@gabensour
Bonsoir,
Deux points, touchant aux deux messages que vous avez publiés plus haut :
1) La traduction que vous donnez des paroles du rav Kook ne me parait pas exacte. Voici en majuscules les corrections que je propose :
"L'état d'Israël est le socle du siège divin sur terre, CAR TOUTE SON ASPIRATION est d'unifier le nom de D., ce qui représente la plus haute des JOIES. Il est vrai qu'IL FAUDRAIT UNE LONGUE EXPLICATION POUR FAIRE RESSORTIR LA LUMIERE DE CETTE JOIE SUPREMME en ces temps d'obscurité, mais ce n'est pas pour autant QUE CELA L'EMPECHE d'être la plus grande des JOIES."
La différence avec votre version est qu'ici il ressort plus clairement que le rav Kook considérait positivement l'Etat d'Israël parce que, et dans la mesure où, celui-ci a l'aspiration d'unifier le nom divin dans le monde.
Décédé en 1935, le rav n'a jamais connu l'Etat d'Israël tel qu'il s'est révélé être dans la pratique. On peut donc facilement imaginer que le résultat obtenu en 1948, puis son évolution jusqu'à nos jours – le tout malheureusement plutôt éloigné du souci spirituel d'unification du nom divin – ne correspond pas tout à fait à la vision qu'en avait le rav Kook. C'est peut-être là ce qui a fait croire à Avrahamg, juif d'Israël, sagahi55 (et à tant d'autres), que c'est à tort que certains mouvements sionistes contemporains s'auto-accordent parfois l'appui du rav. Et ce malgré les nombreuses déclarations que le rav a en effet tenu en faveur de l'Etat juif.
On peut à l'opposé imaginer pour différentes raisons que le rav aurait peut-être, malgré tout, donné son aval au "sionisme à ouverture laïque" (pour ne pas dire "sionisme à tendance séculaire") que nous connaissons aujourd'hui, mais il s'agit là d'une supposition gratuite – l'inverse étant au moins tout aussi probable.
2) Plus profondément, je pense que l'apparent désaccord réside en partie sur la définition, ou l'idée, que nous nous faisons de ce qu'est un "Gadol".
Dans la conception disons "haredite" de la chose, un Gadol est une personne qui n'a justement d'autre préoccupation que celle "d'unifier le nom divin dans le monde". Dans cet ordre d'idée il est inconcevable que le rav Kook ait pu avoir une idéologie (sioniste) qui ne relève pas elle-même entièrement du souci de l'Unification du Nom.
Et par conséquent, par respect pour la personne du rav, on n'imagine pas un instant que celui-ci puisse soutenir un sionisme qui se présente comme étant une idéologie "indépendante" de l'Unification du Nom (comme ce que semble afficher le sionisme contemporain).
Et, à plus forte raison, il apparait bien sûr impensable que le rav Kook puisse s'accorder avec l'idée d'un sionisme qui, malencontreusement, "tire" parfois dans un sens autre que de celui du respect de la Torah et des Mitsvot.
Evidemment les tenants de cette exégèse ne se présentant pas comme étant les élèves du rav, mais au contraire comme étant ceux de ses opposants idéologiques, il m'est impossible d'affirmer avec conviction et fermeté que ce que je viens d'écrire reflète la totale réalité concernant l'opinion du rav. Mais c'est en tout cas, je le pense, la raison pour laquelle certains soutiennent qu'il y a abus lorsque la personnalité du rav est mise en avant de façon systématique, pour soutenir le sionisme sous toutes ses formes, jusqu'aux plus extravagantes.
Hanoukka Saméa'h.