La ala'ha qui stipule qu'on ne fait pas de kidoushin avec une bague comportant une pierre précieuse (cf. Shoul'han Arou'h EA §XXXI, 2 et Tosfot Kidoushin 9a) indique un problème au niveau de la confiance que la femme pourrait ne pas avoir quant à la valeur exacte du bijou.
En effet, l'estimation d'un diamant n'est pas évidente, la teinte est -disons, accessible à l’œil entraîné (il distinguera facilement un D d'un N), la taille aussi (on ne se trompe pas entre un 0,4 carat et un 1,75), mais distinguer sa clarté à l’œil nu (tant qu'il ne s'agît pas de distinguer un IF d'un P3, mais un VVS1 d'un VS1 par exemple), c'est moins évident, aussi il y a lieu d'avoir des doutes sur sa valeur, surtout si ça peut être du zircon.
Voilà pourquoi le Rama (EA §XXXI, 2) parle de doute sur l'effet de ces kidoushin.
Néanmoins les poskim disent (Rama ibid) que selon l'habitude où la kala à le visage couvert et le rabbin demande aux témoins de certifier que la bague vaut bien une prouta, l'idée est de signifier que la femme accepte même s'il n'y avait là qu'une prouta et dès lors plus de soucis même s'il y a une pierre dessus. (Cf. Pit'hei Tshouva EA §XXXI, sk.4 au nom du Kehilot Yaakov)
Ainsi, si elle connait la valeur de la pierre (par exp. si elle s'y connait en diamants), ça reviendrait au même.
Toutefois, la coutume s'est imposée de ne pas faire de kidoushin avec une bague sertie d'une pierre afin de s'en sortir unanimement, voir le Aro[u]'h Ashoul'han (AE §XXXI, 8) ainsi que le Na'halat Shiva (XII, 12), même si bediavad dans le cas où elle est d'accord de faire kidoushin avec une prouta (ou dans le cas où elle connait la valeur précise), ça marche.
Pour ce qui est du rhodium seulement c'est un peu différent, mais si la question se pose pour une bague rhodiée ET sertie d'éclats de diamants, le din me semble être tel que je l'ai écrit.
