En plus de l’exil, le même texte de la Guemara Souka énumère les trois autres regrets de Hachem : les Chaldéens, les Ismaélites et le yétsèr hara’ (« inclination au mal »).
L’exil, car il est écrit : « Et maintenant, qu’ai-je [à faire] ici, dit Hachem, que mon peuple ait été enlevé gratuitement ? » (Isaïe 52, 5).
Les Chaldéens, car il est écrit : « Vois le pays des Chaldéens : ce peuple n’existait pas » (Isaïe 23, 13)
Les Ismaélites, car il est écrit : « Elles jouissent de la paix, les tentes des brigands… » (Job 12, 6). A noter que Rachi (ad loc.) renvoie aux descendants d’Ismaël.
Le yétsèr hara’, car il est écrit : « En ce jour-là, parole de Hachem, Je rassemblerai [ceux sur lesquels] J’avais fait venir du mal » (Michée 4, 6).
On trouve la même expression des « regrets » de Hachem dans Berèchith 6, 6, avant qu’Il ait pris la décision de noyer le monde sous le déluge. Ce regret est illustré par un Midrach rapporté par Rachi :
Un idolâtre a demandé un jour à rabbi Yehochou‘a ben Qor’ha :
« Ne professez-vous pas que le Saint béni soit-Il prévoit l’avenir ? – Bien sûr que si ! répondit-il. – Il est écrit pourtant : “Eloqim s’affligea en son cœur” » !
Le maître lui fit observer :
« As-tu jamais eu un fils ?
- Oui !
- Et qu’as-tu fait à sa naissance ?
- Je me suis réjoui, et j’ai fait participer tout le monde à ma joie.
- Tu savais bien, pourtant, qu’il est destiné à mourir un jour !
- Quand c’est le moment de se réjouir, on se réjouit. Quand c’est le moment de pleurer, on pleure ! »
Et rabbi Yehochou‘a de conclure : « C’est exactement ce qu’a fait le Saint béni soit-Il. Il savait d’avance que l’homme finirait par pécher et mériter sa perte. Il n’a cependant pas renoncé à le créer, à cause des justes qui viendraient à naître. »