Citation:
un ashkenaz qui prie quelques jours par semaine (pour des raisons pratiques d'horaires / travail par ex) dans un minian de noussah' séfarade (afrique du nord, pas sfard) que doit-il faire concernant les points suivants (dans mon cas c'est un minian de yeshiva ketana il s'y trouve quelques élèves ashkénazes mais le noussah est sefarade de manière fixe) :
Ta'hanoun :
- dire le vidouy ou pas
- répondre pour les 13 middot d'Hashem à chaque fois qu'elles sont mentionnées
- dire les tahanounim en noussah sfarade ou ashkenaze (pour dire comme tout le monde si besoin)
- les lundi / jeudi suivre l'ordre sfarade (nefilat apayaim avant le reste) ou garder l'ordre ashkenaze
- mettre la tête sur le bras pour nefilat apayim (alors que les sfaradim ne le font pratiquement pas / plus aujourd'hui)
Autre :
- se lever pour barekhou
- se lever pour kaddish
- se lever pour hashem melekh après hodou
- dire pesoukei dezimra dans l'ordre ashkenaze
- que dire / faire pendant toutes les tefilot sfarades dites entre ouvaletsion et alenou leshabeah ?
- doit on attendre pour dire alenou leshabeah avec le tsibour ? et si non faut-il le redire si on est encore là quand le tsibour le dit
- dire le mizmor du jour en même temps qu'eux ou après alenou leshabeah comme le noussah ashkenaze (pour ne pas l'ajouter au matbe'a du 'ikar de la tefila auquel il ne fait pas parti selon les ashkenazim)
Vous posez une douzaine de questions et certaines pourraient faire l’objet d’un développement afin d’y répondre convenablement, mais la multitude de questions m’incite à répondre brièvement. Désolé.
Message à tous les internautes : idéalement, merci de SEPARER les questions au MAXIMUM. Quitte à en poser 20 si besoin.
Avant tout, il faut savoir que la règle de base est de ne pas se distinguer du Tsibour de manière ostentatoire.
Pour le détail, je vous cite en numérotant :
Citation:
1- dire le vidouy ou pas
Dans la théorie, il le faudrait.
Cependant, certains diront qu’étant donné que les Sfaradim du Minian eux-mêmes ne vont pas forcément tous faire le Vidouy à l’unisson, certains ne le commenceront qu’après que d’autres l’aient terminé, il devrait être acceptable de ne pas le faire. Voir aussi réponse 4.
Citation:
2- répondre pour les 13 middot d'Hashem à chaque fois qu'elles sont mentionnées
Oui, il le faut, même si vous êtes en train de faire Nefilat Apaïm, et même si vous étiez en train d’étudier la Torah ! (sauf Talmoud Torah DeRabim). Cf.
Igrot Moshé (O’’H III, §89) qui y voit une « obligation » au titre de ‘Hessed, car plus les proclamateurs sont nombreux, plus ils sont écoutés.
Cependant, si vous êtes dans le Shema ou ses Brakhot, non
(Haelef Lekha Shlomo o’’h §44).
Certains disent la même chose pour les Psoukei Dezimra (ne pas répondre aux 13 midot) (ibid), mais c’est une exemption, pas un interdit, c’est Moutar si on le souhaite
(Rav Elyashiv).
Et entre les deux (après Yishtaba’h et avant le Yotser), on répondra aux 13 Midot
(Yabia Omer V, o’’h §7).
Citation:
3- dire les tahanounim en noussah sfarade ou ashkenaze (pour dire comme tout le monde si besoin)
-Tout ce qui se dit « du fait qu’on soit en Tsibour » (Kdousha, kadish, barekhou, etc.) doit se dire selon le minhag local (=pour le Nossa’h, mais pas nécessairement pour la prononciation des lettres).
-Pour ce qui se dit à voix haute (=tout le reste sauf la Amida), c’est discuté (cf. réponse 9). Mais le Minhag est de rester sur son propre Nossa’h
(Rav Elyashiv). (donc vous pouvez dire les ta’hanounim selon votre habitude.)
-Et pour la Amida, on dira son nossa’h personnel.
[Mais pour le Shats qui fait la ‘Hazara, elle devra être en nossa’h local. Et certains lui imposeraient même de faire sa propre Amida en La’hash selon le Minhag local -
Igrot Moshé (O’’H II, §29), mais ce n’est pas la Halakha retenue -
Shearim Metsouyanim Bahalakha (§26,3).]
Citation:
4- les lundi / jeudi suivre l'ordre sfarade (nefilat apayaim avant le reste) ou garder l'ordre ashkenaze
Idéalement, il faut suivre l’ordre Sfarade
(Igrot Moshé O’’H III, §89). Néanmoins, comme dit plus haut, ce qui ne se remarque pas trop (et qui ne se dit pas « du fait qu’on soit en Tsibour ») ne nécessite pas d’adaptation au minhag local.
Mais il ne faudra pas faire ce qui se remarque de manière claire.
Toutefois, certains se montrent indulgents en expliquant que -de nos jours où nous vivons généralement en « melting pot » (Kehilot mélangées, il y a un peu de tous les Minhaguim dans la même synagogue), il n’y a plus vraiment de ‘Hashash de « Al Yeshané, Mipnei Hama’hloket »
(Psa’him daf 50a-b).
Ainsi,
Rav Elyashiv (Tfila Kehilkhata §4,14, note 26) estime qu’il n’y a rien de grave à suivre son habitude et ne pas respecter l’ordre local entre Nefilat Apaïm et Vehou Ra’houm.
Citation:
5- mettre la tête sur le bras pour nefilat apayim (alors que les sfaradim ne le font pratiquement pas / plus aujourd'hui)
C’est clair que c’est « ostentatoire », néanmoins selon la logique de
Rav Elyashiv (op cit dans la réponse 4), il n’y a pas mort d’homme.
De nos jours, tout le monde sait que les Ashkenazim le font (et ceux qui ne le savent pas ne comprendront même pas que c’est une posture rituelle).
Il faut aussi souligner, que les Sfaradim ont (majoritairement) arrêté de faire Nefilat Apaïm (et se contentent de s’asseoir) en raison du texte qu’ils récitent, qui serait (selon une source kabbalistique) incompatible avec une Nefilat Apaïm qui ne serait pas accompagnée de grandes Kavanot.
Mais si c’est pour réciter le texte que les Ashkenazim récitent, ils pourraient eux aussi faire Nefilat Apaïm.
Du coup, ce n’est pas vraiment une « divergence/ma’hloket » entre les deux communautés.
Aussi, cela implique qu’un Sfarade qui prierait parmi les Ashkenazim et voudrait suivre leur minhag en faisant une Nefilat Apaïm et récitant le texte Ashkenaze, ne serait pas vraiment en infraction vis-à-vis du Minhag Sfarade, car ce dernier ne prohibe la Nefilat Apaïm que si l’on récite le texte Sfarade (Ledavid Eleikha)
Citation:
6- se lever pour barekhou
C’est Moutar mais pas obligatoire. Vous pouvez suivre le Minhag local, comme suivre votre habitude (en fonction du
Rav Elyashiv cité en réponse 4 -et il n’est pas le seul à penser ainsi).
Citation:
7- se lever pour kaddish
Idem, cf. réponse 6.
Citation:
8- se lever pour hashem melekh après hodou
Oui, il faut se lever (et on pourrait presque lui appliquer le Din de dire le premier Passouk du Shema avec le Tsibour même si l’on a déjà prié, afin de ne pas paraitre comme refusant d’être Mekabel Ol Malkhout Shamayim avec les autres).
Sauf si la Svara de la réponse 1 s’applique, mais généralement, en début de Tfila, elle ne s’applique pas.
Citation:
9- dire pesoukei dezimra dans l'ordre ashkenaze
L’ordre Ashkenaze ? vous parlez de Hodou après Baroukh Sheamar alors, car il me semble que c’est la seule différence d’ordre dans les Psoukei Dezimra.
Non, vous pouvez suivre votre Minhag et dire Hodou après Baroukh Sheamar, car ça ne se remarque pas.
Bien que le
Igrot Moshé (o’’h II, §23) serait d’avis de suivre le Minhag de la synagogue (et faire Hodou avant Baroukh Sheamar), il est Mistapek pour toute la Tfila à part la Amida s’il faut suivre le minhag de la synagogue et explique qu’il y a de quoi pencher pour suivre le Minhag de la synagogue.
Dans une autre réponse
(o’’h II, §104) il écrit que c’est « Pashout » qu’il faille suivre le minhag local pour toute la Tfila sauf la Amida.
Donc les Psoukei dezimara comme le Yotser etc. devraient se faire comme les Sfaradim.
Cependant, ce n’est pas l’avis répandu/retenu, comme indiqué plus haut en réponse 3.
Citation:
10- que dire / faire pendant toutes les tefilot sfarades dites entre ouvaletsion et alenou leshabeah ?
Vous pouvez dire les passages qui viennent après Aleinou dans le Nossa’h Ashkenaz (Shir Shel Yom etc. -mais pas Aleinou qui attendra), ça prend moins de temps, donc vous pouvez consacrer le temps supplémentaire à lire quelques halakhot, c’est toujours bon à prendre.
Ou encore, vous pouvez suivre le
Igrot Moshé (o’’h II, §104) cité en réponse 9 et dire tout comme les Sfaradim (bien que ce ne soit pas vraiment obligatoire même selon lui, car ces passages additionnés ne font partie de la Tfila, ce sont des ajouts).
Citation:
11- doit on attendre pour dire alenou leshabeah avec le tsibour ? et si non faut-il le redire si on est encore là quand le tsibour le dit
Aleinou se dit avec le Tsibour, donc oui, on attendra. Si on l’a déjà dit, il faudra le redire (le 1er paragraphe seulement)
(Mishna Broura §65, sk.9). Mais il est préférable d’attendre que le Tsibour le dise pour le dire ensemble.
Citation:
12- dire le mizmor du jour en même temps qu'eux ou après alenou leshabeah comme le noussah ashkenaze (pour ne pas l'ajouter au matbe'a du 'ikar de la tefila auquel il ne fait pas parti selon les ashkenazim)
Vous pouvez le dire en même temps qu’eux, bien que ce ne soit pas une obligation absolue puisque ça se dit à voix basse, cf. réponse 3 et le
Igrot Moshé de réponse 9.
PS: je ne me relis pas, sorry pour les fautes et incohérences.