Je tombe sur votre question au bon moment! Il reste un peu plus d'une demie heure...
Comme vous attendez une réponse pour ce soir, je serai bref, je me dépêche :
La réponse est très simple -bien que méconnue:
Le nettoyage que nous pratiquons de nos jours, qui dure un mois (depuis Shoushan Pourim), n'est PAS un nettoyage pascal, mais un nettoyage de printemps.
La poussière n'est pas 'hamets.
Et il faut savoir qu'il y a quelques siècles, nos ancêtres vivaient dans un "une pièce".
Ils avaient une grande pièce dans laquelle ils faisaient tout.
Et souvent l'équivalent de la "cuisine" -source d'inquiétude majeure pour le 'hamets- se trouvait à l'extérieur! Le four à pain n'était pas dans la maison
Vous pensez bien que les juifs arrivés en Erets Israel après Matan Torah n'habitaient pas des villas.
Voyez le luxe que l'on réservât au prophète Elisha (dans Melakhim II, §IV, 10), il se résumait à: lit, table chaise et lampe.
Posséder un lit était réservé aux riches. Voyez Nedarim (50a) où l'on lit que R. Akiva -qui était "sur la paille", dormait aussi dessus.
Voir "La vie quotidienne aux temps bibliques" de Jacques Briend et Michel Quesnel, p.12 et suivantes.
Même plus récemment, où les maisons étaient plus grandes et comportaient plus de chambres, il n'y avait que très peu de meubles/armoires/tiroirs.
Et on ne mangeait pas des bonbons et biscuits à tout bout de champ.
On possédait 20 fois moins d'habits, pratiquement pas de jouets, très peu de livres, pas de rangements...
On avait un coffre, ou pour les personnes un peu plus fortunées, une armoire... (voir "La vie quotidienne des français sous Napoléon", de Jean Tulard, p.56.)
Au lendemain de la Révolution, en France, les paysans ont commencé à vouloir se "meubler" comme les bourgeois, avec des moyens nettement inférieurs, forcément.
Et c'est là (au début du XIXème s.) qu'on a commencé à voir des armoires chez les particuliers non-fortunés, mais on ne parlait pas encore de canapé ni de fauteuil.
Le mobilier était encore bien rare. Voir "Le mobilier rural traditionnel français" de Suzanne Tardieu (p.11)
Ce qui fait que nos grands Tsadikim qui passaient 4 à 5 heures à faire la Bdika, le faisaient parce qu'ils n'avaient PAS fait un ménage de printemps au préalable.
Jusqu'à la veille de pessa'h, ils n'avaient pas commencé le ménage!
Ce qui signifie qu'ils avaient en tout et pour tout 5 heures de ménage (ce qui suffisait souvent pour leurs petites habitations moins meublées etc.)
En fait, si vous lisez le Talmud, vous verrez qu'il n'est nulle part question d'un ménage pascal en dehors de la fameuse Bdika au soir du 13 nissan (cf. Psa'him 2a).
Cette Takana de faire la Bdika, c'est une Takana de "faire le ménage", pour ne pas tomber sur un 'Hamets durant la fête... Mais on ne nous impose de le faire seulement 24h avant la fête.
De nos jours, si on laissait le ménage à la dernière nuit, on ne dormirait pas de la nuit et on n'aurait pas toujours terminé d'éliminer le 'hamets à temps...
Je ne me relis pas, l'heure tardive ne le permet pas. La Bdika est dans moins de 25 minutes