Il est écrit : « Que vive Reouvèn et qu’il ne meure pas ! », ce que le Targoum Onqelos traduit par : « Que vive Reouvèn dans la vie éternelle et qu’il ne meure pas une seconde fois ! »
Que signifie cette traduction, alors que, d’évidence, aucune créature ne meurt plus d’une fois ?
On sait que le massacre par les Romains des dix « martyrs de la foi » (‘assara harouguei malkhouth) a été la punition midda kenéguèd midda de la vente de Joseph par ses frères.
Or, ainsi que le rappelle le Targoum Yonathan (ad loc.), Reouvèn n’a pas participé à cette vente (Berèchith 37, 21), de sorte que les frères n’étaient plus que neuf (Benjamin n’ayant pas pris part à la transaction). Aussi ont-ils associé le Saint béni soit-Il, pris comme dixième « membre » de leur minyan, à leur serment de ne pas révéler à leur père ce qu’ils avaient fait.
On comprend par conséquent la redondance apparente dans la bénédiction formulée par Moïse. Celui-ci n’a pas voulu, alors que les frères de Reouvèn sont morts « une seconde fois » de la main des persécuteurs romains, que celui-ci subisse le même destin, lui qui était innocent de toute faute.
Raschi traduit :
"Qu'il vive dans ce monde-ci (vie physique), et qu'il ne meurt point dans le monde futur (vie spirituelle)".
Ou comme Onkeles :
"Qu'il vive dans ce monde-ci et qu'il ne meurt plus une seconde fois". Comme l'explique Rabeïnou Be'haye, sur un plan cabbalistique : Qu'il n'ait plus besoin de revenir vivre une seconde fois et mourir encore une fois (Guilgoul).
Ou comme les traductions araméennes (Yonatane Ben Ouziel, et Yerouschalmi) :
"Qu'il vive dans ce monde-ci et qu'il ne meurt pas de la mort des Rescha-im pour le monde à venir".
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