LOIS SUR L'ETUDE
DU RAMBAM
Les femmes, les esclaves, les petits enfants sont exemptés de l'étude de la Loi. Mais pour le petit enfant, son père est tenu de lui enseigner les paroles de la Loi. L'écriture déclare à cet effet: "Tu les rabâcheras à tes fils et tu en parleras". Au contraire, la femme n'a pas l'obligation d'enseigner la Loi à son fils, car seul celui qui a le devoir d'étudier est astreint au devoir d'enseigner.
L'obligation d'enseigner la Loi à son fils concerne aussi le fils de ce fils. Mais il se fera aussi un devoir de le dispenser à tous ses élèves quand bien même ils ne sont pas ses fils.
Celui à qui son père n'a pas donné d'instruction a le devoir de s'instruire lui-même dès qu'il devient capable du moindre discernement. "Vous les apprendrez et veillerez à les mettre en pratique".
Car c'est l'étude qui conduit à la pratique et non
la pratique à l'étude.
L'on étudiera toujours la Loi d'abord et l'on prendra femme ensuite, car si l'on se mariait en premier, on n'aurait plus l'esprit disponible pour l'étude. Cependant, si son penchant l'emporte au point de le détourner de l'étude alors le jeune homme se mariera d'abord et n'étudiera qu'ensuite.
A partir de quel moment un père a-t-il le devoir d'enseigner à son fils? Dès l'instant ou il commence à parler, il lui apprends le premier verset de la prière "CHEMA ISRAEL" ;
il lui enseignera divers fragments et versets jusqu'à ce qu'il atteigne l'âge de 6 à 7 ans, selon le développement intellectuel de l'enfant , puis le conduira auprès du maître de la classe élémentaire.
Tout israélite est astreint au devoir d'étudier la Loi, qu'il soit pauvre ou riche, qu'il ait le corps intact ou diminué par des infirmités, qu'il se trouve dans la fleur des ans ou privé de force par un grand âge. Même plongé dans la misère, ne subsistant que grâce à la charité, ou mendiant de porte en porte, même marié et chargé d'enfants, il a le devoir de se réserver un temps chaque jour pour l'étude.
Parmi les sages, on trouvait des bûcherons, des puiseurs d'eau, des aveugles. Jusqu'à quel âge est-on astreint à étudier la Loi? Jusqu'au jour de la mort. Dès qu'on cesse de s'adonner à l'étude de la Loi, on se met à l'oublier. On divisera son temps d'étude en trois: 1/3 à la Loi écrite, un autre à la Loi orale (MICHNA) et 1/3 à la GUEMARA (discussion sur la MICHNA). Cette obligation ne concerne que le début de l'étude; ensuite on peut avancer plus vite.
Si une femme apprend la Loi, elle mérite une récompense divine, mais son mérite n'est pas aussi considérable que celui que s'acquiert l'homme car le commandement s'adresse à lui.
Ne dis pas : "Je reviendrai à l'étude de la Loi quand j'aurai amassé de la fortune. . .si une pareille pensée s'impose à ton esprit, tu ne mériteras jamais la couronne de la Loi. Au contraire, fais de ton étude une tâche fixe et inconditionnelle et de l'exercice de ta profession une activité soumise aux circonstances.
Ne dis pas non plus: "J'étudierai lorsque j'en aurai le
temps" de peur de n'avoir jamais le temps.
Il est écrit dans la Loi: " Elle n'est pas dans les cieux et elle n'est pas au delà de la mer" Elle n'est pas dans les cieux c'est à dire chez les arrogants, on ne la trouve pas non plus chez les marchands qui voguent au delà de la mer; c'est pourquoi les sages ont dit: Tout grand négocient n'obtient pas la sagesse, et ont recommandé
de restreindre ses affaires pour s'affairer à la Loi.
Quiconque se met dans l'esprit qu'il va s'occuper de la Loi sans exercer de profession et en subsistant de la charité publique, celui là profane le Nom et méprise la Loi.
Toute étude de la Loi qui n'est pas accompagnée d'une profession finit par être stérile et conduire au péché; car celui qui la pratique est appelé à voler son prochain. C'est un immense privilège que de se nourrir du travail de ses mains à la façon des gens pieux du temps jadis.
L'écriture, en effet, déclare: "Tu profites du travail de tes mains, tu es heureux, le bien t'advient". "Tu es heureux" désigne le bonheur ici bas; "le bien t'advient" désigne le bonheur dans le monde futur qui tout entier n'est que bien.