Certains ont la coutume pendant la période du Omer de ne pas dire la bénédiction de chéhé'hiyanou et de ne pas porter de vêtements neufs qui ont une certaine importance, tels qu'un manteau ou un costume. Mais ils peuvent acheter de tels habits dans l'intention de le porter après le Omer.
Cependant, il faut savoir que selon la stricte loi, il est permis pendant cette période d'acheter des vêtements, de porter un habit neuf et de dire chéhé'hiyanou, et même en semaine.
Par ailleurs, il est unanimement autorisé pendant le Omer de porter des vêtements neufs qui ne sont pas concernés par la bénédiction de chéhé'hiyanou de par leur simplicité, comme par exemple une chemise, un pull-over ou un pantalon.
Sources et explications :
Certains interdisent
Les Techouvout ou Psakim Le'hakhmei Aschkenaz (סי' סט) au nom de Rav Cherira Gaon, le Olelot Ephraïm (ח"ב מאמר קז) et le Eliha Zouta (סי' תצג סק"א) rapportent qu'il est interdit de dire chéhé'hiyanou pendant le Omer.
De même, le Leket Yosher (עמוד צז) rapporte que le Teroumat Hadeshen ne permettait pas de porter un vêtement neuf pendant cette période. Aussi le Pa'had Itshak Lampronti (ערך עומר) écrit au nom de Rabénou Yom-Tov qu'il faut s'abstenir de dire chéhé'hiyanou et de porter un habit neuf jusqu’à Lag Baomer.
De là vient la coutume de ne pas dire chéhé'hiyanou et de ne porter de vêtements neufs pendant le Omer.
La Hala'ha n'a pas été tranchée ainsi
Cependant, la Hala'ha n'a pas été tranchée ainsi. En effet, le Michna Broura (סימן תצג סק"ב) écrit que si la bénédiction de chéhé'hiyanou se présente à nous pendant la période du Omer, il faut la dire.
En lisant les propos du Ma'amar Morde'hai (שם סק"ב) – qui sont la source de ce Michna Broura – on comprend qu'il ne veut pas dire qu'on peut dire la bénédiction de chéhé'hiyanou uniquement a posteriori lorsqu'elle se présente à nous, mais qu'il est permis également de l'occasionner (en portant un vêtement neuf par exemple).
En effet, il écrit qu'aucun décisionnaire ne mentionne un tel interdit. Il précise c'est une coutume erronée qui provient d'une confusion entre la période du Omer et celle des trois semaines qui relient le 17 Tamouz au 9 Av, durant lesquelles il n'est pas souhaitable de dire chéhé'hiyanou comme l'écrit le Choul'han Arou'h (סי' תקנא סי"ז), parce que la destruction du temple est plus grave.
De même, le livre Hil'hot 'Hag Ba'hag (ספירת העומר פ"ז הע' 20) rapporte au nom de Rabbi 'Haïm Kanievsky que nous n'avons pas la coutume de ne pas dire chéhé'hiyanou pendant le Omer.
Les décisionnaires sépharades
D'un côté, Rav 'Haïm Palaggi dans son livre Moed Lekol 'Haï (סי' ו אות יב) affirme que la coutume de ne pas porter un vêtement neuf pendant le Omer pour ne pas dire chéhé'hiyanou est une bonne coutume.
Et c'est plus ou moins l'avis de Rav Ovadia Yossef (חזון עובדיה יום טוב פ"ו סל"ד) qu'il n'est pas souhaitable de ne porter un habit neuf à partir de Roch 'Hodech Iyar, et qu'en cas de besoin il vaut mieux le porter pour la première fois pendant Chabat. (Néanmoins il permet de dire chéhé'hiyanou sur un nouveau fruit pendant le Omer).
D'un autre côté, le Kaf Ha'haïm (סק"ד סי' תצג) adopte l'avis du Ma'amar Morde'hai qu'il est permis de dire chéhé'hiyanou pendant le Omer. Il rapporte que tel est l'avis du Ikarei Hadath (סי' כא) et du Yafé Lalev (סק"ג) et rejette l'opinion de Rav Haïm Palaggi.
Et tel est l'avis de Rav Bentzion Abba-Chaoul (אור לציון ח"ג פי"ז ס"ב) qu'il est permis d'acheter des vêtements pendant le Omer, et dire chéhé'hiyanou sur un fruit ou sur habit neuf, et même en semaine.
Son argument est le fait que le Choul'han Arou'h uniquement à propos des trois semaines écrit qu'il souhaitable de ne pas dire chéhé'hiyanou. En revanche, à propos de la période du Omer il rapporte seulement que la coutume est de ne pas se marier et ne pas se couper les cheveux.