Citation:
Le "amen" d'un goy a la bénédiction d'un juif a-t-il une valeur ?
(Si jamais on tient à ce que ses bénédictions soient toujours suivies d'un Amen, est-ce que le amen d'un goy vaut mieux que rien du tout ou pas ?)
Oui, le Amen d’un Goy a une valeur, s’il comprend ce qu’il dit et est bien intentionné.
(Souvenez-vous qu'Avraham Avinou encourageait les "goyim" à faire la bénédiction du repas, c'est qu'elle a son importance.)
Concernant la Kpeida de vouloir que nos bénédictions soient suivies d’un Amen, il faut savoir que ce n’est pas Halakhique, mais Zoharique.
C’est un
Zohar (P. Ekev) cité dans le
Kaf Ha’haim (§124, sk.31) qui parle d’une condition optimale d’une brakha lorsqu’elle est suivie d’un Amen (d’autrui), mais de là à en faire une obligation, il y a de la marge.
Le
Bigdei Yesha (§167, sk.33) cite le
Arizal qui conseille à celui qui se trouve seul, de s’efforcer dans la Kavana de sa Brakha et cela créerait un Malakh qui répondrait Amen.
Je n’apprécie pas la diffusion de ce type d’informations généralement mal comprises par les Amei Haarets
(qui seront persuadés -je le sais, de leur compréhension burlesque de ce Maamar et seront aussi souvent prêts à pourfendre quiconque osant leur expliquer le réel sens de ces dires), mais je le cite pour indiquer que même le
Arizal admettait que l’on puisse faire une brakha seul sans avoir besoin de se mettre en chasse d’un « répondeur d’Amen ».
Par rapport à cette Kpeida, les poskim se contentent du Amen d’un enfant (Shehiguia Le’hinoukh = qui comprend ce qu’il fait quand il répond Amen), bien qu’il ne soit pas « Bar Mitsva » -tenu et concerné par la mitsva.
A partir de là, le Amen d’un Goy
(non-idolâtre) qui comprend ce qu’il dit devrait faire l’affaire
(surtout d’après l’opinion -non retenue- selon laquelle le non-juif est tenu de réciter les bénédictions sur la nourriture. Son Amen pourrait alors être préférable à celui d’un enfant).
A présent, plus encore: si c’est un Goy qui fait une Brakha, doit-on répondre Amen ?
Les Poskim discutent de ce point.
Le
Shoul’han Aroukh (O’’H §215, 2) écrit qu’on ne répond pas Amen après la brakha d’un non-juif.
Là-dessus, le
Rama écrit que si l’on a entendu TOUTE sa brakha
(et qu’il s’agit bien d’une brakha classique et non dédiée à une idole etc.), on répond Amen.
(Le Taz précise tout de même qu’il ne s’agirait pas d’un ‘Hiyouv mais d’un Reshout -cité par le Mishna Broura sk.12).
Le
Biour Halakha (§215, d’’h Im Shama) souligne que certains A’haronim comprennent du
Rambam qu’on ne répondra pas Amen à la brakha du non-juif même dans ce cas, mais il conclut que ce n’est pas la Halakha à retenir.
Pour lesdits A’haronim, voir
Kaf ha’haim (§215, sk.14).
Il écrira quand même
(sk.15) qu’à la Brakha d’un musulman on répondra Amen, car il n’est pas idolâtre.
A partir de là, dès que l’on parle d’un Goy non idolâtre, il semble qu’il faille répondre Amen à sa Brakha
(nous parlons d’un cas où l’on a entendu sa Brakha et qu’elle correspond bien à une Brakha -par exemple Shehakol- même si elle est récitée en français. Mais s’il a marmonné une phrase inaudible en guise de Brakha, on ne répondra pas Amen).
Il en va de même pour un souhait/une bénédiction qu’un Goy nous adresserait ; si certains Poskim écrivent de ne pas répondre Amen (cf.
‘Hessed Laalafim §215, sk.4 et Shout Betsel Ha’hokhma III, §39), ce n’est que par crainte qu’il y ait mentionné le nom de son idole, ou que son intention était de parler d’elle lorsqu’il aurait dit « Dieu », mais s’il est clair qu’il parle du même D.ieu que nous, ou encore, s’il souhaite au juif « que TON D.ieu te protège/t’aide etc. », on répond Amen.