Je vous cite:
Citation:
Selon ce témoignage, Rav Rottenberg zal permettait l'utilisation des horaires du Chabat de Rabénou Tam (entrée plus tardive) en cas de problème.
Il ne faut pas s'emballer si vite.
Je dois vous dire quatre choses:
1) Tout d'abord, de manière générale, lorsque vous avez un témoignage d'une personne qui se définie elle-même comme Am Aarets ("parfait ignorant en Talmud" - voir le lien), il ne faut pas accorder trop d'importance à son témoignage en matière de Ala'ha, surtout s'il s'agit d'une ala'ha énoncée il y a maintenant 50 ans.
Il pouvait y avoir une subtilité qu'il n'aurait pas remarquée/comprise/retenue...
2) Après, étant donné certaines inexactitudes dans cet article, il convient de rester circonspect et prudent quant aux incidences pratiques que nous pourrions en tirer.
Je citerais pour exemple (d'inexactitude) ce qu'il écrit, je cite:
" Rottenberg enseignait selon la méthode qu'il avait apprise à Brisk (il était fier d'avoir été élève de Rav Haïm)"
En fait,
rav Rottenberg n'était pas fier du tout d'avoir été élève de
rav Haim de Brisk, car il ne l'a pas été !
Par contre, je me souviens qu'il était très fier d'avoir été l'élève de son fils: le
rav Its'hak Zeev de Brisk - dit le
Brisker Rov.
Et il aurait eu un peu de mal à être élève de
Rav Haim Brisker car lors du décès de ce dernier,
rav Rottenberg n'avait probablement pas encore huit ans.
3) Ensuite, il faut comprendre qu'étant donné que l'interlocuteur du Rav semble se définir comme "non-orthodoxe" (du moins à l'époque), il n'est pas étonnant que le Rav se montre moins scrupuleux le concernant; une personne qui ne respecte pas scrupuleusement les mitsvot, si elle veut bien faire shabbat en mode Rabenou Tam, c'est déjà ça !
Allez savoir ce qui se serait passé s'ils étaient restés sur un interdit formel de dépasser la shkia d'une minute, cela aurait peut-être amené à un relâchement général sur tout le shabbat...
4) Enfin, il faut savoir que cette affaire date d'il y a bien longtemps, pas loin de 50 ans, puisqu'il écrit être allé voir
Rav Rottenberg dès l'année de son arrivée en France, à savoir 1964.
Or, comme il l'écrit (et comme je l'ai aussi écrit ici:
http://www.techouvot.com/kabalat_chabat_origine-vt1928.html ), jusqu'à la guerre, des millions de juifs suivaient l'opinion de
Rav Yossef Karo sur ce point et faisaient entrer (et sortir) le shabbat plus tard.
De telle sorte qu'il est difficile - seulement vingt ans après la guerre - de nier l'existence et la légitimité d'une telle shita.
En effet, il y avait encore énormément de juifs dans le monde qui suivaient cette opinion, aux USA et ailleurs.
Je me souviens que dans les années 90 (plus de 40 ans après la guerre) il y avait encore des kehilot aux USA qui faisaient entrer le shabbat plus tard.
Cependant, elles étaient extrêmement minoritaires et je ne sais pas ce qu'il en reste. Il est probable qu'avec le renouvellement des générations, ils se soient mis au diapason des autres communautés.
Ce que je veux dire, c'est que si des millions de juifs polonais suivaient une certaine shita jusqu'à la guerre, ce n'est pas en quelques années que tout a changé. Et dans les années 60 il n'était pas vraiment correct au niveau ala'hique de refuser de considérer cette opinion, ce qui n'est plus vraiment le cas de nos jours où la (quasi ?) totalité des poskim s'accorde sur ce point.
Toujours est-il que je considère l'argument précédent (le n°3) comme suffisant encore aujourd'hui pour qu'un rabbin, craignant qu'une personne se laisse aller dans son respect du shabbat, puisse lui permettre de se baser sur cette shita, car au moins cette personne aura respecté le shabbat selon une opinion, même si elle n'est pas "en vogue".