Bonjour
Voici le texte que je m’étais engagé à vous envoyer dès que le temps me serait donné de l’écrire.
Limites.
Limite première.
Votre question :
Savez-vous pourquoi hachem créa en premier la nuit puis en second le jour?
Ma réponse ne peut qu’être : je ne sais pas.
Je n’ai ni le savoir, ni l’autorité, pour vous donner une réponse.
Une réponse vous a donc été fournie par Monsieur Jacques Kohn.
Limite seconde.
Votre question :
Comment comprenez vous cela?
Là je peux dire quelque chose, et ce que j’ai dis lors de mes envois précédents doit être strictement entendu comme répondant à cette question.
La limite est de méthode, éclairant aussi bien ce que j’ai dit que ce que je dirais.
Pour pouvoir dire ce que je comprends, je dois et ne peux de fait que laisser la Thora de côté, comme une grande lumière en réserve.
Ce que je dis, ne dit pas ce qu’elle dit, je parle « de », et à partir « de » ce que j’en entends, sans que cela en constitue vraiment une compréhension.
Pas de prise, pas de préhension, pas de commune préhension.
La grande lumière, la Thora, est ici pour moi, aussi d’emblée une grande obscurité.
Que vise alors mon dire ?
Un ajustement, une mesure, qu’à son terme j’en atteigne ou reçoive quelque chose de juste, à ma mesure.
Ce que je comprends dira donc ce qui m’est venu, suite à la lecture de votre question.
Ce qui m’est venu : je ne le voyais pas, ou, je ne l’écrivais pas comme cela avant.
Il s’agit d’un jeu.
Ceci :
« Géométrique » :
Imagination.
Je parlais d’une cave, c’était une image ; prudence donc, il importe de se souvenir qu’en son lieu Le Nom n’est pas image, ne fait pas image.
Temps premier. Je remplace l’image de la cave par celle d’un écran noir (il se pourrait qu’il soit blanc, mais ce serait un autre propos que de scruter quoi si blanc et quoi si noir).
Imaginons donc que quelle que soit la direction vers laquelle se porte le regard nous ne « voyons » que du noir, ou plus précisément rien, cela fait écran.
Cela ne fait pas image, cela ne s’imagine pas vraiment, on peut comprendre ce que cela veut dire, sans vraiment comprendre, cela n’est pas vraiment une vision, une image.
On imagine « un sans image ».
Temps second. On imagine un point blanc, visible sur cet écran noir.
Quelque chose posé sur ou dans le noir ?, Un trou dans le noir ?
Expérience :
Une feuille de papier blanc. Un carré. Au centre l’on trace un point noir avec un feutre.
Qu’est ce que c’est ? Un point noir sur blanc. De l’encre sur du papier.
La trace de l’arrêt d’un mouvement. Une intersection. Etc.
On voit quoi, le point noir, la feuille blanche autour. On ne voit plus ce qui est sous le point, on « voit » qu’il y a du blanc en moins.
Cela a lieu chaque fois que l’on commence un écrit, que l’on commence un dessin, que l’on laisse une trace.
Avec des nuances selon la qualité du support, du médium (ici l’encre) de l’outil, ici le feutre, et du geste (vitesse, force, orientation, etc).
On reprend le feutre
On part du centre au haut de la feuille et l’on descend jusqu’au bord bas.
On voit quoi ? Une ligne verticale noire. Un carré, la feuille. Un rectangle blanc à gauche de la ligne, un autre à droite. Un rectangle blanc avec une ligne noire à sa gauche, un avec ligne noire à sa droite. Deux rectangles blancs, une verticale, un carré. Du blanc « en moins » sous la ligne. Etc.
Un seul geste ici dessine donc une multiplicité de visibles sur un plan et cache quelque chose de ce plan, quelque chose qui a la dimension même de ce qui est tracé, la trace visible est aussi ce qui efface, qui cache.
Géométrie de base sur notre plan carré :
Ce plan, le point (trace de l’arrêt d’un mouvement), la ligne (trace d’un mouvement sur le plan), point, ligne, triangle, carré (deux triangles), cercle (point ?)
Dans l’espace : pyramide, cube, sphère.
Avec cela vous pouvez tout dessiner, si vous savez tracer ces figures vous pouvez représenter tout le visible.
Visible : cube, pyramide, sphère, carré, triangle, cercle, plan, ligne, point.
La trace visible est aussi ce qui efface, ce qui cache ; jour et nuit ?
Trace sur quoi ? Quoi avant la trace visible ? « Nuit ».
Le néant, l’œil, la source, je ?
De quoi qui a fait quoi ou qui ?
Point et projecteurs ;
Soit le point flottant dans l’espace, l’on trace une ligne partant du point vers ce qui part rapport à nous est sa droite, puis une vers sa gauche, une vers nous, une à l’opposé de celle-ci, une au dessous et une au dessus du point, toutes de longueurs égales.
A l’extrémité de chaque ligne un projecteur dirigé vers le point et chacun de même intensité.
Six éclairages, six lumières.
Du point une lumière, d’intensité constante partant vers chaque projecteur.
Six lumières, plus une.
Autre jeu.
« Alphabétique »
On imagine une vitre, transparente, flottant là devant nos yeux à environ un mettre de nous.
On pose dessus deux lettres : aleph tav.
Soit « et » pré-position. Entre les deux virtuellement toute les lettres.
L’on peut éventuellement écarter un peu entre les deux à l’aide du vav, ça fait signe.
L’on peut écarter beaucoup et faire apparaître les vingt deux lettres, beaucoup de signes.
L’on peut avec écrire des mots, telle lettre pour initiale ou intermédiaires, sur le plan de la vitre, puis sur un plan qui vient vers nous, ou qui s’éloigne ; à droite, à gauche, derrière, dessus, dessous.
L’on peut regarder dans telle direction ou dans telle autre, voir un plan ici un autre là et sur chacun un mot au moins; le mot d’un plan ici et celui d’un plan là peuvent constituer une phrase.
L’on peut être traversé par des plans.
L’on peut voir les lettres bouger et se déplacer soit même dans les lettres.
Si l’on ne voit pas les lettres l’on voit les choses et…ce sont encore des mots, des lettres.
En hébreu.
On peut prononcer les lettres, entendre les lettres, se sont des sons.
L’on peut transcrire les sons en d’autres langues, on ne traduit pas, on transcrit, des sons.
Sept autres langues suffisent selon dix dimensions.
On voit et entend cela au temps T, mais aussi au temps T moins « un/x », où T était en devenir.
Aussi loin que porte le regard dans l’espace et le temps : des lettres, des sons.
C’est comme un immense réservoir, virtuellement s’y trouvent tous les sons, toutes les graphies, tous les chiffres, tout.
Mais tout est suspendu à un point.
Chaque fois que l’on écrit l’on commence par un point.
Trace de l’arrêt d’un mouvement sur un plan.
Un mouvement s’arrête un autre commence, écriture, lecture.
Chaque lettre est à son « initial » un point : iod par exemple.
Point, ligne… porte.
Des points lumineux partout, point sur plan ou sphères dans l’espace.
Des sphères ou des chiffres. Des lumières.
Tout point est vu d’un certain point de vu qui n’est peut être point vu.
Alors ? Qui voit quoi ?
Nuit avant le jour : il y a de « l’avant ».
Le regard qui regarde vers l’avant se perd dans la nuit, le point du jour est là devant.
En avant, route.
Avant en avant et avant en arrière.
Vous demandiez :
Comment comprenez vous cela?
Et je ne peux répondre à votre question car je ne comprends pas cela, je vois.
Quoi ?
Cela, ce dont j’ai esquissé une image imparfaite ci-dessus.
Et je me demande comment ça marche qui a fait cela, pourquoi et pour
qui?
Voilà.