Citation:
Je voulais avoir votre avis concernant les propos d’un conférencier qui affirme que du point de vu de la halakha il Ya aucune mitsva d’aimer ses parents ou de les voir, si les parents ont des besoins on peut nommer un chaliyah pour combler leur besoin sans aller les voir. Vous pensée que du point de vu de la halakha il Ya une source a cette affirmation.
Je pense que ce conférencier ne s’est pas fait comprendre convenablement, mais il ne disait pas des bêtises.
Lorsqu’il dit qu’il n’y a pas de Mitsva d’aimer ses parents, il faut ajouter un mot : « particulièrement ».
C-à-d qu’il y a une mitsva d’aimer ses parents, mais c’est la même que celle d’aimer son voisin, c’est Veahavta Leréakha Kamokha qui s’applique aux parents, comme aux enfants, ou au frère, à la sœur, à la grand-mère ou au Shamash de la synagogue.
(inutile de préciser que si c'est la même Mitsva, cela ne veut pas dire qu'il faille les aimer de la même manière, même intensité. N'oublions pas que la Mitsva d'aimer son conjoint vient elle aussi de ce même verset... On sera forcément plus reconnaissant envers ses parents qu'envers son jardinier -ou son huissier.)
Quant à savoir s’il y a une Mitsva d’aller les visiter, c’est plus subtil ;
En effet, celui qui envoie un Shalia’h pour s’occuper de ses parents s’acquitte de la Mitsva [cf:
Zera Emet (II, §148),
Shout Shemen Hamor (Droushim, daf 111),
Knesset Ye’hezkel (Ra’hamim) (Maarekhet Kaf, sv. kiboud),
Yalkout Yossef (I, §2, 28) et (I, p.160 §14)],
la question est de savoir s’il est mieux de le faire soi-même.
Certains parlent de « Mitsva Bo Yoter Mibeshlou’ho » en cherchant si cela s’applique ici, mais un autre argument passe avant : si ça fait plus plaisir aux parents que leur enfant vienne s’occuper lui-même d’eux et non une autre personne, cela signifie que l’autre personne ne PEUT pas techniquement apporter (exactement) le même soutien/plaisir aux parents en question.
C-à-d qu’en dehors de l’aspect « Shimoush » (servir/aider ses parents), il y a aussi la notion de visite pour leur faire plaisir, voir
Pri Hassadé (§15),
Hitorerout Tshouva (IV, Y’’D §9) et
Imrei Yosher (II, §12).
Voir aussi
Ohel Yaakov (§240, 78) au nom de
Rav Karelits, qu’il y a un ‘hiyouv (une obligation) de « visiter » ses parents car c’est un Kiboud que les parents apprécient.
Idem dans
Yalkout Yossef sur Kiboud Av Vaem (I, §5, 49).
Là-dessus, il n’est pas possible d’envoyer un Shalia’h. Cf.
Shout Ma’hané ‘Haim (II, H’’M §29).
Cependant, concernant le Shimoush, si l’enfant n’est pas capable d’apporter le même soin, on aura recours au Shalia’h.
Par exemple, si un parent nécessite un soin médical/hospitalier et que le fils est plombier ou charcutier, il est évident qu’il vaut mieux que ce soit un shalia’h (médecin de son état) qui s’en occupe.
Pareil, si le parent nécessite -pour sa santé- d’être hébergé dans un hospice ou une maison de retraite, l’enfant ne pourra guère combler ce besoin.
Dans ce cas, c’est le Shalia’h (=la maison de retraite/l’infirmière) qui l’emporte.
Aussi, si l’enfant n’est pas en mesure de visiter ses parents (éloignement, santé, autre difficulté) ou que ça lui est très pénible (par exemple si son parent se dispute avec lui pour rien etc.), il pourra se contenter de déléguer un Shalia’h pour vérifier si tout va bien (etc.) -tant que le parent n’exige pas que ce soit son enfant qui vienne.
Cf.
Mikhtam Ledavid (Y’’D §32),
Har Tsvi (Y’’D §97),
Shout Shemen Hamor (Droushim, daf 111),
Or Hayashar (Psa’him 104b).