Citation:
D'apres votre dernière réponse, j'aimerai savoir :
1/ Quelqu'un qui n'a étudié qu'en France, bien qu'il soit très motivé et prêt à faire de grands efforts pour rattraper ses lacunes, est ce qu'il a un interet à continuer à etre avrekh en France (si il ne peut pas partir en Israel pour étudier la bas) sachant que, selon vous, il ne semble pas possible de rattraper la case "yechiva israélienne" ( il serait donc condamné à rester Am Aaretz ?), ne vaut il pas mieux qu'il aille travailler et (au moins essayer) d'etre mahzik torah ?
Même s’il n’était pas possible de rattraper la case "yeshiva israélienne", il resterait toujours possible d’éviter la case Am Haarets Gamour.
Je veux dire qu’il y a plusieurs niveaux et l’impossibilité d’atteindre les plus hauts ne doit pas nous diriger vers les plus bas.
Si je vous disais qu’il était impossible d’atteindre le niveau des Tanaïm, vous en feriez la même déduction ? Vous diriez « alors autant rester profondément Am Haarets » ? Non, il y a plusieurs niveaux de Am Haarets/Talmid ‘Hakham et il faut faire ce qu’on peut pour se hisser au plus haut.
Citation:
2/ Est ce que ce phénomène dont vous parlez (= ne pas pouvoir devenir un vrai talmid haham en étudiant qu'en France à notre epoque) impacte aussi quelqu'un qui n'aurait étudié qu'en France mais chez un talmid Haham d'envergure, disons qu'il a tout appris de Rav Rozenberg zatsal ?
Dans mon dernier post j’ai pris la peine de mettre au pluriel des Talmidei ‘Hakhamim :
«
Si un avrekh étudie en France mais avec des Talmidei ‘Hakhamim de premier rang, il pourra atteindre des sommets. »
Car fréquenter UN Talmid ‘Hakham c’est très bien, mais plusieurs c’est mieux.
Donc oui, quelqu’un qui aurait étudié, beaucoup, et avec beaucoup de Amal, et en étant encadré par un grand Talmid ‘Hakham, arrivera sûrement à de hauts niveaux, mais s’il est « entouré » de plusieurs Talmidei ‘Hakhamim qui sont, par définition, tous différents et avec des approches différentes, il n’en sera que plus enrichi.
Mais dans les deux cas (avec un seul ou avec plusieurs TH), si son étude était pratiquée sans Amal, son niveau resterait assez bas.
Le concours du Talmid ‘Hakham ne fait pas tout, il faut aussi et surtout beaucoup de Amal Hatorah, d’investissement physique et mental, faire des ‘Hazarot, etc.
On connait aussi l’expression talmudique
(Taanit 7a et Makot 10a) selon laquelle l’homme apprend de ses élèves plus que de ses maîtres, mais on oublie que ce même passage dit aussi qu’on apprend de ses ‘Havérim
(collègues d’étude, ‘Havroutot) plus que de ses maîtres
(mais certes moins que de ses élèves, seulement il n’est pas donné à tous d’avoir des élèves).
Il faut donc étudier en ‘Havrouta, l’étude avec le maître étant là pour diriger et donner le cap, dans les faits, l’étude elle-même se fait avec la ‘Havrouta.
Citation:
A minima que pensez vous de quelqu'un qui n'a étudié qu'en France mais chez un Rav qui a lui meme étudié longtemps dans les grandes yechivot (mais pas forcement du calibre de Rav Rozenberg)
On descendrait encore d’un cran.
Si quelqu’un n’a fréquenté qu’un seul Rav et qu’en plus il n’est pas vraiment très érudit, le fait que le rav ait au moins lui-même fréquenté de par le passé de vrais Talmidei ‘hakhamim, ajoutera toujours un peu, mais ça reste un « lot de consolation » pour ceux qui ne peuvent aspirer à mieux.
Cependant, c’est sûr qu’entre ça et étudier avec un rav qui n’a pas lui-même fréquenté de grands Talmidei ‘hakhamim, il n’y a pas photo.
Citation:
3/ Dans un shiour (enregistré en ligne sur le site Alef :
https://www.centre-alef.fr/23465/) que vous avez donné sur la paracha Vayetse, vous avez mentionné en fin de shiour l'histoire de Rabi Akiva et du rocher, puis vous avez conclu en disant que comme Rabi Akiva, meme un baal habyit qui a raté la case Yechiva etant jeune, en s'investissant beaucoup, "goutte apres goutte", il pourra espérer rattraper ce retard. D'après votre précédant message, il semble que cela n'est pas vraiment possible car il va obligatoirement lui manquer la case shimoush/lomdess ?
Vous oubliez un point crucial : Si Rabbi Akiva a raté la case Yeshiva étant jeune, lorsqu’il en a pris conscience, il a TOUT fait pour rattraper le retard, il était extrêmement motivé, au point de quitter le domicile familial
(avec l'accord et en y étant encouragé par son épouse) pour rejoindre les grandes yeshivot tel un célibataire, et ce pour 24 ans d’étude !!!
Il ne faut pas comparer cela avec un Baal Habayit qui ressent un léger réveil et prend partiellement conscience de la nullité de ses connaissances en Torah, au point de se fixer 2 heures de gmara quotidiennes, ou de Daf Yomi, en écoutant un sympathique Shiour, avec un croissant et un café à la main.
Donc lorsque vous écrivez :
Citation:
il semble que cela n'est pas vraiment possible car il va obligatoirement lui manquer la case shimoush/lomdess ?
Tout dépend des sacrifices et des efforts qu’il est prêt à consentir.
Je n’ai aucun doute que celui qui laisse tout tomber et va 24 ans dans les plus grandes yeshivot, va parfaitement rattraper le Shimoush et la Lomdess qui lui manque.
Seulement, en parallèle, il va aussi divorcer, et ses enfants risquent de mal tourner, etc.
Ce n’est pas le but.
Avant de se dire qu’il n’y a plus de « Rabbi Akiva » de nos jours, disons clairement qu’il n’y a plus de Ra’hel
(bat Kalba Savoua) de nos jours.
A notre époque, une femme qui tolère que son mari aille étudier 1 heure le soir, c’est vraiment rare.
Donc oui, c’est possible, mais il faut pour cela s’investir.
Si celui qui commence en retard veut s’investir et rattraper la case « yeshiva » mais sans passer par la Yeshiva, il n’est pas comparable à R. Akiva.
Et lorsqu’on dit qu’il est fort improbable d’atteindre le niveau qui s’acquiert en yeshiva sans y passer, c’est valable pour lui aussi.
Citation:
Il me semble que les 3 questions sont liées ensemble et liées au sujet de cette question mais si ce n'est pas le cas, je n'ai aucun problème a les séparer ou à les mettre dans un nouveau sujet, je prefere cela que des réponses rapides du au fait que j'aurai mal séparé les questions ou pas mis au bon endroit.
Vous avez raison, ces questions sont liées et dépendantes, aucun souci.
Citation:
Je vous suis reconnaissant pour le temps, l'énergie et l'incroyable éclaircissement de Torah que vous nous apportez.
Avec grand plaisir. Comme vous pourrez le remarquer, je m’investis pour répondre avec clarté même à ceux qui m’insultent de tous les noms sur ce site parce que ce que j’ai écrit leur déplait. A plus forte raison et avec plus de plaisir, je m’investis pour répondre à ceux qui apprécient ce que j’écris 😊.
Néanmoins, je ne me relis pas, veuillez excusez les fautes.