Bonjour gabensour,
J'ai grand plaisir à vous retrouver ici.
Vous savez certainement que la base de toute compréhension est le discernement. Confondre volontairement ou inconsciemment plusieures choses, même si elles comportent entre elles de très nombreux points communs, et peuvent naturellement être associées, reste la meilleure des recettes pour s'embrouiller, et ne plus rien comprendre à la réalité.
Vous écrivez :
"Les rabbins qui dirigent les séminaires de kirouv
a) se revendiquent de ces milieux
b) ont bien souvent l'accord des guedolim
c) cherchent à rapprocher leurs "ouailles" de ce monde de vie et de pensée.
Par conséquent
a) les critiques envers le monde haredi s'appliquent aux mouvements de kirouv
b) et inversement."
Examinons lesquels parmi les trois points que vous soulevez, sont à même de mener aux deux conclusions sur lesquelles vous cherchez à aboutir.
1) "Les rabbins qui dirigent les séminaires de kirouv se revendiquent de ces milieux."
En effet c'est généralement le cas. Et alors ?
Les ouvriers qui bâtissent les immeubles en Israël proviennent généralement de la population arabe. Cela signifie-t-il que celui qui pense devoir critiquer la conduite des arabes en Israël, critiquera aussi les constructions dans ce pays ? Quel rapport ?
Je peux apprécier l'immobilier israélien sans apprécier la population arabe. Ou à l'inverse apprécier les arabes en Israël mais pas l'immobilier.
Autre exemple, les personnes qui travaillent dans l'association "Zaka" se revendiquent en général des milieux 'haredim.
Une critique sur Zaka doit alors toucher les 'haredim, ou bien à l'inverse une critique sur les 'haredim doit pouvoir être appliquée sur Zaka ? Quel rapport ? On peut très bien apprécier le travail de Zaka, et pas les 'haredim en général, ou bien être soi-même 'haredi tout en critiquant cette association.
Oui, celui qui en veut énormément aux arabes trouvera grand plaisir à critiquer les constructions en Israël. C'est une occasion pour lui, s'il trouve un défaut dans la qualité de l'immobilier, de déverser sa haine une fois de plus.
Mais pensez-vous que ce soit là un argument valable, ou bien plutôt un instinct primitif sans valeur argumentative ?...
2) "Les rabbins qui dirigent les séminaires de kirouv cherchent à rapprocher leurs ouailles de ce monde de vie et de pensée."
Ici, avant de réfléchir il faut que nous nous mettions d'abord d'accord sur une question générale : Vaut-il mieux être totalement non religieux, ou bien 'haredi ?
Vous (ou bien meyerlansky) êtes en droit de penser qu'il est préférable de rester non-religieux plutôt que de devenir un de ces "'haredim fanatiques". Si c'est le cas, alors vous avez tout à fait raison : tous les arguments en défaveur des 'haredim sont de bonnes raisons pour dénigrer les séminaires de kirouv sous leur forme actuelle.
Cependant ce que meyerlansky semble ne pas avoir compris c'est que mon intervention se présentait à l'intérieur d'un sujet lancé par kirouvman, dans lequel il était acquis depuis le départ qu'il vaut mieux être 'haredi qu'être non religieux. La seule question qui se posait était de savoir s'il est convenable, pour arriver à cette fin "louable", d'utiliser des moyens "douteux".
On peut donc penser que devenir 'haredi n'a rien de louable, mais dans ce cas on est simplement hors sujet. Si c'est là que meyerlansky avait mal, il s'est tout bonnement trompé d'adresse, ce n'était pas du tout le sujet de la discussion.
3) "Les rabbins qui dirigent les séminaires de kirouv ont bien souvent l'accord des guedolim"
C'est la seule parmi vos trois affirmations qui possède un certain rapport avec vos conclusions. Mais ici encore, avec une seule de vos deux conclusions : Si les gedolim donnent leur approbation aux séminaires de kirouv, alors une critique portant sur les séminaires pourrait s'adresser aux guedolim et donc "par transitivité" aux 'haredim en général.
Par contre aucune critique portant sur le monde 'haredi ne peut, au nom de la raison invoquée ici, être portée à l'encontre des séminaires de kirouv. Si une personne que je dénigre pour une raison ou une autre, en venait à apporter son soutien à la croix rouge, je n'y verrais pas une raison de m'en prendre à cet organisme. Or meyerlansky ne manquait pas de déverser sa "colère" contre les 'haredim sur le dos des séminaires de kirouv. Quel rapport avec le sujet ? Devais-je me laisser entrainer par lui dans une discussion qui n'a absolument rien à voir avec le sujet sur lequel j'avais choisi d'intervenir ? Je pense que non.
Quant au point que vous avez soulevé (l'approbation que donnent parfois les guedolim aux organismes de kirouv) il a largement été débattu au cours de la discussion, bien avant que je n'y apparaisse moi-même. Une file spéciale a même fini par être créée par kirouvman (portant sur l'idée générale du "Daat Torah"
http://www.techouvot.com/daat_torah_vous_en_pensez_quoi-vt5207.html ) afin de ne pas en venir à trop déborder du sujet d'origine.
Personnellement je suis ici grosso modo du même avis que Kirouvman qui écrivait à Frison (le 6 avril 2008) :
"Alors, évidemment, reste l'argument ultime – l'assentiment des Gedolim. (…) Vous comprendrez qu'il est impossible de se satisfaire d'une simple déclaration verbale, obtenue qui plus est de troisième main. Il faudra, à ce moment-là, vérifier dans quels termes la question à été soumise, et quelles informations ont été données au Rav."
Connaissant personnellement plusieurs des fameux "guedolim" d'assez près, je puis vous dire ma conviction que leur approbation – lorsqu'elle existe – porte sur l'idée générale de "rapprocher des juifs de la Torah à l'aide d'une argumentation scientifique", mais qu'ils n'ont probablement aucune notion de la plupart des arguments employés, et certainement encore moins des éventuelles critiques qui peuvent planer sur ces arguments.
Je ne vois donc pas dans ces approbations une contradiction à ce que de notre côté nous tachions d'élucider la valeur véritable des arguments proposés par les séminaires, et le cas échéant allions les critiquer.
Le seul point qui touchait vraiment au sujet que meyerlansky a su soulever, est le résultat négatif qu'ont parfois les séminaires de kirouv sur certains participants. Cette donnée est à étudier (pour moi en tout cas). D'après l'article écrit par Frison dans son blog (
http://lemondejuif.blogspot.com/2007/04/orata-tchouva-du-coeur-ou-de-lesprit.html ) la question aurait été présentée aux guedolim.
Quoi qu'il en soit, je ne voulais pas entrer dans le vif du sujet avec meyerlansky tant que celui-ci cherchait à "démolir" les 'haredim par tous les moyens, plus qu'il ne cherchait à traiter du sujet même des séminaires. J'espère que vous comprenez ma démarche.
Je le répète une fois de plus, le seul but de mon intervention était d'établir la distinction entre preuve "fausse" et preuve "pas nécessairement convaincante".
Je pensais certes aussi pouvoir débattre avec les internautes des fameux codes dans la Torah, qui ont toujours été une énigme pour moi. Mais voyant l'accueil "chaleureux" qui m'a été réservé, je m'en suis tenu à mes premiers propos. Dommage pour moi, mais rien de grave dans l'absolu :)
Au plaisir de vous lire,
Kol Touv.
PS: En déplacement, je ne retrouverai une connexion internet stable que dans une dizaine de jours.