Citation:
J'ai appris qu'il y a une Mékhilta (מכילתא, על שמות טז, פסוק ד) nous enseignant que la Torah n'a été donnée [Lidroch] que pour ceux qui mangent la Manne. Je cite la Mékhilta :
מכאן היה רבי שמעון בן יוחאי אומר לא נתנה תורה לדרוש אלא לאוכלי המן
הא כיצד היה יושב ודורש ולא היה יודע מהיכן אוכל ושותה ומהיכן היה לובש ומתכסה הא לא נתנה תורה לדרוש אלא לאוכלי המן ושניים להם אוכלי תרומה
(Voici une source : https://he.m.wikisource.org/wiki/מכילתא_על_שמות_טז ).
Qu'est-ce que cet enseignement nous apprend ?
Que signifie le terme « לדרוש » ?
J'ai trouvé des mots de traduction, tels que « moraliser », « discourir », « instruire » (ou encore, Léhavdil, « prêcher »). Est-ce correct ?
Lidrosh signifie dans ce contexte « étudier en profondeur ».
Faire une drasha sur un verset signifie une recherche approfondie, grosso modo, ce qui est dit que la possibilité d’étudier convenablement la Torah n’a été donnée qu’aux consommateurs de manne.
[Sans le mot Lidrosh cela dirait : « la Torah n’a été donnée qu’aux consommateurs de manne », ce qui est faux, elle a été donnée à tous les juifs.]
L’enseignement qui en ressort est que pour pouvoir étudier convenablement la Torah, il faut pouvoir se détacher, lors de son étude, du joug de la Parnassa et des obligations matérielles liées à ce monde, à l’instar des consommateurs de manne dans le désert qui n’avaient pas à se soucier de leur Parnassa.
Il est plutôt rare de nos jours de pouvoir s’inscrire dans le groupe des consommateurs de manne, mais il y a tout de même quelques privilégiés, des rentiers, des retraités avec une retraite suffisante, etc. Le message ne s’adresse pas qu’à eux (qui sont bien minoritaires sur terre), mais à tous :
il faut -durant le temps d’étude- se considérer comme un riche rentier sans aucun souci de Parnassa, afin de rendre l’esprit le plus disponible possible.
Celui qui espère apprendre la Torah tout en ayant près de lui son téléphone portable (sans l’éteindre), n’obtiendra que très peu de résultats de son étude.
