Non, il n'y a aucune obligation de faire un feu.
En fait à l'origine la coutume de faire un feu ne s'appliquait qu'à Méron, ailleurs on se contentait d'allumer un ner (ou plusieurs).
La raison de ces allumages varie d'un livre à l'autre et d'un rabbin à l'autre.
Dans le Bnei Issash'ar ('hodesh iyar maamar III, §3) les raisons sont qu'en ce jour la lumière commence à briller à l'approche de matan thora, aussi pour la neshama de Rashbi et en l'honneur de son livre le Zohar qui brille comme le feu.
Un peu plus loin ('hodesh iyar maamar III, §6) il lie cette coutume avec le fait que le jour où Rashbi a dévoilé ses sodot, la lumière du jour n'avait pas eu le droit de décliner (jusqu'à ce qu'il termine).(Cf. Idra kadisha 291b)
Ce taam est cité en son nom dans le Taamei aminhaguim (§606)
Dans le siman suivant (§607) il parle de la 5ème semaine du Omer (Hod) qui correspond au verset (tehilim §XXIX, 7) "kol hashem 'hotsev laavot esh" , donc le jour de Lag Baomer (33) correspond à Hod shebaHod (5ème semaine et 5ème jour), sera fêté avec le feu (esh).
Je ne sais pas si ce genre d'explication explique ou complique les choses, mais il en faut pour tous les goûts.
Pour faire plus simple, allumer des feux est toujours symbole de joie, le 9 Av on diminue l'éclairage, pour une fête on éclaire avec des nérot et une medoura.
Ainsi, pour fêter Lag Baomer dignement, on a l'habitude d'allumer des feux.
Pour le grand feu de Méron, à l'origine (je crois que ça ne se fait plus tellement) on y jetait des habits "pour l'honneur de Rashbi".
(ne me demandez pas en quoi cela honore Rashbi de brûler des habits, pour comprendre l'idée il faut se replonger dans une mentalité aujourd'hui un peu lointaine)
Certains poskim se sont opposés à ce genre de manifestations de joie, les qualifiant de stupides et de issour bal tash'hit (gaspillage).
Voir surtout le Shoel Oumeshiv (V, §39), mais ce n'est pas le seul. Le 'Hikrei Lev était moins catégorique, mais ça ne lui plaisait pas non plus.
D'autres défendent le minhag, voir Kountras Kvod mela'him de R. Shimon Heller à la fin duquel il écrit qu'on lui a rapporté que le Or Ha'haim (R. 'Haim Benattar) en personne avait brûlé des habits à Méron.
Voir encore le shout Thora Lishma (qu'on pense être du Ben Ish 'Haï)(§400) qui défend lui aussi ce minhag.
A mon avis, Rashbi préfère que l'on offre ces habits à des nécessiteux à ce qu'on les brûle pour lui faire plaisir et même si certains tsadikim défendent et justifient ce minhag, il m’apparaît évident qu'il demeure préférable de faire de la tsedaka li'hvod rashbi avec la valeur de ce qu'on veut brûler.
