haver d’étude et les mises en garde de la Gmara Taanit (7a) ne sont donc plus applicables.

Il y en a aussi mention –au nom du Zekher Natan, dans le Or Haner (daf 15a) de Rav MM de Rimanov (c’est la deuxième partie de son Ilana De’hayei).

Une idée différente mais qui va dans le même sens se trouve dans le Birkat Avraham (daf 12a), au sujet de Botshatsher Rouv, l’auteur du Eshel Avraham Botshatsh, Rabbi Avraham David Wahrman, qui s’inquiétait de ne pas trouver de ‘Havrouta adaptée pour son étude alors que les Sages nous mettent en garde contre l’étude isolée. Jusqu’à ce qu’il trouve dans le Shla qui interprète Oukné Lekha ‘Haver comme s’il était écrit Vekané lekha ‘haver, c-à-d que celui qui n’a pas de ‘haver d’étude pourra le remplacer par un stylo, en écrivant tous ses ‘hidoushim.

Il y a aussi quelques auteurs pour qui la mise en garde contre l’étude en solitaire ne s’applique pas en Israël puisque le danger serait –selon Taanit (7a)- « velo od éla shemitapshin », autrement dit, celui qui étudie seul deviendrait stupide, or, la Gmara (Baba Batra 158b) dit aussi que « Avira Deerets Israel Ma’hkim » (traduction libre : le climat d’erets Israel est favorable à l’acquisition de la sagesse).

C’est ce qu’écrivent le Yaabets (Hakdama du Sidour daf 33a) et R. ‘Haim Pallagi dans Artsot Ha’haim (IV, §11 -daf 24a) [il cite aussi un autre auteur qui l’a devancé en cela. Et il indique encore d’aller voir ce qu’écrit le Darash Avraham (I, daf 44a), j’ai suivi son conseil et y ai vu que selon cet auteur, R. Nissim Avraham Ashkenazi, après la venue du Mashia’h, il n’y aura plus de problème à étudier seul.]

Mais il y a plusieurs difficultés à admettre cette différence géographique, la première étant que quelques textes talmudiques indiquent bien que cette mise en garde valait aussi pour Erets Israel.
Je n’entre pas dans le débat des preuves, cela allongerait considérablement mon message.

Le Steipler était dérangé du fait que son illustre beau-frère –le ‘Hazon Ish- puisse étudier seul (il étudiait généralement seul), jusqu’à ce qu’il lise dans le Sefer ‘Hassidim (§940) que certains peuvent mieux étudier ainsi.
Cette lecture fut un soulagement pour lui, comme on peut le lire dans Bnei ‘Hayil (II, p.500).

Voir aussi Tshouvot Vehanhagot (I, §542) qui écrit avoir entendu que la question avait été posée au ‘Hazon Ish ; pourquoi étudiait-il seul si les Sages le déconseillent ? Il aurait répondu que les Sfarim sont à considérer comme des compagnons d’étude.

Il n’était pas le seul géant en Torah qui étudiait seul, il y avait

le Gaon de Vilna (comme mentionné plus haut),

Rav Elyashiv,

Rav Shakh,

R.M. Feinstein,

R. Ovadia Yossef
(oui, on dit qu’il était en ‘havrouta avec R. BT Aba Shaoul, c’est vrai, à la yeshiva, mais pas toute la vie. Cf. Or Letsion – ‘Hokhma Oumoussar, p.36),

R. ‘Haim Kanievsky


et encore une ribambelle de Gueonim qui avaient des moments « d’étude en solitaire ».

Nous savons même que le Le’hem Mishné étudiait sans ‘Havrouta (cf. Shout Maharitats §271).

Le Minhag Israel Torah (Y’’D §246, 16) cite le Maharshag (préface du Shout, ‘helek II) qui disait qu’on peut voir la différence entre les différents livres de responsa et savoir quels sont les auteurs qui ont étudié seuls, sans confronter leurs idées à autrui…
Il semblerait donc qu’il ne soit pas tout à fait d’accord avec cette idée de remplacer la ‘havrouta par des livres.
(Je précise tout de même que je n’ai rien vu de tel dans aucun des trois tomes du Shout Maharshag. Il y a peut-être une erreur ?)

En tout cas, il ressort clairement des auteurs A’haronim qui citent la Gmara Taanit (7a) sur l’importance de la ‘havrouta, qu’ils ne sont pas parfaitement d’accord avec ce qui précède.

Le Baal Hatanya cite cela dans son Shoul’han Aroukh (Hil. Tal. Torah ), Le ‘Harédim aussi (Hakdama, Tnay 16) et d’autres encore.

On trouve même dans le Rivash (§445), qu’il s’oppose au fait de se contenter de l’étude « avec des sfarim » sans ‘haboura.

R. Tsadok hacohen dans Tsidkat Hatsadik (§25) écrit que lorsqu’on dit qu’il faut étudier « Be’haboura », ça n’est vrai que si on étudie avec un groupe, mais cela ne signifie pas qu’il faille étudier là où il y a du monde même lorsqu’on étudie seul (car le bruit pourrait nous déranger).

Bon, je m'arrête-là car il est tard, je ne prends pas le temps de me relire car le message est long, j'espère qu'il ne comporte pas trop de fautes.
OAPerez
Messages: 365
Chalom Rav Wattenberg.

En ce qui concerne le fait d'avoir une 'Havrouta, et plus largement un ami / une 'Hévra, et pour reprendre un enseignement des Pirkei Avot (ch. I, Michna 6) qui nous dit : « [...] וּקְנֵה לְךָ חָבֵר [...] », j'ai entendu dire au nom du Rav 'Ovadia Yossef que l'on peut lire cet enseignement ainsi : « [...] וְקָנֶה לך חבר [...] », (= [et faits de] ton stylo un ami).


Est-ce vrai que ROY a dit cela (ou est-ce encore une invention d'on ne sait pas qui) ?
Qu'est-ce que cela signifie exactement ?

Si le stylo peut être un bon « compagnon » pour le Limoud Hatorah, est-ce-que l'on peut étendre cette technique de ROY pour d'autres choses, comme un ordinateur par exemple - puisqu'il est également possible de rédiger des Divrei Torah dans l'ordinateur, mais aussi beaucoup d'autres choses, comme réaliser un document regroupant plusieurs enseignements de Torah, ou même enregistrer des paroles de Torah, ou encore assister à des réunions de Torah (via Zoom, Google Meet, Skype, etc.) ?
À ce stade-là, peut-on supposer que l'ordinateur peut être un meilleur « compagnon » d'étude que le stylo ?



Merci d'avance pour votre retour.
Kol Touv.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6618
Citation:
En ce qui concerne le fait d'avoir une 'Havrouta, et plus largement un ami / une 'Hévra, et pour reprendre un enseignement des Pirkei Avot (ch. I, Michna 6) qui nous dit : « [...] וּקְנֵה לְךָ חָבֵר [...] », j'ai entendu dire au nom du Rav 'Ovadia Yossef que l'on peut lire cet enseignement ainsi : « [...] וְקָנֶה לך חבר [...] », (= [et faits de] ton stylo un ami).
Est-ce vrai que ROY a dit cela (ou est-ce encore une invention d'on ne sait pas qui) ?
Qu'est-ce que cela signifie exactement ?
Si le stylo peut être un bon « compagnon » pour le Limoud Hatorah, est-ce-que l'on peut étendre cette technique de ROY pour d'autres choses, comme un ordinateur par exemple - puisqu'il est également possible de rédiger des Divrei Torah dans l'ordinateur, mais aussi beaucoup d'autres choses, comme réaliser un document regroupant plusieurs enseignements de Torah, ou même enregistrer des paroles de Torah, ou encore assister à des réunions de Torah (via Zoom, Google Meet, Skype, etc.) ?
À ce stade-là, peut-on supposer que l'ordinateur peut être un meilleur « compagnon » d'étude que le stylo ?


Oui, ce jeu de mot est connu et très répandu, ce n’est pas une invention d’un plaisantin et il a été maintes fois utilisé, bien avant Rav Ovadia Yossef qui n’a fait que le reprendre, comme de nombreux A’haronim.

On le retrouve déjà dans :

Leka’h Tov (Pinto) (Mishlei XXII, 18),

Or Tsadikim (§XXII, 15 -daf 23b),

Alim Litroufa (Breslev) (N.Y. 1955, daf 196a),

Kav Hayashar (§53),

Mitsvat Yeshivat E.I. (Blumberg) (Hakdama -Vilna 1897 תרנ"ח, daf 7b),

Shout Shemesh Oumaguen (II, O’’H, §54, 2 -p.92),

Shout Mishné Halakhot (VI, §165),

Shout Halakhot Ktanot (I, §4, vers la fin de la note de son fils Ha-Mania’h -R. Moshé ‘Hagiz),

Pardes Yossef (Bereshit, Hakdama, Piotrkow 1930, p.14, sv. Veïta) et (Shemot, Hakdama, Lodz 1937, p.46 sv. Veamar),

Pri Yossef (du Pardes Yossef) (hakdama),

Meam Loez (Kohelet XII, 12 -p.255),

Shoufrei deYaakov (Zrihen) (Parshat ‘Houkat -Jér. 1911, daf 85c),

Yalkout Skhar Veonesh (Epstein) (dans Sefer Hapardes, Hakdama -Königsberg 1759, daf 1b),

Or’hot Yosher (Molko) (§5 -Tel Aviv 1975, p.65 en bas),

Tosfot ‘Haim sur le ‘Hayei Adam (§X, note 20),

Erkhei Hakinouyim (Halpern) (Hakdama, sv. Veraïti),

Marbitsei Torah Meolam Ha’hassidout (I, p.75) et (VII, p.58),


[voir aussi
Maamarei Touvia (III, p.26),
Torat ‘Hakham (I, p.458) et
Migdal Oz (Mondshein) (Kfar ‘Habad 1980, p.312, note 9 et note de bas de page)

et les Sfarim qu’ils indiquent]

et même avant eux, au nom du Arizal, cf.
Even Ha-Shoham (Y’’D §246 dans Pitou’hei ‘Hotam -Jér. 1989, p.181),
Sidour HaAri (Seder Halimoud -Bnei Brak 2011, p.238) et
Sidour Kol Yaakov (Kavanat Halimoud §34 -Lemberg 1859, daf 89b).


[En fait, on peut y avoir une allusion dans le commentaire « Rashi » sur Avot (I, 6) qui présente deux interprétations au mot ‘Haver: soit les Sfarim soit un ami réel. Peut-être qu’il faut y voir un lien avec la lecture « Kané »…]

En tout cas, l’idée de ce jeu de mot est de dire qu’il faut « se faire ami » avec son stylo, car il est bénéfique d’écrire des notes et résumés de ce qu’on étudie.
Mais cela ne vient pas nécessairement dire que le stylo pourrait remplacer la ‘havrouta.

Voir à ce sujet (importance de l’écriture pour le limoud) :
Or’hot Tsadikim (§15)

Maharsha Baba Batra (10b)

Shevet Moussar (§22)

Notrikon (du Pri Megadim) (Kav 3 -Bilgoray 1910, daf 13d-14a)

Mikdash David (Hakdama)

Krayna Deïgarta (Steipler) (I, §4 et §5)



Quant à ce que vous demandez si l’on peut appliquer cela à l’ordinateur, oui, bien entendu, cet enseignement vise l’écriture de manière générale et pas spécifiquement l’écriture à l’aide d’un roseau ou un jonc (Kané), le stylo à bille est accepté et l’ordinateur aussi.
OAPerez
Messages: 365
[quote="Rav Binyamin Wattenberg"]C’est ce dont parle la Braïta dans le [b]6ème chapitre de Avot[/b] qui énumère les 48 « kinyanei Torah », parmi lesquels figurent le [i]Shimoush ‘hakhamim[/i] et le [i]Dibouk ‘havérim[/i].[/quote]

Chalom Rav Wattenberg.

Pourtant, dans cette même Braïta que vous citez (Avot VI, 6), il est fait mention de « Shimoush 'Hakhamim, Dikdouk 'Havérim », mais pas de Dibouk 'Havérim.
J'ai cherché une autre version, mais je n'en ai pas trouvé une qui parle de Dibouk 'Havérim.

Qu'en est-il ?


Merci d'avance.
Kol Touv.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6618
Citation:
dans cette ...Braïta que vous citez (Avot VI, 6), il est fait mention de « Shimoush 'Hakhamim, Dikdouk 'Havérim », mais pas de Dibouk 'Havérim.
J'ai cherché une autre version, mais je n'en ai pas trouvé une qui parle de Dibouk 'Havérim.


En effet, erreur de ma part, j'ai cité de mémoire, cependant vous avez mal cherché car les deux Guirsaot existent :)

Dans le Sefer Hamishnayot, en effet, il y a Dikdouk, mais -comme dit- c'est une Brayta et non une Mishna et elle se trouve dans Tana Debei Eliahou Zouta (§17), vous y verrez la version "Dibouk 'Havérim" (daf 135b dans l'édition de 1873 avec Meorei Esh et Yeshouot Yaakov).

Si vous regardez dans la marge du Sefer Hamishnayot (c-à-d dans un Shas Mishna classique), il y a une rubrique "Shinouyei Nos'haot", vous y verrez aussi cette version. (et en cherchant un peu, il est probable qu'elle se retrouve encore ailleurs.)

Si j'avais vérifié avant d'écrire, j'aurais certainement opté pour la version qui se trouve dans le Sefer Hamishnayot pour ne pas perturber le lecteur, mais j'ai écrit de mémoire et me suis trompé avec l'autre Guirsa.

Après, globalement, nous concernant, Dibouk 'Havérim ou Dikdouk 'Havérim, ça revient au même dans notre contexte, car l'un comme l'autre est impossible en solitaire.
OAPerez
Messages: 365
Chalom Rav Wattenberg.

Vous avez ramené plusieurs commentateurs qui expliquent que l'on peut considérer ses Sfarim de Torah comme étant des « 'Havérim / 'Havroutot ».

Pourtant, on pourrait également penser que les Sfarim feraient plutôt office de « Rabbanim », puisque les auteurs de ses Sfarim étaient bien érudits, voire des Grands Maîtres.
C'est le cas par exemple des livres de Gmara avec les commentateurs principaux (Rachi, Tosfot, Maharcha, etc.), ou les livres des Richonim et des A'haronim (sans oublier les Guéonim, etc.).


Pourquoi penser plutôt que ces livres feraient office d'amis (Oukné Lékha 'Haver) au lieu de penser qu'ils feraient office de Maîtres ('Assé Lékha Rav) ?



Merci d'avance.
Kol Touv.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6618
Citation:
Vous avez ramené plusieurs commentateurs qui expliquent que l'on peut considérer ses Sfarim de Torah comme étant des « 'Havérim / 'Havroutot ».
Pourtant, on pourrait également penser que les Sfarim feraient plutôt office de « Rabbanim », puisque les auteurs de ses Sfarim étaient bien érudits, voire des Grands Maîtres.
C'est le cas par exemple des livres de Gmara avec les commentateurs principaux (Rachi, Tosfot, Maharcha, etc.), ou les livres des Richonim et des A'haronim (sans oublier les Guéonim, etc.).
Pourquoi penser plutôt que ces livres feraient office d'amis (Oukné Lékha 'Haver) au lieu de penser qu'ils feraient office de Maîtres ('Assé Lékha Rav) ?



Oui, oui, Bikhlal mataïm mané, l’idée est qu’ils servent « au moins » de ‘haver, afin de ne pas être concerné par ce que disent ‘hazal sur celui qui étudie sans ‘havrouta. Après, si ce ‘haver (compagnon d’étude) est aussi un Rav, hiné ma tov.

C’est la façon dont les A’haronim ont présenté ce sujet, ils se demandent si les sfarim peuvent faire office de ‘havérim.

Le Pélé Yoets, qui le pense mais n’en est pas certain, écrit dans son Orot Elim (Brakhot 63b) :
דאפשר דלא נאמרו כל השיעורים הללו אלא בזמניהם שלא היה להם ספרים, אבל עתה הני ספרי דבי רב הן הם החברים
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