A
Aralé :
Citation:
Concernant l'attitude à suivre vu la situation actuelle en Eretz. Une fois qu'on a pris sur soi un plus en prière, en mitsvot, en étude, en midot, qu'en est-il de la conduite habituelle ?
Je pense en particulier à l'humour qui accompagne souvent le quotidien juif. D'un côté il est peut être déplacé de faire de l'humour, raconter la dernière blague, etc. alors que nos frères meurent, souffrent, etc. D'un autre côté, il faut éviter la déprime et garder le moral.
Qu'en dit la halaha ?
Ce qu’en dit la Halakha, je ne le sais pas.
Je peux néanmoins vous donner mon sentiment et ma pensée sur la question :
Je pense qu’il n’y a pas de réponse standard ; tout d’abord il y a humour et humour, et ensuite, l’attitude devrait logiquement varier en fonction de votre proximité avec les personnes en souffrance (si l’un des otages est votre cousin germain, cela implique plus de retenue).
Il ne s’agit pas de « jouer un jeu », faites comme vous le ressentez.
Mais de manière plus générale, il ne faut pas se laisser aller à la déprime et il est important de garder le moral et la bonne humeur.
N’allez pas forcément dire cela à la famille proche d’un otage, il faut respecter leur situation, ce drame les touche plus que nous autres
(bien que nous soyons tous concernés à moindre niveau), mais il n’est ni nécessaire, ni bon, ni judicieux de sombrer dans la tristesse.
Jusqu’au milieu des années 80, il y avait des juifs en grand danger en URSS, notamment ceux envoyés en Sibérie.
Pourtant, les juifs de France vivaient quand même et rigolaient aussi. On envoyait des colis de denrées, des lettres, on faisait ce qu’on pouvait faire, mais se miner la vie ne les aurait pas aidés plus que ça.
Avant les juifs du goulag, il y avait aussi des juifs en souffrance et en danger ailleurs, dans différents pays.
En Algérie de 1954 à 1962 -en fait jusqu’à ce que les derniers juifs fuient l’Algérie.
Ainsi que dans de nombreux pays musulmans depuis 1948.
Avant ça, c’était la Shoah, encore avant (depuis 1933) c’était déjà terrible pour les juifs allemands…
Bref, on peut remonter comme ça sur tout un siècle et même avant, depuis à peu près 2000 ans il y a toujours eu des juifs en difficulté sur la planète.
Si même ceux qui n’en furent pas les victimes directes avaient dû se morfondre, nous n’aurions que des ashkenazes de nos jours, la jovialité sfarade aurait succombé à cette succession de pogromes et de Tsarot. CQFD.
La Gmara
Rosh Hashana (18b) indique que les jeûnes
(à part Yom Kipour et Tisha Beav) ne sont obligatoires que lorsqu’il y a une « Gzeira »
(des pogromes, de la discrimination, des mesures) contre les juifs, ce qui est interprété par certains commentateurs comme voulant dire une « Gzeira contre les juifs
quelque part dans le monde ».
Les périodes où les Taaniot étaient facultatifs étaient bien courtes...