Que peut-on repondre à quelqu'un qui nous dirait qu'il est anormal que D' demande aux juifs de respecter le Chabbath (ne pas porter, cultiver, arroser ...) alors que lui-même transgresse ce jour puisque la tradition veut que D' soit derrière chaque evenement naturel : il fait tomber la pluie, souffler le vent, pousser chaque arbre ... ?
Il nous est enjoint d’imiter Hachem (imitatio Dei). C’est ainsi que le Tanna Abba Chaoul, prenant appui sur le verset : « Ceci est mon Dieu, et je L’embellirai » (Chemoth 15, 2) nous apprend que, de même qu’Il est gracieux et miséricordieux, de même devons-nous être gracieux et miséricordieux (Mekhilta Chira).
Il n’existe, en revanche, aucune donnée théologique qui impose à Hachem d’imiter l’homme, et par conséquent de s’astreindre à l’observance des mitswoth.
Si je comprends bien, D' serait comme un chef ou un pere qui dirait à son fils : "fait ce que je dis et pas ce que je fais ...".
Ne devrait-il pas montrer l'exemple ?
Il a d'ailleurs observé une fois le chabath : le 7eme jour de la création en s'aretant de créer. Pourquoi ne le referait-il pas tous les chabbath ?
Il ne me paraît pas possible, sauf à verser dans une forme de panthéisme réprouvée par la tradition juive, de comparer Hachem à un père ou à un chef humains, et de Lui prêter les mêmes sentiments que les nôtres.
Si, d’autre part, la Tora indique (Chemoth 31, 17) que Hachem « S’est reposé le septième jour », c’est comme l’indique Rachi (ad loc.) « pour rendre accessible à l’oreille humaine ce qu’elle est apte à comprendre ». En d’autres termes, l’idée selon laquelle Hachem s’est reposé le Chabbath de la création ne représente rien d’autre qu’un anthropomorphisme destiné, comme nous l’apprend Rambam dans ses Hilkhoth yessodei ha-Tora (1, 9 et 1, 12) à rendre intelligible à l’être humain des réalités sublimes qui le dépassent.
J’ajoute, sur la suggestion de rav Marc Meyer, l’explication suivante de Rabbeinou Be‘hayé (ad Chemoth 15, 2 et Devarim 30, 5) :
L’expression : chir ‘hadach tranche avec les autres emplois dans le Tanakh du mot « chir », en ce sens qu’elle est au masculin alors que les autres cas où le texte parle d’un chant, le mot est au féminin.
La raison en est que, dans ce monde-ci, le peuple d’Israël ne cesse « d’enfanter » exil après exil. Dans le monde à venir, en revanche, il cessera d’accumuler cette triste répétition.
Le but du Chabbath est de montrer que Hachem dirige le monde. En effet, étant donné qu’il continue de fonctionner ce jour-là sans que j’intervienne, le repos que j’y observe me permet de prendre conscience que l’univers est dirigé par Lui, et non par moi. Si Hachem cessait de travailler le Chabbath, tout le sens de celui-ci s’en trouverait perdu (Adapté d’un chiour de Rabbi Miller sur le Midrach).
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