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Connaissez-vous un livre qui explique bien les "anomalies de texte" dans la parasha ?
J’en connais plusieurs, mais aucun qui expliquerait les bizarreries de manière systématique…
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1. Par exemple, qui explique pour chaque cas l'emploi du verbe au singulier alors que les sujets sont au pluriel : Vayamot Er VeOnan est un exemple parmi beaucoup.
Vous parlez probablement de
Bemidbar (26,19) (lu récemment), mais ça se retrouve aussi dans
Bereshit (46,12) toujours au sujet de Er et Onan. וימת ער ואונן
Certains expliquent que le choix du singulier vient ici pour indiquer qu’ils sont morts pour la même raison, de la même mort, comme l’expliquent ‘Hazal (cités dans
Rashi Bereshit 38,7). Cf.
Ets Ha’haim et
Or Ha’hama de Rabbi Moshé ‘Horev (Bnei Brak 1998, p.184).
On pourrait aussi l’appliquer à Nadav et Avihou au sujet desquels il est aussi écrit
(Bemidbar 3,4 et 26,61) וימת נדב ואביהוא au singulier.
Rav David Breisacher (Na’halat Dvash Bemidbar 26,19) le suggère aussi.
Il faut savoir que ça arrive (ce genre de désaccords en nombre) dans le Tanakh, lorsque le verbe précède le sujet dans la phrase comme dans ces deux cas cités.
Voir encore
Bemidbar (32,25) ויאמר בני גד ובני ראובן
(mais cf. Netsiv ad loc qui propose une explication).
Je pense que dans la grammaire biblique c’est correct, contrairement à la grammaire de l’hébreu moderne (ou française…).
Lorsqu’on mentionne le verbe en premier, puis viennent deux sujets, le verbe peut être au singulier, cela signifie : et mourut Er, et Onan aussi.
Ainsi, on retrouve souvent ויבא משה ואהרן au singulier
(Shemot 7,10 et 10,3) (Vayikra 9,23) (Bemidbar 17,8 et 20,6).
Je pense que c’est ainsi dans la grammaire biblique et qu’il n’est pas juste de vouloir appliquer à la Torah les règles tardives des grammairiens de Tibériade ou des Rishonim -kal va’homer celles des A’haronim, et Kal Va’homer ben bno shel Kal Va’homer pour la grammaire de l’hébreu moderne.
J’ai soutenu cette idée durant des années sans comprendre pourquoi j'étais le seul à le dire, puis j'ai trouvé un grand spécialiste en la matière qui m’a devancé sur ce point, c’est le
Gaon Rabbi Baroukh Epstein dans
Tosséfet Brakha (Shemot 36,1) sur le passouk ועשה בצלאל ואהליאב (où là encore, le singulier ne se comprendrait pas).
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2. Ou encore par exemple dans Parachat Massei (chap 34, v 16 et suivants), dans l'énumération des premiers princes, le passouk ne rajoute pas le mot "Nassi" et elle ne commence à le faire que pour le prince de la Tribu de Dan
Voyez le
Or Ha’haim Hakadosh (34,19) qui apporte 3 explications (dont une au nom de
R. Nissim Gaon), et voyez aussi le
Beit Its’hak (Reitbord) (Jér. 1910, daf 58a) qui apporte une sympathique explication très différente.
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Ce sont des questions "toutes bêtes" mais cest vrai qu'en général il n'y a pas vraiment de réponses (sous forme de Pchat) rapportées.
Il faut chercher dans les Sfarim.
Hélas je ne connais pas UN sefer qui parlerait systématiquement d’au moins 90% des anomalies de ce type, parfois c’est dans tel livre, parfois dans tel autre…
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3. Dans la même référence, l'ordre des tribus ne correspond ni à l'ordre de naissance, ni à l'ordre de voyage. Après avoir consulté une carte à la fin du Houmach, je crois comprendre que c'est en fonction de leur position géographique du Sud vers le Nord. Mais j'aurais bien aimé avoir un séfer qui me le dise.
Après avoir écrit ces lignes, j'ai regardé ce que dit le Houmash Artscroll justement et je vois qu'il dit que l'ordre ne semble correspondre à rien (!), en citant toutefois un Ramban (13, 4) qui indique qu'il s'agit d'un ordre d'importance (pourquoi n'a-t-il pas expliqué simplement que c'est géographique, ce qui semble bien coller au Pshat ?
Je précise que je n'ai pas le Ramban pour pouvoir contrôler clairement ce qui y est dit.
Il ne faut pas s’imaginer que le
Artscroll soit le « dernier mot » et que s’ils disent qu’il n’y a pas d’explication c’est qu’il n’y en a pas dans la littérature rabbinique (même classique).
Ils n’ont pas tout lu et parfois vous pourrez trouver des commentateurs, même parmi les classiques, qu’ils n’ont pas vus.
En l’occurrence, ici, voyez le
‘Hezkouni (ad loc) qui explique pourquoi Yehouda, Shimon et Binyamin sont regroupés.
Citation:
En gros, je recherche un Sefer de pchat collé au texte, à la forme et au fond. Je sais qu'on peut trouver des explications à droite et à gauche chez les Mefarshim classiques, mais un titre donné qui explique bien tout serait parfait, et surtout pour les points 1 et 2.
En connaissez-vous un ?
Non.
Ça ne veut pas dire qu’il n’existe pas, ça veut juste dire qu’aucun sefer n’a retenu mon attention à ce titre.
Il y a énormément de sfarim très intéressants, mais je n’en connais aucun que je puisse consulter avec l’assurance d’y trouver une réponse à
(presque) chaque bizarrerie du texte.
Si vous voulez l'écrire, ça serait un travail précieux! Je vous y encourage.