ma question vise à confronter la vision occidentale du désir d'enfant et la vision juive.
Ici en Europe on tend à penser qu'on projette d'avoir un enfant quand on en a l'envie profonde, que le désir d'être parents est très fort.
Seulement voilà quand on a déjà deux ou trois enfants qu'on se sent comblés (les journées le sont en tout cas) mais surtout moralement atténués par rapport à la force qui nous animait pour les premières grossesses, mais qu'il faut se l'avouer il n'y a pas de raison valable de s'arrêter là et au fond on sent bien que c'est ce qu'on doit faire, toutefois on y va un peu désenchantés ... (Encore une grossesse des tracas...)
Bref j'essaie de résumer ma question: y a-t-il dans la pensée juive cette idée qu'il faut désirer viscéralement une grossesse un enfant et accueillir chacun comme s'il était unique et lui accorder les mêmes forces et soins que les premiers chouchoutés?
Conseilleriez-vous au couple de retarder la conception d'un enfant s'ils sont simplement dans l'état d'esprit "il faut bien continuer" ?
Est-ce normal de ressentir cet harrassement?
Merci de votre réponse et de votre attention
Kol tuv
Il faut savoir que la Torah a été donnée à des humains. Or, ce genre de sentiment que vous relatez est humain. C'est sûr que la première fois qu'on vit une expérience, l'enthousiasme y est nettement plus grand que celui qu'on ressent alors que cela fait déjà 10 fois qu'on a vécu cette expérience.
Il faut tout de même savoir que la Torah attend de l'homme qu'il fasse ce qu'il a à faire, même si cela est fait avec un peu moins d'enthousiasme que ce qui aurait du être le cas.
Il est clair que chaque enfant est une bénédiction en soi et un bonheur particulier. Il faut se le dire et se le répéter, et bien savoir que lorsqu'ils seront grands on verra bien que chacun était vraiment un monde à part. À force de se répéter le bonheur et le mérite que c'est d'avoir des enfants et de contribuer grâce à cela à la création du monde, et être partenaire avec D., ces idées s'inscriront profondément dans notre coeur.
Mais à nouveau il ne faut pas se laisser harasser par ces sentiments, ils sont humains.
Il faut aussi, je pense, se détacher de cette mentalité goy qui consiste à nous faire penser que la norme est d'avoir 2 ou 3 enfants (avec au moins 3 ans d'écart entre chaque enfant) et qu'au-delà de ça nous sommes un peu des extra-terrestres.
Si Achem donne ce cadeau qu'est celui de porter la vie, et par cela comme disait le rav participer au projet divin, il donne nécessairement les kohot et les besoins qui vont avec, quand bien-même en serions-nous à notre 10ème grossesse en 10 ans.
Le sentiment dont il est question ici est certes humain mais est dû à cet état d'esprit dans lequel on baigne ! Si tout le monde vivait cette expérience, la question n'aurait, je pense, pas eu lieu d'être.
Nos kohot sont malheureusement amoindries par le regard que peuvent porter les gens, juifs compris, lorsqu'ils ont adopté une mentalité goy malgré eux.
Il faut se souvenir qu'achem fait TOUT pour le bien, et chacun à notre niveau accepter avec joie le nissayone qu'est parfois une nouvelle grossesse (bien que soient nombreux malheureusement ceux qui ont le nissayone inverse, celui d'attendre une grossesse), renforcer nos convictions et notre bitahon pour vivre comme un juif !
Cela n'exclut pas bien-sûr que lorsqu'il existe des raisons valables, on pourra se tourner vers un rav compétent pour autoriser une contraception, mais il faudra là aussi être émet avec soi-même à savoir si c'est le regard des gens qui dérange, ou bien si la femme a besoin de repos.
Qu'achem nous aide à élever nos enfants dans le dereh atorah et la joie !
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Je me permet de réagir car je ne suis pas d'accord avec vous.
S'il est vrai que les enfants sont un cadeau d'Hashem, je ne pense pas que se "limiter" soit "dicté par la mentalité goy qui nous entoure" (je reprends vos mots).
Tout le monde n'a pas la force physique et psychologique d'élever 10 enfants en 10 ans, qu'il s'agisse de la femme pour porter ces enfants et les mettre au monde, se remettre d'un accouchement par forcement facile, en même temps qu'on tient la maison et les autres enfants... Ni pour le mari qui peut avoir a gérer la parnassa et les enfants quand la femme est allitée/crevée/épuisée/en déprime etc....
Je ne savais pas qu'être juif signifie souffrir, quand nos forces physiques et psychologiques atteignent leurs limites je ne vois pas pourquoi, en accord avec la torah, on ne pourrait pas demander un heter temporaire voire définitif de prendre un contraceptif.
Les problèmes de chalom bait voire de santé sont une donnée qui est totalement objective et n'est pas du tout dictée par le "milieu goy".
Je vous souhaite hodesh tov ainsi qu'a tout les internautes de techouvot.
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Non je regrette, nous sommes d'accord ! J'ai terminé en disant qu'il existait des raisons valables de se tourner vers un rav compétent pour autoriser un contraceptif !
Et tout ce qui a été dit plus haut concerne une femme qui constate qu'elle tombe enceinte régulièrement, ce qui n'est absolument pas le cas de tout le monde ! C'est bien la preuve que c'est la volonté de Hashem ! Là encore, sans raisons valables, mais simplement pour ne pas être trop marginale aux yeux de ceux pour lesquels il faut avoir au maximum 3 enfants, il faut travailler sa emouna et aller au-dessus des clichés de la société !
Pour finir, être juif, c'est loin de souffrir. Je ne sais pas si vous parlez en connaissance de cause ou non, mais autour de moi beaucoup de copines se plaignent de nombreuses difficultés dûes à la grossesse, à la gestion des nuits courtes lorsque le bébé naît, etc... et n'ont encore qu'un seul, voire deux enfants à charge ! Dans ce cas pourquoi avoir eu un 2ème ? J'ai constaté que c'était beaucoup aussi parce que n'avoir qu'un seul enfant n'était pas non plus admis par la société!!
L'être grandit à travers des souffrances! On ne doit rien demander mais si le nissayone vient à nous il faut savoir s'élever à travers lui et non le fuir!
Encore une fois comprenez que je ne parle pas du tout du cas ou la femme est au bord de la dépression ou d'autres choses qui y ressemblent, mais simplement de quelqu'un qui peut honnêtement (couple qui s'entend bien, conditions physiques optimum...) bien que cela semble être une difficulté supplémentaire!
N'oublions pas qu'il s'agit d'une joie immense malgré tout, et comme l'avait dit une fois le rav Cohen arazi, notre quota de souffrance est défini à Roch achana et qu'il vaut mieux à tout être humain une difficulté liée à une joie de cette envergure plutôt que d'innombrables autres possibilités hass vechalo.m!
Roch hodesh tov oumevorah et chabat chalo.m!
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Je me permet d'intervenir bien que la majorité des intervenants est féminine.
Bien que je comprenne tout-à-fait toutes les raisons citées pour justifier un mode de contraception, j'invite les internautes à visiter les forums de soutien pour les couples qui se trouvent malheureusement dans la situation inverse. Je peux citer Bone Olam, Atime, etc...
La souffrance, tristesse, et douleur que ces gens traversent est indescriptible. Lire ce genre de forums nous fait apprecier toute nouvelle neshama entrant ce monde-ci. J'écris par experience, car il y a encore 3 ans je faisais partie de ces forums. Aujourd'hui on a BH trois enfants âgés de 3 ans et en dessous. Est-ce difficile ? Oui. Ma femme est-elle fatiguée ? Oui.
Je m'aventurerais à dire que le "Tov" de ces années d'attente difficile est l'appréciation incomparable que nous avons evers Hachem pour ces neshamot. "Malheureusement", les couples "normaux", pour qui avoir des enfants n'est pas une difficulté, la hakarat hatov est beaucoup plus difficile.
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