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La réponse de qualité à vos questions

Je suis révoltée.

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Judie
Messages: 1
Bonjour,

Je tiens à vous écrire toute la colère qui est en moi depuis quelques temps. Plus je grandis et évolue dans la vie, plus je suis confrontée à des questions, des décisions à prendre, des choix à faire, et plus je réalise à quel point la religion juive qui est la mienne est un enfermement pour l'humanité. Elle est une contre humanité. Oui, je sais, l'humanité est le lot des noa'hides et nous sommes la nation qui éclaire, dotée d'un sens du réel et du divin qui nous pousse à des responsabilités plus exigeantes. Génétiquement identiques aux autres, nés pourtant dans un contexte familial précis, nous n'avons pas le choix de ces responsabilités.

Vous me direz que les âmes sont appelées sur terre, que mon âme est juive car mes parents sont juifs et que je m'ancre dans un contexte qui dépasse celui du conditionnement sociologique.

Tous les penseurs pourtant vous diront que la responsabilité ne s'acquiert et n'est compatible qu'avec la liberté. Quelle liberté avons-nous, nous nés juifs, à exercer notre responsabilité ? Dans l'attente d'un quoi ? D'une plus grande récompense, actuelle ou à venir, d'une vie dans la Vérité supposée de la Torah ? Quand avons-nous choisi, quand avons-nous consenti, pourquoi l'héritage du bon comme du mauvais devrait-il se faire ? Pourquoi des héritages ? Pourquoi pas simplement la liberté ?

Là vous me direz sûrement qu'au moment du don de la Torah les âmes ont consenti à cette élévation par les commandements. Bien. Pourquoi alors ce consentement n'est-il pas ancré en chacun des juifs ? Pourquoi le savoir et l'avoir étudié ne suffit-il pas ? Pourquoi croire en Dieu, en la justesse de certains messages de la Bible, ne suffit-il pas à se sentir responsable d'être juif, et de transmettre sa judéité ? Pourquoi, moi juive, qui mange casher, fais les fêtes, Chabbat, me sens-je juive mais refuse fermement de le transmettre ?

Après 20 années d'éducation juive, dans des écoles successivement crèches, maternelle, primaire, collège et lycée, dans une famille croyante et pratiquante impliquée au premier plan dans la vie communautaire locale, après tous ces premiers prix aux concours de Parasha, de pensée juive, de questionnaires sur les fêtes juives et autres, après avoir développé une passion intellectuelle pour la question, je me demande: Pourquoi ?
Plus je comprends les hommes, plus je comprends les mécanismes qui gouvernent les passions, les enfermements, les reproductions sociales et ethniques, plus je comprends l'humain, humains que quoi que nous fassions sommes tous depuis même le mythe primaire d'Adam et Eve, plus je comprends que la Torah ne contient qu'une part de la vérité. Je n'ai jamais compris les sorties d'Egypte et autres messages pour ce qu'ils sont matériellement, j'ai toujours considéré les messages des métaphores, les symboles que les humains se créaient eux-mêmes à travers la parole de Dieu, j'ai toujours considéré que les textes devaient vivre en nous à leur manière, et quels qu'ils soient, de Platon à la Bible en passant par Nietzsche. C'était ma vision du message de Dieu, cette vision qui m'a valu tous ces premiers prix dans ces écoles pourtant dogmatiques où il n'y avait pas de place pour les jupes trop courtes et les discussions entre filles et garçons. Alors non, je dis que la vérité n'est pas contenue tout entière dans la Torah, elle est contenue dans les hommes, dans leur perception du réel, dans leur volonté à être bons, meilleurs, utiles pour la société, dans leur discernement, dans leur volonté de progresser et de ne s'enfermer dans AUCUN carcan, car aucun carcan n'est bon. Celui du faible, du lâche, du sûr de lui. Aucun homme ne devrait regarder l'autre avec la conviction de lui être supérieur, de lui être différent. Personne ne devrait, pas même le juif, et même si le juif avait raison, ce que je m'empêche de croire, et ce que je m'empêche de ne pas croire en même temps.

Je ne sais pas si mes mots un peu propulsés comme ça sont assez clairs pour être bien compris, mais je me demande pourquoi et comment un système aussi négateur de l'humain et de ses facultés de compréhension et d'analyse et de choix qu'est la religion, et dans sa forme qui m'appartient, la religion juive, peut se perpétuer en tant que chemin de vie. Je comprends que la Torah puisse être une éthique puissante. Je ne comprends pas qu'elle ne puisse pas se voir comme un livre dont on tire le meilleur, chacun, d'où qu'on vienne, d'où qu'on soit, sans obligation ni contrainte, sans responsabilité, d'où qu'on vienne et qui qu'on soit, avec ouverture, avec compréhension, avec amour et sérénité. Je ne comprends pas pourquoi transmettre, pourquoi forcer, pourquoi contraindre des générations à exercer une responsabilité qu'elles n'ont pas choisi, à dénier leur statut d'humain et les projeter dans une culpabilité, une mission qui fera d'eux des hommes diminués et des juifs automatiques.

Il m'apparait de plus en plus que ce message biblique en tant que transmission, en tant que vérité sanctuaire est profondément déconnecté de sa réalité, de ses racines, de sa profondeur engageante. Il n'y a qu'à voir le nombre de familles juives dont le niveau d'instruction toratique faible ne permet pas une appréhension juste de la religion et qui pour autant se perpétuent, de génération en génération, autour de traditions mêlant l'émotionnel au prestige de la différence et à la fidélité.

La religion juive n'est rien si elle est portée de cette façon.

Les messages de la Torah, les messages de pureté, de compréhension du monde, de bonté envers l'autre, de générosité, ne peuvent pas, dans nos sociétés, se voir explicitement réservés à une partie de la population qui n'en a accès que par transmission. Ils doivent éclairer le monde ou ne pas être.

C'est un non-sens absolu que de créer le monde dans cette optique. J'espère que vous, rabbins, serez au moins d'accord avec ceci. Le devenir du monde n'est sans doute pas la persistance du peuple juif, mais je pense la maturation de l'humanité entière vers une plus grande bonté, compréhension mutuelle, vers un chemin fait de réconciliation et d'unité.

À ce titre, si c'est un choix à faire de notre existence, je pense qu'il est préférable de renoncer à la transmission juive, et qu'il est d'autant plus grand et utile de choisir l'humanité. Je suis certaine que Dieu aime chacun de ses enfants identiquement, mais que notre Histoire en tant que peuple nous inspire des idées qui ne sont pas favorables au monde.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6656
Bonjour Madame/Mademoiselle,

je tombe sur votre message qui mérite une réponse.
Réponse qui devrait certainement concerner et intéresser plus d'un lecteur - au moins partiellement, désolé mais je risque d'être un peu long.

Comme votre titre l'indique, vous paraissez en effet profondément révoltée.

Révoltée contre cette religion qui enferme ses juifs dans des idées obscures et souvent mystiques, révoltée contre cette religion qui enseigne à ses adeptes qu'ils sont meilleurs que les autres êtres humains, révoltée contre cette religion qui promet à ses fidèles monts et merveilles dans un au-delà très mystérieux en négligeant le monde d'ici-bas, révoltée contre cette religion qui fait de ses juifs des « faibles, lâches et sûrs d'eux-mêmes qui ne savent plus regarder l'autre qu’avec la conviction de lui être supérieur », révoltée contre cette religion qui force ses ouailles « à dénier leur statut d'humain » et les projette « dans une culpabilité, une mission qui fera d'eux des hommes diminués et des juifs automatiques »…

Vous écrivez:
Citation:
Je ne sais pas si mes mots un peu propulsés comme ça sont assez clairs pour être bien compris

Je pense que non, même si je vois bien le sens général du message, je ne vous suis pas par endroits.

À vue de nez, sans être persuadé de bien saisir le fond de ce qui vous dérange, je dirais que vous devriez tenter de vous renseigner un peu mieux sur votre religion, vous semblez prendre pour argent comptant tout ce que votre institutrice vous a raconté à l'école, erreur hélas trop fréquente, qui s'avère de surcroît être néfaste lorsque ladite institutrice n'a pas vraiment de formation en kodesh autre que ses éventuelles lectures éparses entre « Le Midrach raconte » et des contes 'hassidiques semi-délirants.

J'ai bien vu que vous vous targuez de multiples prix au concours de parasha remportés lors de votre parcours scolaire en école juive, mais vous admettrez que cela ne peut garantir une hashkafa parfaite et authentique, surtout lorsque les enseignants eux-mêmes sont souvent habités d'idées totalement saugrenues qui trahissent une incohérence parfois perturbante en matière de hashkafa.

D'autant que vous devez savoir que ce que vous considérez être le judaïsme ne correspond pas vraiment à cet enseignement que vous avez dû recevoir à l'école juive;
Lorsque vous parlez du «mythe primaire d'Adam et Eve » ou de la sortie d'Egypte comme une métaphore, reconnaissez que c'est une vision personnelle qui ne vous a pas été transmise par vos parents ni par l'école juive.

D'ailleurs, remarquez qu'il y a un certain paradoxe à fêter Pessa'h (-vous écrivez que vous respectez shabbat et fêtes) tout en refusant à cette fête son origine historique; si c'est une métaphore, pourquoi la Torah nous enjoint-elle de la fêter annuellement à sa date anniversaire ?

Bien entendu, il est possible d'y voir AUSSI une métaphore, mais pas SEULEMENT.

Ce que je veux dire, c'est que vous vous révoltez contre un judaïsme qui n'existe - en fait - que dans votre tête (et certainement dans celles d'autres juifs qui méconnaissent la Torah autant que vous, ou un peu moins bien car ils n'excellaient pas autant en questionnaires de 'haguim).

Vous parlez de sentiment de supériorité et de regard méprisant envers les non-juifs, d'enfermement dans un carcan, d'un système négateur de l'humain, de sentiment de culpabilité et de toutes sortes de choses qui me rappellent plutôt une autre religion…

Il n'y a rien de tout ça dans le judaïsme que j'aime et professe.

Je ne prétends pas avoir le monopole, libre à chacun de comprendre et percevoir le judaïsme comme il l'entend. Mais si vous trouvez - comme moi - cette vision de la religion totalement erronée, pourquoi n'allez-vous pas vous renseigner sur une autre approche de la Torah (qui est prônée par de très nombreux juifs orthodoxes), une approche plus saine, plus humaine, moins mystique, moins raciste… ?

Pourquoi êtes-vous « révoltée » au lieu d'être heureuse d'avoir découvert (ou d'être en train de découvrir) le vrai visage du judaïsme ?

Vous avez certainement lu le verset qui dit Derakhéa Darkei Noam (Mishlei III, 17), ce qui indique que les voies de la Torah sont agréables. Donc si ce n'est pas le cas, c'est que ce n'est peut-être pas exactement la voie de la Torah…
(cf. un raisonnement similaire dans le Talmud Yevamot 15a et 87b, souka 32a et 32b)


Citation:
Alors non, je dis que la vérité n'est pas contenue tout entière dans la Torah, elle est contenue dans les hommes

Là aussi, qui vous a dit le contraire ?
Vous n'osez pas remettre en question une once de l'enseignement que vous avez reçu - ou que vous vous êtes fabriqué - et vous en déduisez que cette torah est imparfaite ou/et que les rabbins nous arnaquent.

Si vous voyez quelque chose qui ne tourne pas rond dans la Torah, tentez d'imaginer que ce n'est peut-être pas vraiment ça la Torah !

Vous devriez lire, par exemple, le début du second tome du Alei Shour (p.19) où vous trouverez un enseignement du Midrash Tana Debei Eliahou (§XIV) qui est interprété comme allant un peu dans ce sens: l'essentiel, c'est l'Homme et non la Torah.

La Torah doit « servir » l'homme en cela qu'il peut se parfaire à travers elle, le but c'est l'homme et non la Torah.

Je cite ce livre (Alei Shour) parce que je suppose qu'il y ait des chances qu'il vous insupporte, si vous avez été scolarisée dans une école froum qui impose une longueur de jupe (comme vous le dites). (et tiens par là à vous montrer que ce même livre peut comporter des idées qui vous plairaient, à plus forte raison les autres livres)

Mais l'information se retrouve aussi ailleurs en filigrane, voire même assez explicitement dans le grand classique qu'est le Or'hot Tsadikim (dans shaar hatshouva) qui écrit que le but essentiel dans ce monde, c'est l'Homme et la Torah est là pour donner un « kiyoum » à ce monde, afin que l'homme puisse s'y accomplir et se parfaire.


Citation:
Pourquoi des héritages ? Pourquoi pas simplement la liberté ?

Car pas un sur mille n'arriverait au même niveau par sa propre réflexion.
La Torah n'est pas un projet destiné uniquement à l'élite, la Torah s'adresse à tout un peuple, à la masse, à la populace, il ne peut pas y avoir que des gens brillants dans un peuple.

Si on laisse le soin à tout le monde de comprendre et de rechercher par lui-même ce qui est bon et bien, la grande majorité n'arrivera pas à destination, perdra ses jours à errer entre mille pseudo-notions autant stupides qu'éphémères.

Et si vous vous étonnez de la nécessité de ces êtres sur terre, sachez que le Rambam (en se basant sur le Talmud Brakhot 6b et Shabbat 30b) considère qu'ils sont là pour permettre l'existence d'une société afin de faciliter la vie au Sage.


Citation:
pourquoi transmettre, pourquoi forcer, pourquoi contraindre des générations à exercer une responsabilité qu'elles n'ont pas choisi

Il ne s’agît pas de forcer qui que ce soit, mais de partager avec ceux qu'on aime de vraies et bonnes valeurs.
Que diriez-vous à celui qui vous demanderait pourquoi vous « forcez » vos enfants à être polis, à se brosser les dents ou à faire leurs devoirs ?
Pourtant ce n'est pas ce qu'ils ont choisi, pourquoi vous leur imposez votre choix et votre vision ?
Laissez-les décider de ce qui est bien pour eux !

La réponse devrait vous paraître évidente.
Vous pensez que c'est pour leur bien, voilà pourquoi vous les éduquez dans un chemin qui correspond à ce qui vous semble être bien.

S'ils jugeront plus tard, lorsqu'ils en seront capables, que votre chemin est mauvais, qu'il ne faut pas se brosser les dents, ils pourront arrêter de se brosser les dents et enseigner à leurs enfants de ne surtout pas se brosser les dents le soir.

Vous souhaitez une Torah :
Citation:
sans obligation ni contrainte, sans responsabilité

mais ça non plus ça ne marche pas. La masse des gens a besoin de contraintes et d'obligations pour progresser, produire et se parfaire.
Seul le Sage peut s'en passer, car sa sagesse constitue à elle seule l'équivalent de cette contrainte.

Comprenez que la Torah est un livre pour tout un peuple.

De la même manière que dans un code de lois on ne peut pas se contenter de belles idées sans mentionner des contraintes et obligations, ainsi dans la Torah il est nécessaire d’avoir recours à ces notions pour que le peuple arrive à respecter la loi.

Le Sage comprend de lui-même la nécessité de suivre ces lois, ce n'est ni la promesse d'une rétribution, ni la menace d’une punition qui sera son moteur, mais sa sagesse et ce qu'elle génère.

C'est l'enseignement d'Antignos dans le 1er chapitre de Avot : « ne soyez pas comme des serviteurs qui servent leur maître dans l'espoir de recevoir une récompense … », il faut faire les mitsvot Lishman; en leur nom, ce qui signifie « pour elles-mêmes », pour les valeurs qu'elles incarnent. (et pas comme ce que certains disent: « au nom de D.ieu ». Si c'était le cas, il aurait fallu dire Lishmo, pas Lishman, l'accord en nombre indique que ça se rapporte aux mitsvot.)


Citation:
Pourquoi, moi juive, qui mange cacher, fais les fêtes, Chabbat, me sens-je juive mais refuse fermement de le transmettre ?

Permettez-moi de vous retourner la question:
Pourquoi vous, «une juive qui mange kasher et respecte shabbat », refusez de transmettre votre judaïsme ?

Serait-ce parce que vous ne voyez pas en ce judaïsme une manière de parfaire l'humain, serait-ce parce que vous pratiquez votre religion comme un enfant d'école primaire, par conformisme et sans vraiment comprendre à quoi ça sert ?

Soyons clairs, si vous pratiquez le judaïsme, c'est par VOTRE choix, vous êtes majeure et vaccinée, personne ne vous force manu militari à manger kasher.

Si vous choisissez de manger kasher c’est certainement parce que vous pensez que c'est convenable/correct/bon/juste/souhaitable et si c'est le cas, pourquoi ne pas transmettre ces bonnes valeurs à vos enfants et autour de vous ?

La seule explication que je vois, c'est que vous vous soyez arrêtée à votre enseignement scolaire et vos premiers prix en questionnaires sur les fêtes, ce qui fait que vous ne savez pas exactement à quoi riment tous ces rites.

Car je suis sûr que les parties que vous comprenez, vous tiendrez fermement à les transmettre.
Prenons des mitsvot accessibles même à ceux qui n'ont pas étudié: le respect des parents, l'altruisme, … ne me dites pas que vous refusez « fermement » de transmettre ces valeurs (sous prétexte qu'elles sont inscrites dans la Torah), ne me dites pas que vous considérez qu'il faille éduquer les enfants sans leur parler de ces notions afin de les laisser choisir par eux-mêmes si ça leur plaît.

Au contraire, un parent sain d'esprit souhaite partager avec son enfant les valeurs qu'il a reçues ou découvertes tout seul, même s'il sait que son enfant pourra toujours - selon son jugement - renier cet héritage lorsqu'il aura atteint un certain âge.

Aussi lorsque vous écrivez:
Citation:
pourquoi contraindre des générations … à dénier leur statut d'humain et les projeter dans une culpabilité, une mission qui fera d'eux des hommes diminués et des juifs automatiques.

Qui vous parle de dénier le « statut d'humain » ?

Qui vous parle de se « projeter dans une culpabilité » ?

J'en viens à douter si vous parlez du judaïsme ou d'une autre religion…

Et que dire d'une « mission qui fera d'eux des hommes diminués » ?

Mais pourquoi voyez-vous le judaïsme de manière si malsaine, vous qui avez remporté tous les prix de pensée juive ?

Et en faire « des juifs automatiques » ?!
Mais vous savez certainement que le judaïsme s'y oppose en critiquant la routine dans les mitsvot, la « mitsvat anashim meloumada ». (cf. Yeshaya XXIX, 13)


Citation:
Il m'apparait de plus en plus que ce message biblique en tant que transmission, en tant que vérité sanctuaire est profondément déconnecté de sa réalité, de ses racines, de sa profondeur engageante.

Moi, il m'apparait de plus en plus que votre perception du message biblique est profondément déconnectée de sa réalité, de ses racines et de sa profondeur engageante.

Je crois tout simplement que vous n'avez pas eu accès à la vraie Torah, qu'on vous a certainement enseigné le même 'houmash et les mêmes parshiot que dans ma torah, mais avec une vision étouffée et étouffante.

Votre judaïsme manque d'oxygène ! Même si vous pensez que de mon côté je ne manque pas d'air pour porter un jugement si négatif sur la lauréate des concours de parasha.


Citation:
Il n'y a qu'à voir le nombre de familles juives dont le niveau d'instruction toratique faible ne permet pas une appréhension juste de la religion

Je vais amener de l'eau à votre moulin en ajoutant que si même une personne très instruite comme vous peut avoir des idées tellement erronées sur certains points… qu'est-ce que ça doit être chez ceux qui n'ont pas eu d'instruction religieuse !


Citation:
familles juives dont le niveau d'instruction toratique faible ne permet pas une appréhension juste de la religion et qui pour autant se perpétuent, de génération en génération, autour de traditions

M’est avis que ce n’est pas plus mal ainsi.

Ce qui est déplorable - et là je vous rejoins - c'est lorsque certains d'entre eux ont les moyens de se renseigner mieux que ça sur la Torah et ne le font pas -par « tradition ».

Considérant que l'étude est l'apanage des barbus, ils ne tentent même pas d'apprendre le Talmud.

Il est vrai que cette étude semble hors de portée pour certains, mais celui qui a fait des études devrait se sentir un peu ridicule de se considérer comme incapable d'étudier le Talmud, pourquoi son cerveau serait-il capable de comprendre uniquement les sciences séculières ?

Comment ne pas se sentir bête de ne pas être capable de comprendre le Talmud alors que toute la vie juive est basée dessus ?

Comment ne pas avoir envie de découvrir ce qui est l'origine et le moteur de toutes ces traditions familiales ?

Alors bien sûr, je vous comprends quand vous parlez du « prestige de la différence », mais c'est justement la marque du sot. Hissez-vous au-dessus de tout ça, laissez ce succédané de Torah et bienvenue dans le monde de la Torah intelligente !

Ne croyez pas que cette Torah est inexistante, ne pensez pas que vous vous condamnez à l'ostracisme en adhérant à la "Torah intelligente". Il est vrai que les "inscrits au club" font moins de bruit que les partisans de l'autre vision (vraisemblablement représentée par votre école très orthodoxe et ses enseignants très ignorants), mais sous des airs qui vous paraissent malsains et bornés, sous des borsalinos et derrière des barbes, se cachent parfois des gens très sensés qui ont une toute autre vision du judaïsme que celui qui vous a été enseigné.


Citation:
Les messages de la Torah, les messages de pureté, de compréhension du monde, de bonté envers l'autre, de générosité, ne peuvent pas, dans nos sociétés, se voir explicitement réservés à une partie de la population qui n'en a accès que par transmission.

Là encore, qui vous a raconté de telles sornettes ?
Qui vous a dit que ces messages ne s'adressent qu'aux juifs ?
C'est encore un coup de votre institutrice vraisemblablement baalat Tshouva sur le tard qui n'a pas eu l'occasion de côtoyer le vrai judaïsme. Quel dommage que les écoles juives n'aient pas les moyens de s'offrir des enseignants véritablement formés en Torah !

[Je ne pense pas que l'on puisse la poursuivre pour prévarication et manquement à son devoir car malheureusement cet état de déliquescence et de décrépitude de l'enseignement en kodesh est la triste réalité de nombre d'écoles françaises.]

Ces messages de la Torah s'adressent bien entendu à tout être humain ! Idéalement, un non juif devrait lire la Torah et s'en inspirer.

Les non-juifs sont concernés par toutes les mitsvot « logiques », comme l'écrivent de nombreux mefarshim, par exemple:

Rav Nissim Gaon (Hakdama du Sefer Hamaftéa'h)

Sefer 'Hassidim (§153)

Rabenou Be'hayei (Ba'hya) (Bereshit VI, 12)

'Hezkouni (Bereshit VII, 21)

Ramban (Bereshit VI, 13)

Maimonide (Guide des égarés III, §17)

Yeshouot Yaakov (Noa'h – daf 9c)

Melo Haroïm (Parshat Drakhim Zouta –derekh haatarim, 8)

Roua'h 'Haim (avot V, 10)

Netsiv (Haskama au Ahavat 'Hessed et plusieurs fois dans son commentaire sur la Torah)

Yad Ephraïm (daf 170 §4)


Et voir encore Shout Yad 'Hanokh (§62) qui en parle longuement.

En fait l'idée est que le cerveau est « l'ange » que D.ieu a placé entre l'homme et lui (comme l'écrivent les Rishonim – en opposition à certains a'haronim) et par lequel il peut faire savoir à l'homme certaines choses: ce que le cerveau « ressent » ou comprend, est un message de D.ieu.


Citation:
Le devenir du monde n'est sans doute pas la persistance du peuple juif, mais je pense la maturation de l'humanité entière vers une plus grande bonté, compréhension mutuelle, vers un chemin fait de réconciliation et d'unité.

Bravo, vous avez lu la Bible !
C'est bien entendu le but et ce qu'on attend de l'avènement messianique, un progrès de toute l'humanité.
Voyez Tsefania (III, 9) et Zekharia (XIII, 2).


Citation:
je pense qu'il est préférable de renoncer à la transmission juive, et qu'il est d'autant plus grand et utile de choisir l'humanité.

Il vous faut comprendre ces deux options ne sont pas contradictoires, bien au contraire…


Citation:
Je suis certaine que Dieu aime chacun de ses enfants identiquement, mais que notre histoire en tant que peuple nous inspire des idées qui ne sont pas favorables au monde

Eh bien voilà, on y arrive, vous voyez vous arrivez à vous révolter contre ceux qui vous ont raconté que votre religion méprise les autres.

Si vous aviez été renseignée convenablement dès le départ, vous n'auriez pas eu ces idées malsaines en tête et vous n'auriez pas le sentiment de devoir envoyer valser toute la Torah en même temps que les âneries qu'on vous a vendues lorsque vous étiez à l'école.

Je vous encourage à tenter de vous renseigner convenablement et rattraper les dégâts qu'ont pu causer ces enseignements falsifiés.

Analysez tout ce qui vous paraît bizarre, tout ce qui devrait être impossible selon vous de la part d'un D.ieu gentil et recherchez des réponses, vous serez surprise de découvrir un tout autre visage à la Torah, même s'il ne vous aurait pas fait gagner tous ces prix au championnat des questionnaires sur cette religion farfelue qui vous a été enseignée.

Je ne prends pas le temps de me relire, veuillez excuser les fautes, merci.
Ohrsameah
Messages: 11
Merci pour ce bel échange.

Je vous conseillerai vivement le livre "Choisir la vie - Le judaïsme à l'épreuve du monde" (Éd. l'éclat) de Rav Benjamin Gross zt"l.

Un de ses derniers message à "l'humanité"...

Clairvoyant et proche de la réponse de Rav Wattenberg.


______________________________
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Doudou
Messages: 373
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Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6656
A Judie:

Un an est passé et vous n'avez toujours pas répondu.

Je voulais avoir de vos nouvelles, savoir si votre colère s'était un peu apaisée et si vous arriviez à présent à relativiser votre déception de ce "succédané de judaïsme" qu'on vous a enseigné dans votre école très (trop?) orthodoxe.

Si ce n'est hélas pas encore le cas, en prenant du recul, avec le temps, je suis sûr que ça viendra.

Bien à vous,
BW.
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