Nous sommes en page 4 sur ce post qui avait fait rage il y a un moment maintenant.
En relisant un morceau, je l'aperçois qu'il y a un message qui n'a pas été répondu, il se trouve en page 1, posté par
Mertsag le 5 novembre 2012, en voici une copie in extenso:
Citation:
Kvod Harav,
Hazak, hazak, 1000 fois hazak !
Si vous me permettez une toute petite remarque : dans les "alternatives" que vous proposez, vous incluez l'étude du Talmud [par les femmes].
A mon très humble avis, ce serait également à ranger dans les "changements brutaux" à éviter (en France du moins)...
Même si dans certains milieux c'est de plus en plus répandu, et pas formellement interdit par la Hala'ha, cela marque clairement une rupture par rapport à nos traditions ancestrales.
Il y a tant de choses à étudier dans le judaïsme (et je suis à 100% pour que les femmes étudient autant qu'elles veulent de façon générale), pourquoi vouloir à tout prix se plonger dans un texte écrit par des hommes, pour des hommes, avec une structure typiquement masculine, si ce n'est pour essayer d'être l'égal des hommes ?
Je trouve personnellement cette "réforme" dangereuse, pour les mêmes raisons que vous décrivez à propos de la Kriat Hatorah féminine.
Mais si pour la Kria, les risques à long terme que vous évoquez ne sont encore que virtuels, on remarque déjà, là ou cela se pratique, des effets de l'étude du Talmud.
Pour être plus précis, comme vous le savez (ce n'est pas moi qui vais vous apprendre cela !), la maîtrise du Talmud demande un engagement de longue durée (cela ne s'acquiert ni en 2 heures hebdomadaires, ni même en une ou deux années à plein temps). Cette étude étant généralement en plus d'études "profanes" (professionnelles ou académiques), cela retarde d'autant l'âge auquel les jeunes filles sont (ou se sentent) prêtes à se marier. Et, comme vous le savez, plus on attend, plus c'est compliqué... De plus, une femme ayant un niveau en Talmud élevé aura des attentes en conséquence de la part de son mari, ce qui restreint encore "le choix". Ceci est (toujours à mon très humble avis) un facteur (parmi tant d'autres) qui débouche sur la crise des chidou'him que l'on rencontre actuellement (et qui frappe particulièrement durement, justement, les milieux où les femmes étudient le plus).
Peut-être que cette impression (l'impact sur les chidou'him) est erronée, peut-être que ce n'est qu'un décalage momentané sans conséquence grave à long terme (après tout Sarah Schenirrer a fait trembler plus d'un rabbin avant d'imposer son modèle) mais quoi qu'il en soit, je me dis qu'il vaudrait mieux éviter de développer cette "nouveauté" en France (où le phénomène est encore marginal comparé à ailleurs), au même titre que tous les "changements brutaux" que vous dénoncez.
Si vous pensez que l'étude du Talmud par les femmes n'est pas comparable à la Kriat Hatorah par les femmes, je vous serai infiniment reconnaissant de bien vouloir m'expliquer pourquoi.
A part ce tout petit détail, je ne trouve suffisamment de mots pour vous exprimer mon admiration et vous remercier pour la qualité de vos interventions.
Kol touv
Je viens donc répondre à ce message avec un grand retard.
Citation:
Kvod Harav,
Hazak, hazak, 1000 fois hazak !
Merci, merci, 1000 fois merci :)
Citation:
...l'étude du Talmud [par les femmes].
A mon très humble avis, ce serait également à ranger dans les "changements brutaux" à éviter (en France du moins)...
Même si dans certains milieux c'est de plus en plus répandu, et pas formellement interdit par la Hala'ha, cela marque clairement une rupture par rapport à nos traditions ancestrales.
J'entends.
Néanmoins la rupture est différente, elle est de nature à rapprocher les femmes de D.
Je ne dis pas qu'il faille imposer l'étude du Talmud aux femmes, bien sûr.
Je sais que le permettre est déjà un changement, cependant ce changement a déjà été amorcé, par le
Rabbi de Loubavitsh et quelques autres, même le
'Hafets 'Haim à son niveau, en permettant et encourageant les filles à étudier la Bible, la ala'ha, Avot et le moussar, il y avait déjà une rupture très nette.
Mais il a jugé cela nécessaire en fonction du changement de mentalité des jeunes générations.
Je crois que c'est aussi le cas de nos jours, en tout cas pour certaines femmes: elles n'ont presque plus de lien avec D. , si cela doit passer par l'étude, au moins elles resteront juives (dans la tête).
Et surtout, la rupture avec le passé étant plus qu'enclenchée, cela ne servirait plus tellement de s'entêter sur ce point dans la mesure où il n'est pas vraiment de nature à déstabiliser la pratique du judaïsme, voire l'inverse.
Je ne parle pas des femmes qui étudient le Talmud par elles-mêmes, en se persuadant qu'elles comprennent tout sans l'aide d'un guide et arrivent à des compréhensions d'un ridicule inégalable si ce n'est par leur orgueil, c'est malheureusement souvent le cas parmi ces femmes qui n'ont étudié le Talmud que par le biais d'une université auprès d'enseignants dont les capacités sont plafonnées à la seule traduction du texte mais à qui il manque le fameux Shimoush dont le Talmud lui-même souligne le caractère indispensable.
Cette lacune va généralement de paire avec l'orgueil de ces personnes (femmes ou hommes), persuadées que rien ne leur échappe puisqu'elles savent traduire le texte de l'araméen.
Concernant le Shimoush, voyez encore ce que j'ai écrit ici:
http://techouvot.com/refome_ou_progres-vt14592.html?highlight=
Citation:
Il y a tant de choses à étudier dans le judaïsme ... pourquoi vouloir à tout prix se plonger dans un texte écrit par des hommes, pour des hommes, ...si ce n'est pour essayer d'être l'égal des hommes ?
J'entends de nouveau.
Toutefois, il y a tellement peu d'hommes qui étudient le Talmud que ce n'est pas comparable à la Kriat athora :)
Aussi, lorsque vous parlez d'un texte "
écrit par des hommes et pour des hommes" (argument rabâché même par des femmes qui veulent expliquer leur difficulté à saisir les raisonnements talmudiques), je soulignerais qu'à ce compte, on peut voir le même problème dans l'étude des mathématiques, de la philosophie, de la botanique, de la géologie, de la biologie, de la chimie, de la géométrie, de la physique, ... la musique, l'astronomie, l'économie, la psychologie, l'histoire, la politique, la théologie, la criminologie, le droit, la médecine, ........
Dans toutes ces sciences, l'apport des femmes est minime comparé à celui des hommes, toutes les bases de ces savoirs ont été élaborées "par des hommes pour des hommes" comme vous dites, mais cela n'empêche pas que les femmes qui y ont actuellement accès ont pu y apporter leur contribution pour faire progresser ces disciplines.
En les excluant de ces disciplines "masculines", qu'est-ce que vous leur laissez? La sorcellerie? la restauration? (et encore, jusqu'à ce jour, les plus grands chefs sont des hommes)
Citation:
on remarque déjà, là ou cela se pratique, des effets de l'étude du Talmud.
Ha bon, Je ne le savais pas. Mais êtes-vous sûr que c'est le résultat de l'étude? Ne serait-ce pas plutôt le résultat de l'orgueil qui va souvent avec comme je le disais plus haut?
Il y a eu plusieurs femmes érudites dans l'histoire et on ne retient pas des effets négatifs rapidement survenus.
Citation:
cela retarde d'autant l'âge auquel les jeunes filles sont (ou se sentent) prêtes à se marier
Je reconnais l'existence de ce problème sans pour autant le voir forcément lié avec cette étude. Encore une fois, il y aura les orgueilleuses habituelles qui voudront surtout se faire remarquer, qui iront fanfaronner dans leur synagogue en citant des passages du Talmud à l'encontre du rabbin (si c'est un homme), celles-là ont déjà du mal à se marier et généralement, ces femmes-là n'arrivent jamais à se marier et si elles se marient , ça ne dure pas.
Connaissez-vous des femmes de cette catégorie qui rouspètent systématiquement contre les hommes et qui tiennent à montrer leur connaissances talmudiques à chaque occasion, qui soient restées mariées plus de dix ans?
N'avez-vous jamais remarqué que toutes ces femmes qui se disent érudites sont des divorcées?
Elles se l'expliquent certainement en disant qu'aucun homme ne supporte l'érudition de sa femme.
Je pense personnellement que c'est faux, ce que les hommes ne supportent pas c'est l'orgueil pédant de ces femmes qui se croient érudites.
Mais quand bien même auraient-elles raison, elles admettent donc que cette érudition n'est pas compatible avec une vie de couple/de famille.
A elles de faire leur choix...
Selon moi, le choix n'est pas entre "famille" ou "étude", mais entre "orgueil" ou "étude dans le but de se rapprocher de D."
Citation:
De plus, une femme ayant un niveau en Talmud élevé aura des attentes en conséquence de la part de son mari, ce qui restreint encore "le choix"
Puisque les Sages recommandent d'épouser un érudit, ce choix devrait déjà être restreint. C'est comme si vous disiez que s'astreindre à chercher un pratiquant restreint le champ de recherche...
Citation:
Ceci est ... un facteur... qui débouche sur la crise des chidou'him que l'on rencontre actuellement (et qui frappe particulièrement ... les milieux où les femmes étudient le plus).
C'est vrai, seulement je pense que la difficulté n'est pas liée à l'érudition de la femme, mais à ses midot. Si elle est érudite sans en éprouver de l'orgueil, je ne vois pas en quoi son érudition serait un point négatif, au contraire.
Citation:
quoi qu'il en soit, je me dis qu'il vaudrait mieux éviter de développer cette "nouveauté" en France
Je ne propose pas un nouveau système à l'instar du concept du séminaire qui était nouveau, celle qui veut rester une juive classique le peut, je dis juste aux femmes qui trouvent nécessaire d'organiser des lectures de femmes, qu'elles feraient mieux d'étudier.
Citation:
au même titre que tous les "changements brutaux" que vous dénoncez
J'ai déjà souligné la particularité de tout ce qui touche au rituel synagogal.
De plus dans ce cas, l'aspect facile d'un minian disparaît un peu pour ne laisser en scène que les femmes réellement motivées par un lien avec D.
Citation:
Si vous pensez que l'étude du Talmud par les femmes n'est pas comparable à la Kriat Hatorah par les femmes, je vous serai infiniment reconnaissant de bien vouloir m'expliquer pourquoi.
Je viens de le faire (je réponds au fur et à mesure sans encore avoir lu la suite de votre message).
Citation:
A part ce tout petit détail, je ne trouve suffisamment de mots pour vous exprimer mon admiration et vous remercier pour la qualité de vos interventions.
C'est trop, c'est trop. Je vais rougir...