A Florient 2 :
Citation:
Qu'entendez vous par consumérisme ici ?
Je veux parler de l’attitude d’une personne qui consiste à ce envisager tout ce qui l'entoure comme une opportunité de consommer, de tirer profit, sans se soucier de ce que son mode de fonctionnement peut entraîner de manière indirecte.
Citation:
C'est une "critique" des élèves ou des rabbins ?
Les deux mon capitaine !
Enfin, en premier lieu c’est une critique des élèves, mais qui entraîne une critique des rabbins, puis le cercle vicieux s’installe -comme expliqué plus haut.
De nos jours, les élèves
(=les personnes qui fréquentent le monde du Limoud dans des Batei Midrashot) préfèrent « picorer » et « faire leur marché » chez les rabbins, plutôt que s’investir dans un véritable Shimoush d’un
(ou plusieurs !) rabbin(s).
Je ne dis pas que nos ancêtres évitaient cet écueil, mais qu’ils ne le rencontraient pas.
En effet, c’est un phénomène très récent dans le judaïsme que chacun puisse « faire son marché » chez les rabanim, que ce soit pour le Psak Halakha ou pour le limoud à proprement parler.
Il n’y a de cela que quelques décennies, la question ne se posait pas : les gens n’avaient qu’un seul rabbin sous la main, il n’y avait pas 36 communautés dans la même ville, personne ne voyageait 3 fois par an en Israël et il n’y avait pas de moyens d’écouter les rabbins à distance
(comme internet, le téléphone, les cours enregistrés en MP3 etc.), bref, on avait son rabbin local et il fallait faire avec.
Je ne dis pas que c’était mieux ainsi, je ne suis pas un de ces sempiternels réfractaires au progrès.
Internet est une Brakha Min Hashamayim, mais il faut savoir en profiter avec intelligence.
Habituellement, lorsqu’on prononce cette phrase, c’est pour dire qu’il faut savoir utiliser internet pour l’étude de la Torah et non pour perdre son temps et commettre des péchés.
Mais là je viens ajouter une subtilité supplémentaire : même dans l’étude de la Torah, il faut savoir rester intelligent et gagnant avec le concours et l’aide d’internet.
Celui qui irait picorer des Psakim à doite à gauche
(au téléphone, par le journal, par internet ou autre…) pense qu’il obtient un meilleur service halakhique en pouvant indiquer que tel grand Rav israélien pense ceci ou tel autre cela, à l’encontre de son rabbin local, mais c’est une erreur.
Contrairement à ce qu’on veut nous faire croire, la Halakha n’est pas une donnée calculable par un ordinateur dépourvu d’intelligence, les multiples paramètres dont il faut tenir compte ne sont pas
(encore?) intégrés dans les ordinateurs ni dans les Sfarim et vouloir importer un Psak d’un autre pays est souvent une erreur dans le sens où il ne peut pas tenir compte de certains paramètres locaux.
C’est l’idée de la priorité (et préférence) donnée dans la Halakha au Mara Deatra (le Rav local), c’est aussi le concept du Minhag Hamakom, qui n’auraient de sens s’il fallait mesurer et décider de la Halakha qu’à l’aune de principes détaillés dans les livres.
La préférence du Mara Deatra n’est pas une simple Takana politique, il y a une réalité incontournable : le Rav local a un atout par rapport aux autres rabbins, mêmes s’ils lui sont infiniment supérieurs par leur science.
(ça ne veut pas dire que le rabbin lui-même n’a pas à faire cas de ce que disent les plus sages que lui, mais que s’il considère que son opinion prévaut face à la leur dans tel cas, il peut avoir raison. Il peut aussi avoir tort et penser cela par orgueil, bien entendu.)
Il en va de même
(bien qu’autrement) pour le limoud.
De nos jours, le concept de Rav Mouvak est en perdition et c’est un défaut des temps modernes.
L’importance du Shimoush s’oublie, un Rav n’est plus qu’un prof et la Yirat Hakavod a presque totalement disparue, hélas.
Comme je le disais précédemment, les rabanim ont aussi leur part de responsabilité, leur trop faible niveau de connaissance ou de compréhension de la torah et/ou du monde, ce qui éloigne encore plus les élèves de la véritable Yirat Hakavod (etc.) et ce qui entraîne à son tour que les rabanim aussi satisferont de moins en moins les élèves…