Il existe de nombreuses différences entre les malédictions contenues dans la parachath Be‘houqothaï, et celles de la parachath Ki thavo.
En voici quelques-unes :
1. Dans la parachath Be‘houqothaï, la Tora s’exprime au pluriel : « Et si vous ne m’écoutez pas, et vous ne faites pas toutes ces mitswoth-là… » (Wayiqra 26, 14), et dans celle de Ki thavo au singulier : « Ce sera, si tu n’écoutes pas la voix de Hachem… » (Devarim 28, 15 – voir Meguila 31b).
Les premières sont par conséquent plus sévères que les secondes. Comme l’explique Rachi (ad Devarim 28, 23), « Moïse a tempéré ses malédictions en les prononçant au singulier ».
2. La parachath Be‘houqothaï contient quarante-neuf malédictions, celle de Ki thavo exactement le double : quatre-vingt dix-huit.
Le Midrach, cité par Rachi ad Devarim 29, 12, demande : Pourquoi les promesses de la parachath Nitsavim font-elles immédiatement suite aux malédictions de Ki thavo ? Parce que, quand les enfants d’Israël ont entendu quatre-vingt dix-huit malédictions en plus des quarante-neuf qui se trouvent dans Wayiqra, ils sont devenus verts de terreur et ils se sont dit : « Qui pourra faire face à celles-là ? » Moïse a alors enrepris de les tranquilliser : « “Vous vous tenez tous aujourd’hui devant Hachem”, vous L’avez souvent irrité sans qu’Il vous ait exterminés. De même continuez-vous d’exister devant Lui. »
3. Les malédictions de la parachath Be‘houqothaï ont été prononcées par Hachem, tandis que les autres l’ont été par Moïse.
« Vois la différence entre les actions du Saint béni soit-Il et celles de l’homme : Moïse aimait tendrement Israël, et pourtant il l’a maudit deux fois plus sévèrement que l’a fait Hachem » (Baba Bathra 88b).
4. Une autre différence réside dans le fait que la parachath Be‘houqothaï contient, à la fin des malédictions, des consolations et une promesse de délivrance (Wayiqra 26, 42 et suivants), ce qui n’est pas le cas de Ki thavo.
La raison en est que la première s’applique à la destruction du premier Temple, de sorte que notre retour en Erets Yisrael s’y trouve inscrit prophétiquement. De plus, l’exil qui a suivi cette destruction n’a duré, comme annoncé par les prophètes, que soixante-dix ans, c’est-à-dire que sa durée a été fixée d’avance. Celles de Ki thavo, en revanche, ne contiennent pas une telle promesse car, ainsi que l’explique Ramban (ad Wayiqra 26, 16), notre libération ne dépendra que de notre repentir.
5. Parmi les fautes des enfants d’Israël mentionnées dans la parachath Be‘houqothaï figure l’idolâtrie (Wayiqra 26, 30), et nous savons que c’est elle qui a été la cause première de la destruction du premier Temple (Yoma 9b). Celle du deuxième Temple a été provoquée, en revanche, par la haine gratuite entre les Juifs (ibid.), de sorte qu’il n’est plus question d’idolâtrie dans Ki thavo.