Je pense qu'il ne serait pas de trop de voir le point de vue d'un ex-élève (je le suis toujours dans une certaine mesure) de ce genre d'écoles juives dites "h'aredi" qui poussent ont envahis la région parisienne (J'inclus dedans les établissement de type "yeshiva ketana" car, l'ayant vécu, c'est souvent pareil, sinon pire). Il va de soi que j'approuve absolument TOUT ce qui est cité dans le message d'origine comme étant vrai, peut-être étais-je dans cette école, mais j'en ai fait plusieurs et force est de constater que cela va de mal en pis.
Tout d'abord, j'ai passé mes années de maternelle dans un de ces établissements, je ne m'en rappelle plus beaucoup, mais s'il y a une chose que je peux certifier, c'est que le manque de place était très désagréable et malgré le prix, c'était tout ce qu'il y avait, mais ça... J'étais trop jeune pour le comprendre.
Ensuite, vient le véritable tournant qui va aller progressivement jusqu'à mon dégout de ces écoles "haredi" (et le sont-elles vraiment plus que les autres?), le primaire qui, admettons-le est une phase clé du développement de l'enfant, ne m'a pas vraiment réussi... Durant toute cette période, je n'ai cessé de me faire jeter par mes camarades de classes puis par les professeurs qui piquaient comme le dis nt leur crises incessantes et très gênantes pour les élèves. Hé oui, cela n'arrive pas que dans les "grandes classes", c'est tout jeunes que les enfants ont à subir cela (pour information, non, je n'étais pas méchant, je marchais juste bizarrement à cause d'une colonne vertébrale tordue... Par des cartables excessivement lourds pour des élèves de CP!). J'en veux toujours aux enseignants de mettre toujours l'accent sur l'aspect étude bête (et méchante) qui n'apporte rien à l'enfant si ce n'est les connaissances, ce n'est pas "apprends ce pérek de michna par cœur!" qu'il faut dire à l'élève mais "retenez l'EXPLICATION de cette michna". Avant d'apprendre le kodesh, j'aurai aujourd'hui suggéré qu'au début du cycle primaire, l'apprentissage du savoir-vivre. Ce manque poursuis toute la vie les gens qui ont eus la chance de ne pas en subir les conséquences. Ainsi, non seulement cet apprentissage (pourtant indispensable) ne se faisait pas, mais de nombreuses fois les élèves ont assistés avec amusement au jeu de "la mora qui met l'élève au piquet en le traitant d'âne, de tricheur, de voleur, de menteur etc." Est-il normal qu'une surveillante force les enfants à manger leur assiette de nourriture dégoutante à la cantine jusqu'à ce qu'ils en vomissent? Que de plus, les élèves se prennent des lignes de punition pour ne pas s'être mouillé avec l'eau qui avait été renversé à sa place? Que les profs donnent des paires de claques par simple énervement? Que de plus, personne n'écoute les parents sous prétexte qu'il y a des rabbanims?
Passons à présent au collège, une école dite haredi où durant une année il n'y a pas de professeur de français, où on renvois les élèves selon leur rentabilité ou parce qu'ils mangent ou non des produits au lait chamour, où l'on pense "préserver les enfants" en censurant ce qui ne contiens rien de choquant à condition bien sur d'avoir les manuels adaptés (cf. prog 4ème SVT, textes français 1ère etc.), qu'aucune pédagogie ne soit appliquée sinon celle de l'armée (je ne plaisante absolument pas, je ne souhaite à personne de vivre dans un tel stress et une telle rigueur), que le manque de place s'ajoute à l'absence d'activité, que les opinions deviennent plus une propagande qu'une religion, que les élèves soient contrôlés dans leur vie privée où la moindre action entrainerai le renvoi inévitable de l'élève sauf dans le cas où les parents payent la scolarité pour un prix qu'elle ne mérite pas. Bref, je ne m'étendrai pas là-dessus, mais l’extrémisme en a tué plus d'un... Combien de gens ultra-orthodoxes se sont retrouvés perdus dans la drogue et pire encore?
On demande pourquoi? Je vais l'expliquer à ceux qui ne l'ont pas vécus, car malgré ce que disent les rabbanims, pour le moment aucun n'a exprimé la vérité des choses. Moi, je le peux car je l'ai vécu et je la vis. Contrairement à ce que l'on pense, ce n'est pas la tentation qui attire les jeunes. On pense que c'est la consommation qui poussent les orthodoxes à s'assimiler, or, qu'est-ce-qui empêche l'orthodoxe à cela? La nourriture? On peut aisément être plus méquil et rester juif. Les attirances envers le sexe et autre? A ma connaissance, il y a chez les juifs, des filles et des garçons sans devoir chercher autrepart. Quand aux médias, à la TV au cinéma, cela n’empêche pas d'être juif, et c'est d'ailleurs toléré dans certains milieux. Non, assurément, ce n'est pas là qu'il faut creuser. Revenons-en aux conditions dans lesquelles vivent ces "ultra-orthodoxes", l'adolescent adopte un autre regard sur son environnement que celui d'un enfant de 8 ans pour lequel tout est comme ça et je ne peux rien y changer. Il va aller jeter un coup d’œil chez les autres, nos voisins les non-juifs, tenter de comprendre leur vie, et plus l'ado continue dans ce chemin de recherche, plus il est déçu, déçu de ne pas trouver dans sa religion la vérité, car, comment appeler vérité une religion où les gens se crachent dessus du fait qu'ils sont achkénaze, séfarade, chabad, breslaw, sioniste, antisioniste etc?
Comment dans un monde d'humains on prône de respect de D.ieu en négligeant (voir en bafouant) le respect mutuel que doit avoir chaque être humain envers l'autre quel qu'il soit?
Comment la vérité peut-elle se trouver dans les couples qui se disputent parce que l'un étudierai trop et l'autre n'assumerai pas son rôle?
Comment peut-on encore oser dire que le rôle du juif est l'étude, si on est dans un monde d'action, n'est-ce-pas avant tout pour faire?
Oui, vous l'avez compris, je suis encore un adolescent dont la scolarité touche bientôt à sa fin, qui a essayé la yeshiva ketana, et a fait les écoles juives et qui en ressort plus que dégouté par un monde juif contrôlé par l'argent, par l'honneur, par l'extrémisme. Combien cette image m'a-t-elle marqué de voir mon Rosh Yeshiva dénigrer en public les habad et les breslaw avec une pointe de dégout pour les séfaradim qui ne deviennent pas un peu achkénaze? Combien de fois ais-je vu cette même personne rabaisser au plus bas ses élèves gratuitement, sans raison?
A présent, je n'ai plus aucune envie de revoir à quoi ressemble une Yeshiva (même guedola), plus envie de revoir une école juive, ni même de parler à un de ces rabbanims qui s'improvisent "éducateurs". Selon moi, il faut voir en face, ce n'est pas en enfermant les gens que l'on leur enseigne une religion, regardez toutes les opportunités qui s'offrent à vous! Toute la modernité est rejetée, à la limite, on voudrait voir des ghettos.
Hé oui, si aujourd'hui je reste juif (bien que sur le point de craquer me remémorant chaque jour dans quoi je vivais), c'est par simple respect pour mes parents qui ont étés plumés durant des années, pillés de leur argent pas ces voleurs en croyant me donner une éducation. Certes, mon message est cru, mais clair, ces écoles juives "haredi" ne valent rien à ce jour, ce n'est qu'une grosse arnaque pour vous pomper tout votre argent. Cela ne suffit-il pas que les gens n'en aient pas assez pour venir demander autant? C'est pourtant rentré dans les mœurs. Certes, c'est supportable avec deux enfants, mais avec Quatre? Six? Huit?
A cela s'ajoute bien sur le fait que durant les examens nationaux, les élèves sont bien obligés de voir ce que sont les établissement publics, et malheureusement, ils se rendent vite compte des conditions dans lequelles ils vivent, le manque de liberté qui leur est pourtant dû, le manque d'activité, les économies qu'on fait sur le dos de leur éducation pour fournir un luxe à certains. C'est pourquoi, ce sont les mêmes qui ont étés dans les yeshivot que vous retrouverez dans les plages mixtes en israël. Rien ne sert de continuer l'enfermement, Paris n'est pas Bené Berak il faut apprendre à l'école comment s'ouvrir aux autres en restant un bon juif, quand on voit le nombres de h'oumrot qui sont imposés, c'est proche du suicide. Pensez donc, si vous prenez une balle, si vous voulez lui donner une forme géométrique, ce n'est pas en la serrant une vous la lui donnerez au contraire, vous allez l'éclater. C'est pourquoi, il en est de même pour chacun, il faut tenir compte de la personne, faire des études n'est pas un crime, avoir son Bac non plus. Si une personne veut manger du lait non chamour, mieux vaut le lui accorder plutôt qu'il ne craque sur du taref. Si une personne veut en fréquenter d'autres de sexe opposé, mieux vaut le lui permettre (sans aller trop loin bien sur) que cela arrive en mariage mixte H"V. Ne vous êtes vous jamais demandés pourquoi ce sont les traditionalistes que l'on voit souvent partout plus que les orthodoxes? Parce que ces dernier, bien que plus ou moins pratiquants développent un amour pour la torah. Côté orthodoxe, on ne vous le dit pas, mais l'abus d'étude en provoque un dégout, il faut savoir doser si on veux arriver au bon mélange. Ce qui était valable hier ne l'est plus aujourd'hui, chaque génération n'a pas que des défauts comme le veulent faire entendre les "grands" de notre génération, il faut comprendre avant d'aller trop loin jusqu'à ce que ces jeunes se sentent rejetés. Avant de penser à la torah, il faut penser à la personne en elle même car il est évident qu'enfermé et forcée, une personne étudie avec beaucoup moins de volonté qu'une personne qui a choisi.
A présent, je laisse ce message là, tel qu'il est, je pourrais continuer durant des heures, mais l'essentiel y est.
C'est ici, ma pensée, j'ai écris ce que j'ai ressenti parce que je l'ai vécu.