Avant de vous répondre, je poste ici le lien vers la vidéo dont vous parliez au début où le Rabbi est malade et l’on chante Ye’hi et on lui souhaite de se dévoiler rapidement en tant que Mashia’h et il répond « Amen » :
https://www.youtube.com/watch?v=Amo7boru3KY
Comme on vient de me l’envoyer, j’ai recherché le fil où vous en parliez pour l’y poster -et c’est ce qui a fait que j’ai vu votre nouvelle question.
Il est vrai que sur cette vidéo, le regard du Rabbi semble indiquer son absence, contrairement à son habituel regard perçant et intelligent avec lequel on le connait et reconnait dans d’autres vidéos.
Hélas. השם ישמרנו ויצילנו מכל נגע ומחלה
A présent, j’en viens à vous répondre. Je vous cite :
Citation:
Dans ce cas si plusieurs l'ont fait avant lui (et des hsidiche rebbes) alors pourquoi on lui en veut particluirement a lui ? Est-ce uniquement pour la souca ?
Pas uniquement pour la souka, mais pour la Souka aussi.
Il y a encore quelques points Halakhiques sur lesquels ses directives ont été perçues par les autres rabbins comme déviant de trop.
Mais j’imagine qu’il y a une source plus profonde à cela ; des animosités existaient avant cela, le Rabbi était « mal vu » par beaucoup de Rabbanim AVANT même qu’il ne devienne Rabbi de Loubavitch.
On dit qu’au départ, il était prévu que ce soit son beau-frère (=
Rav Gourarié) qui hériterait du 6ème Rabbi et prendrait la tête de la ‘Hassidout (en tant que 7ème Rabbi).
Il était plus âgé et plus classique.
Mais avec le temps, le 6ème Rabbi a opté pour le jeune gendre, voyant en lui des forces exceptionnelles.
Ce revirement à lui seul a créé des tensions au sein même de Loubavitch.
A part ça, le parcours universitaire du 7ème Rabbi (qui a étudié à la Sorbonne et en Allemagne), ne correspondait pas vraiment au prototype d’un Rabbi ‘Hassidique ni à l’image qu’on s’en fait, ce qui fait que certains Rabbanim le voyaient d’un mauvais œil (avant même de l’entendre parler).
Alors, lorsque ce jeune Rabbi qui a « détrôné » (malgré lui) son légitime beau-frère et qui a fréquenté les universités non-juives en Allemagne et en France (=pays symboles de l’assimilation) a commencé à laisser entendre qu’il serait le Messie ainsi qu’à déroger de la Halakha comme en encourageant ses adeptes à ne plus dormir dans la Souka (/etc.), des centaines de rabbins s’en sont méfiés et écartés.
Il se trouve que le Rabbi a vécu assez séparé des autres (grands) rabbanim et sa ‘hassidout elle-même s’y est adaptée, au point que les véritables ‘Habad ne se marient qu’avec des ‘Habad !
Ceci n’a pu que consolider la muraille Hashkafique qui commençait à se dresser entre ‘Habad et les autres juifs.
Le Rabbi a essayé de créer des liens avec d’autres rabbanim, parfois ça a marché, parfois non.
Il n’est jamais venu en Israël, et même aux USA il était en froid avec les autres Gdolim comme le
Rav Kotler, le
Satmer Rouv et d’autres.
Les Rabbanim avec lesquels il n’était pas en froid étaient ceux qui étaient de nature très pacifique et ne s’opposaient absolument à personne, mais tous les rabbanim qui se sentaient
(-à tort ou à raison -ce n’est pas mon propos) responsables de pointer les déviances religieuses, se sont opposés au
Rabbi de Loubavitch (le
Rav de Satmar le premier, bien entendu, ainsi que
Rav Shakh, mais encore beaucoup d’autres).
Je suppose qu’il doit y avoir encore d’autres éléments qui ont concouru à cette ostracisation, mais je sais que ses études à la Sorbonne ont laissé sur lui une tache indélébile aux yeux de nombreux rabbanim, à une époque où les études de ‘hol étaient très mal vues.
Ce qui les a encouragés à le juger leKaf ‘Hova d’emblée et ne pas essayer de le juger positivement ou de voir le bon en lui.
Voilà la différence entre le
7ème Rabbi et tous les autres rabbis ‘hassidiques qui ont été pris pour le Messie avant lui.
Pour les autres, on fermait les yeux, car ils correspondaient plus au profil, mais pour lui, comme il était déjà critiqué, les oppositions se sont manifestées, parfois avec véhémence.
Il faut aussi tenir compte du fait que les autres Rabbanim qui ont été pris pour le Mashia’h étaient considérés moins « dangereux » en cela qu’ils avaient une audience assez restreinte, ce qui n’était pas le cas du
rabbi de Loubavitch, fort de son charisme et bénéficiant des technologies modernes et de la répartition de ses Shli’him, il s’est fait connaître dans le monde entier et « dérangeait » plus qu’un petit Rabbi avec ses 400 adeptes dans un village d’Ukraine au XIXème siècle.
En bref, deux éléments ont pu faire que sa prétendue messianité ait dérangé plus que pour d’autres :
1-La notoriété (mondiale) du
Rabbi (qui le rendait -à leurs yeux, plus « dangereux »). Paradoxalement, sa réussite a entraîné ces oppositions, il y en a -de nos jours- d'autres, qui n'intéressent personne à part une poignée de fidèles
(qui s'imaginent que leur Rav est le messie parce qu'il tient un discours ensorcelant) ...
2-son parcours universitaire conjugué à ses « réformes » halakhiques
(qui créaient une animosité d’emblée et cela encourageait à le juger négativement).
Je pense que si le
Rabbi avait eu moins de Hatsla’ha/d’impact/de réussite, s'il n’avait pas étudié à l’université
(quitte à étudier du ‘Hol lui-même -mais pas dans un temple de l'athéisme) et n’avait pas encouragé à dormir hors souka
(quitte à le faire lui-même et à tolérer que certains de ses ‘Hassidim n’y dorment pas eux non plus), personne n’aurait crié au scandale parce que ses ‘hassidim voyaient en lui le Mashia’h, il n’aurait pas été le premier en cela.
PS : afin d’éviter tout malentendu ou que ce message soit pris pour un jugement du Rav, je répète ce que j’ai déjà écrit sur ce site : loin de moi la prétention de me comparer un tant soit peu au Rabbi de Loubavitch au point de m’arroger le droit de le critiquer comme un vulgaire ‘Haver.
Je suis bien évidemment loin, très loin derrière lui, à des kilomètres de son niveau, et même si c’est un peu ridicule et superflu de le préciser, je m’y astreins afin d’éviter une mauvaise compréhension de mes propos dans lesquels il ne faut voir aucune véhémence, ni arrogance, ni mépris –‘has veshalom.
Je connais ma place et suis bien conscient de n’être qu’un infime vermisseau face au géant qu’il était.