Bonjour
Retour au titre : les amitiés judéo chrétiennes.
Cela peut s’écrire vite mais doit peut être se lire lentement.
Qu’il y ait amitié suppose au moins deux présences.
problème.
Pour le chrétien le vrai juif c’est lui-même, tout autre est archaïsme, reliquat.
Pour le juif, le chrétien n’existe pas, le juif ne connaît que Rome, chrétien est une imposture.
Un côté :
Chrétien, qu’est ce que c’est, ça arrive quand ?
En interne, cela se dit au moins judéo romain, plus élargi, judéo gréco romain.
Alors amitiés judéo chrétiennes, c’est à dire judéo/judéo-romaine ; judéo/judéo-gréco-romaine ?
Voyons une image : un homme cloué sur une croix. L’homme serait roi des juifs, la croix est assurément romaine.
De Rome retenons ceci: par la puissance militaire, le droit.
Par ce droit du plus fort, la paix et le commerce.
Par la Grèce, le lien à l’archaïque, au mythe, aussi la trace du dépassement du mythe : la philosophie, l’univers/citée du logos.
Un empire gréco romain, cela ne suffisait pas ? Cela, ne se suffisait pas ? Pas ou plus.
Pourquoi, fallait il que l’empire s'annexe le « judéo » ?
A quoi sert donc l’élément « judéo » ? A quoi sert t il, a-t-il servi à la place éminente du D.ieu?
Roi Juif, entendons ainsi : souveraineté juive, tant singulière (de soi à soi) que collective (peuple), et articulation de ces deux dimensions.
D’histoire l’on sait que la souveraineté juive se dissout difficilement dans les empires.
La puissance de l’empire de Rome rencontre là une autre puissance, mémoire d’autres rencontres et d'autres empires
Autre de la puissance ? Puissance de l’autre ? Puissance autrement ? Autrement que puissance ?
De l’Egypte, le juif doit se souvenir qu’il en fut sorti, après esclavage ; Rome manifestement connaît l’histoire et s’en souvient aussi.
A Rome, la croix serait réservée aux esclaves ; esclave, degrés zéro de la souveraineté, impuissance, impropriété sur soi et sur autre : objet.
L’esclave devient D.ieu ? Etrange renversement, étrange lien du bourreau à sa victime, étrange hommage ? Le plus bas placé au plus haut.
Dialectique du maître et de l’esclave ? Une forme de remord ?
Par la croix, l'empire dit vrai, l’empire donne ainsi à voir le réel, son réel.
D’où que la puissance réelle de l’empire, son D.ieu, trouve sa source dans la mise à mort de l’esclave, l’esclave mis à mort nourri l'empire, particulièrement cet esclave là : le juif.
Avec le signe de la croix, tout l’empire sait cela, tout l’empire voit et tout l’empire…adore.
Empire de la vérité et vérité de l’empire.
Image de la vérité, « véronique », vérité de l’image.
Pour être radicalité impériale, empire des empires, l’empire Rome se doit de trouver un esclave à sa mesure ; et là, il trouve le juif, mémoire d’esclavage, frotté, aux plus impériaux et divers des empires archaïques.
Sous le signe d’une souveraineté juive mise à mort, l’empire peut se déployer comme maison de tolérance, sous le signe nouveau, toutes les religions demeurent.
A la lettre, l’être mis à mort là est aussi mise à mort d’une lettre, lettre morte.
Dans l’empire le juif de chair continuera à circuler, sa circulation est même nécessaire à l’empire,
Le juif porte entre autre ceci : que les empires on des soucis à se faire avec la lettre carrée.
L’empire verrouille la lettre au moyen de deux « testaments », deux lettres mortes, l’ancienne, celle des juifs, et la sienne, celle des chrétiens, témoignent (testimoniare) que la lettre est morte, que la lettre est mort.
En elle même la lettre ne fait pas image, elle est distance prise par rapport à l’image (sortie d’Egypte/hiéroglyphe).
La mise en image de la lettre par l’empire en viole la substance
L’empire autorise et nécessite le commerce, tout les commerce, si besoin par la guerre : meurtre et viol.
Or la lettre, peut se négocier, s’échanger, se perdre, se retrouver, se donner, mais elle ne peut pas s‘acheter, ni se vendre, la lettre est d’un commerce hors commerce.
Elle fait corps avec qui la porte et se paye du prix de son sang, elle vaut ce que vaut celui qui la porte.
Si Rome a besoin de l’esclave juif et de sa singulière souveraineté, c’est que l’empire va mal, précisément il va trop bien. L’accumulation des richesses, attire la convoitise des barbares qui campent aux frontières et amolli l’ardeur guerrière à l’intérieur des frontières.
Rome sait qu’au moment Moïse, le cœur de l’Egypte fut alourdi par les signes de la délivrance des esclave juifs, l’Egypte a tergiversé, l’Egypte a tardé à s’ouvrir, elle y a perdu tous ses principes (premiers nés), puis elle s’est perdue à poursuivre trop loin ce qu’elle ne pouvait plus retenir.
Rome ne va pas poursuivre pas, elle va intégrer, et en intégrant, elle va désintégrer.
Rome annonce et réalise, la délivrance des esclaves, Rome alourdi le cœur des juifs !
Puissance de retournement, et retour de la puissance, les esclaves, juifs ou non, promus citoyens donnent de l’intérieur un sang neuf à l’empire.
Rome organise en interne la gestion systématique et méthodique de la catastrophe.
L’empire se prépare a renaître de ses cendre en phagocytant l’ennemi « intérieur ».
Pour l’empire, c’est bien la fin des temps, et la réalisation de la bonne nouvelle.
L’empire romain place au plus haut, l’esclave juif, celui-ci devient le garant de la pérennité de Rome qui peut désormais n’être plus dans Rome, l’empire nomadise, il s’apprête a se mondialiser et a pulvériser les frontières.
Rome s’installe durablement dans la fin des temps.
Au sens propre le juif est mort, mais son fantôme à un corps errant qui hante l’histoire de l’empire.
A chaque crise, à chaque moment délicat, le fantôme permettra de réaliser de nouveau la grande magie : produire de l’un et refonder l'empire.De l’un contre.
Contre les juifs, il sera toujours possible de reconstituer une unité miraculeuse de l’empire ou de ses poussières, le juif d’empire c’est une « aide contre », un thermomètre aussi.
Viendra enfin l’époque obscure où la température étant montée très haut, l’empire de la guerre voudra casser le thermomètre.
Soyons clair, l’opération est réussie, la solution finale a réussi.
La chute du Reich n’est pas la fin de l’empire sauf a entendre que l’empire a atteint ses fins : le juif est citoyen, comme les autres, humain comme les autres, religieux comme les autres, national comme les autres, guerrier comme les autres, différent comme les autres, athée comme les autres, autre comme les autres, juif comme les autres... etc.
A ce stade tout le monde est ivre et l’on ne distingue plus rien même en plein jour, c'est l'heure des masques.
Pendant le carnaval le meurtre continu.
Les frontières sont abolies, la température monte, le capital, l’impératif capital, peine, mais tient…
Jusqu'à quand ? Jusqu'à sa prochaine refondation annoncée, sans rire, au mois d’avril ?
Que reste t il du juif hors empire quand l’empire est partout ?
Rien.
Bonne nouvelle. Avec les restes le juif sait faire surtout pour commencer quand il ne reste rien.
Un côté.
De la cuisine juive ou de l’art d’accommoder les restes.
Judéo qu’est ce que c’est, ça arrive quand ?
Voyons au début, un début.
« D’emblé la résolution du Roi laissa la trace de son retrait dans la transparence suprême. »
Zohar . Ed verdier, trad C Mopsick.
Dans la transparence suprême l’on avance à tâtons, comme en pleine nuit. Pensez à ces maison de cristal dans les fêtes foraines, ces labyrinthes de verres et de miroirs, miroir, verre lumière, chaleur, l’on approche de la sortie lorsque l’on commence à sentir un air plus frais.
Du Roi, soit, le Roi, le Roi seul, le Roi UN.
Que l’UN se retire, ça laisse une trace ? Quelle trace alors ?
Du rien ou du multiple, ou les deux, ce qui est un multiple minimum.
En soit, écrite, la lettre est toujours d’abord morte, toujours testamentaire, cela se sait dès le beit de berechit.
Beit pas aleph ! L’aleph s’est retiré. Beit vaut deux : duel et pour tout duel ; multiple et pour tout multiple.
Beit vaut maison mais à cette première seconde, à son surgissement, il n’y a encore personne pour l’habiter.
La maison elle-même est trace du retrait, pas de duel possible ne serait possible en présence absolue de l’UN.
Cela commence par un manque, l’UN manque, l’un manque alors qu’il y est au moins quatre fois, une fois comme deux, une fois comme l’un des deux, une fois comme l’autre de l’un des deux et une fois pour toutes.
Si deux vaut trace du retrait, multiple et duel, la maison est alors vaste : haut bas, chaud froid, lumière obscurité, partout et nulle part etc
La trace est partout de l’un et les dangers aussi ; les raccourcis, les courts circuits, la confusion des domaines…Au plus haut la science de lecture de la trace de l’Un demande que soit opérés des prélèvements et des rapprochements afin de procéder aux accouplements féconds, afin de rendre présente un habitant pour la maison.
Le juif fera avec les restes de ce qui était et de ce qui n’est pas encore, et cela aussi l’empire sait le faire.
L’empire qui gère ici et là, le fin fond des espaces.
Alors où va se faire la différence ?
Peut être à partir d’ici : depuis toujours le D.ieu des juifs est autre que le roi des juifs, autre que le juif D.ieu.
A la fin de la fin des temps qui n’en finissent pas de finir, le D.ieu des Juifs se bat contre le D.ieu Juif et le combat dure jusqu’à ce jour.
La puissance de l’empire est réellement d’avoir pris un roi juif pour D.ieu.
Déjà en d’autre temps d' indistinction une reine, Esther s’était accouplée à un roi d’empire ; déjà plus loin un rajout hébreu était venu régulé l’économie de l’Egypte, jusqu'à ce que celle-ci refuse de reconnaître les conséquences logiques de cette régulation.
Rome est empire des empires, venu dernier, il sait, il frappe alors en premier, plus haut et plus fort.
Sa frappe : le baiser qui tue.
Rome vise haut, serre de prés, ne lâche pas et pompe l’air.
Le juif apparu au moment Esther, dans la trace du retrait de l’hébreu, disparaît dans les hauteurs de l’empire romain.
Aujourd’hui l’empire est plat, l’empire est à plat.
Le juif absent à lui même est avenir qui attend un air nouveau.
Que cet air ne regonfle pas l’empire, est une prière.
Il faut aller chercher haut, très haut cet air là en espérant qu'il soit donné.
Bon voilà, je dis ça mais à vous de voir, je ne suis sur de rien.