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La shehita et tsaar baalei haim

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Gabriel2301
Messages: 12
Bonjour rav,

Comment se fait-il qu'il n'y a pas de problèmes de tsaar baalei haim dans une shkita ?

Merci.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6666
Citation:
Comment se fait-il qu'il n'y a pas de problèmes de tsaar baalei haim dans une shkita ?

Certains vous diront que la Sh’hita est un moyen totalement indolore, que la bête ne sent rien et qu’il n’y a donc pas de problème de Tsaar Baalei ‘Haim.
Je trouve ce type de réponse un peu « facile » et léger.

Pourtant, nous trouvons certains érudits qui ont dit ou écrit que la Sh’hita serait un procédé indolore et que l’animal perdrait connaissance au bout de 2 ou 3 secondes.
C’est ce qu’à défendu R. Sliman Sassoon à de multiples reprises et dans un fascicule distribué aux membres du parlement anglais qui souhaitait interdire la Sh’hita.

Ce fascicule est intitulé « A critical study of electrical stunning and the jewish method of slaughter » (Salomon David Sassoon, Letchworth, Herts, 1955).

Il a écrit un supplément en 1984, qui est imprimé dans Natan ‘Hokhma Lishlomo (Jér. 1989, partie en anglais « Nathan Chochmah Lishlomo », p.7) et y est suivi de sa lettre au parlement (Letter to the members of parliament defending Shechita).
Voir aussi dans la partie en hébreu au bas de la page 14.

Ce texte comporte des idées justes et précises, mais il souligne, plusieurs fois, que la Sh’hita serait totalement indolore.

Même si j’apprécie beaucoup cet auteur, je ne souscris pas à cette idée.
Le Rambam non plus. Pour lui (Moré Nevoukhim III, §48), ainsi que pour le ‘Hinoukh (Mitsva 451), il y a bel et bien une petite souffrance mais elle est infime et incomparable aux autres modes de mise à mort généralement pratiquées.

Voir aussi d’autres Rishonim qui vont dans ce sens:
-Ralbag (Dvarim 12, Toélet 12),
-Ri Megas
cité dans Shita Mekoubetset (Baba Batra 20a)
-Ramban (Dvarim 22,6)
et voir aussi Ramban (Bereshit 1,29) et Shout ‘Hatam Sofer (o’’h §54).

Ceci ne veut pas dire que la Mitsva de la Torah serait de rechercher le moyen le plus indolore, non, la Mitsva est de pratiquer la Sh’hita telle qu’on l’a reçue des générations précédentes depuis le Sinaï [cf. Dvarim (12,21) « כאשר צויתך» (de la manière que je t’ai prescrite) et ‘Houlin (28a)], et on sait que c’est un des moyens les plus efficaces pour éviter trop de souffrance à l’animal.
(Mais il y a d’autres raisons à la Sh’hita, comme évacuer le sang, etc. Cf. ‘Hinoukh Mitsva 451).

Cette souffrance, même si elle est minimisée, est effectivement un Tsaar, mais l’interdit de Tsaar Baalei ‘Haim ne s’applique pas lorsqu’on « utilise » l’animal pour nos besoins (cf. Noda Biyehouda II, Y’’D, §10).

Sans quoi, vous pourriez aussi poser la question sur celui qui laboure son champ à l’aide d’un bovin, ou qui tire son fiacre à l’aide d’un cheval. Il serait aussi interdit de chevaucher un animal, etc.

La Torah nous autorise l’utilisation des animaux, même jusqu’à les manger, mais nous impose d’éviter toute souffrance inutile.
Ainsi, s’il est permis d’utiliser la cravache pour faire accélérer le pas, il reste interdit de frapper son animal sans raison ou avec cruauté. Voir le commentaire du Gaon de Vilna sur Mishlei (12,10).

Tant que c’est pour les besoins de l’homme, on peut tuer un animal, mais il faut le faire en évitant la cruauté.
Au point que certains auteurs considèrent que si l’on a besoin de la peau d’un animal mais pas de sa viande (ou si l’on va donner la viande à des non-juifs…), il faudrait tout de même l’abattre par une Sh’hita et non en le tuant « plus simplement ». Voir Darkhei Tshouva (Y’’D §28,18, sk.133).
Toutefois, d’autres autorisent la mise à mort classique (Shout Avodat Haguershoni §13) et cf. Min’hat Its’hak (II, §27,3).

Là où votre question prend tout son sens, de nos jours, c’est lorsqu’on pratique le Minhag des Kaparot à grande échelle.
Tant qu’il ne s’agissait que de petites communautés, chacun pouvait venir chez le Sho’het avec son poulet et avant l’abattage, on récitait le texte des kaparot.
Mais depuis qu’il y a de très grandes communautés, on trouve parfois des cageots pleins de volatiles entassés dans des conditions effroyables, sans pouvoir ni bouger ni manger ni boire, peu importe la chaleur…

Là, on peut se demander si c’est encore en accord avec la Halakha.

Voyez aussi ce que j’ai écrit ici : https://www.techouvot.com/viewtopic.php?p=49667#49667


PS: je ne me relis pas, sorry pour les fautes.
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