Voilà un sujet qui revient sans cesse sur ce site et ailleurs.
Y a-t-il quelque chose à faire?
Partant du constat qu’aux USA la situation n’a rien à voir avec la France au niveau du coût de la kashrout et encouragé par les nombreuses remarques sur ce site
[Voir par exemple:
http://techouvot.com/religion_ou_buisness-vp32240.html#32240
http://www.techouvot.com/les_certifications_sur_la_sellette-vt411.html?highlight=
http://www.techouvot.com/les_prix_dans_le_cachere-vt14282.html?highlight= ]
et ailleurs concernant le prix exorbitant des produits kasher en France –et particulièrement à Paris il me semble, je me suis dit qu’il devrait y avoir une solution –au moins partielle.
Aussi, je vous soumets une base d’idée qui m’est venue, il faudra certainement la laisser mûrir afin d’en définir les failles et les problèmes et voir si il y a de quoi espérer pouvoir au moins arranger un peu la situation.
Sans avoir trop d’espoir, je tenais tout de même à tenter le coup afin de ne pas me dire que je n’aurais rien fait pour essayer d’arranger cette situation désolante.
Définition du problème :
Les importateurs vraisemblablement passent des accords avec les revendeurs sur les prix, il est logique que les plus grands commerçants se voient attribuer les prix les plus bas.
Un petit épicier ne peut que se fournir chez un grand qui possède des dizaines d’épiceries kasher (-ou chez l’importateur mais à un prix bien plus élevé), résultat, ceux qui possèdent le marché imposent leurs prix et personnes ne peut casser les prix.
Les perdants= nous (et les petits épiciers kasher).
Les gagnants= ceux qui possèdent le plus d’épiceries kasher.
En parallèle, il existe un autre terrible problème : les certificats de kashrout « non sérieux ».
(Voir par exemple ce qui est dit sur notre site :
http://www.techouvot.com/badatz_houg_rambam-vt7151.html?highlight= )
Techniquement, chacun peut décider qu’il connait suffisamment les lois et les usines pour se lancer dans la ashga’ha, pour peu qu’il soit capable de produire un logo avec quelques lettres en hébreu histoire de faire sérieux.
En réalité, lorsqu’on tombe sur une ashga’ha inconnue, rien ne nous garantit qu’elle ne soit pas donnée par un non juif qui a le sens du commerce développé et qui s’est rendu compte que les juifs (surtout parisiens) sont prêts à multiplier le prix d’un produit par trois si il arbore quelques caractères hébraïques choisis sur son emballage.
Le « rav ama’hshir » peut être tranquillement installé à Hong Kong ou Tombouctou et faire tamponner un sigle Kosher en hébreu sur des produits sans trop savoir ce que cela signifie.
«
Kasher leméadrin beashga’hat arav Yoli ».
Il peut même diversifier ses ashga’hot avec de nombreux « rabanim » à son service, comme le Rav Itay (celui qui ment), le Rav Ageur, le Rav Allemand et bien d’autres.
Bien sûr c’est malhonnête, c’est du vol et c’est même criminel (faudrait penser aussi à Rav Ayak), mais la question est comment peut-on éviter de tenter ces tricheurs?
Voici mon idée :
Faire en sorte que les rabanim qui donnent les ashga’hot ne soient pas payés par le fabricant du produit.
On pourrait imaginer pour un premier temps que les ahsga’hot soient sponsorisées par des donateurs.
On offre bien des kidoushim et autres seoudot leïlouy nishmat un parent, pourquoi ne pas offrir la ashga’ha de toutes les boites de thon vendues en France de telle marque pour un mois leïlouy nishmat etc… ou bien tous les vins de rav untel de telle année. Etc…
Pour la vérification il y a des frais de mashgi’him/rabanim, c’est le donateur qui s’en charge et ensuite
LE PRODUIT SE TROUVE EN RAYON A UN PRIX IDENTIQUE A CELUI DU MEME PRODUIT EN NON KASHER.
Fromages , yaourts, chocolats, biscuits, etc… tous les produits manufacturés à prix « classiques ».
Résultat, non seulement le donateur aura le mérite de participer à la kashrout de tous les produits qu’il sponsorise, aussi grâce à lui beaucoup plus de gens mangeront kasher s’il n’y a plus de différence de prix avec le même produit non surveillé (tout ça leïlouy nishmat son parent, je vous garantis que ça « vaut » plus que les boré miné mezonot sur les pains au chocolat qu’il offre habituellement à la synagogue).
Et en plus, un très grand mérite s’y greffe : celui d’éradiquer peu à peu les ashga’hot de charlatans.
En effet, le donateur, s’il n’est pas totalement dénué de bon sens, se renseignera sur le Rav Ama’hshir avant de le sponsoriser (on pourrait même imaginer une institution avec accords, certifications, etc…), ainsi, à la longue les charlatans seront démasqués, et surtout ils ne pourront plus continuer à gagner leur vie en tamponnant des produits si le tampon ne peut plus augmenter le prix du produit…
Les rabanim les plus compétents en Kashrout (du genre de l'excellent
Rav Wolff , du
Rav Seckbach et autres professionnels de la Kashrout) seront les plus en vue pour être sponsorisé, et ceux qui ne connaissent pas très bien les rouages du métier ne seront pas trop recherchés.
Les perdants : les faux rabbins de Tombouctou et les épiciers qui nous ruinent depuis des décennies.
Les gagnants : nous.
Nous gagnons d’avoir des produits vraiment kasher , plus de ashga’hot « à la légère » ou inconnues et impossible à vérifier.
Nous gagnons en plus de pouvoir acheter les produits kasher à un tarif « normal », même prix que chez les goyim.
Nous gagnons encore de faire manger kasher beaucoup de juifs qui consomment des produits qu’ils pensent kasher (car moins chers -ou pour le logo en hébreu qui s’y trouve) et même certains qui refusent de manger kasher prétextant ne pas en avoir les moyens.
Les donateurs gagnent donc un incroyable z’hout qui vaut certainement plus que celui d’offrir un énième sefer Thora à une synagogue.
De plus, à la longue, la sponsorisation devrait être de moins en moins coûteuse, car théoriquement, si les ashga’hot folkloriques disparaissent du marché (car leurs produits seront plus chers, et leurs rabbins inconnus ne seront pas sponsorisés), tous les consommateurs de kasher achèteront les produits certifiés par ce moyen, disposant d’un plus grand marché les fabricants seront donc intéressés à payer eux-mêmes des rabbins et mashgui’him pour certifier leurs produits afin de gagner la clientèle kasher (qui théoriquement devrait elle aussi augmenter à partir du moment où ça ne mange pas de pain).
Je sais qu’aux USA il existe une très sérieuse ashag’ha qui emploie des centaines ou des milliers de shomrim et pourtant leur logo n’ajoute rien au prix de produit.
Alors, je sais, le marché est incomparable, mais nous voyons tout de même que c’est possible.
Au Canada aussi, de très nombreux produits sont vérifiés et tous les frais sont à la charge du fabricant, pour le consommateur, les produits reviennent au même prix en Kasher ou non Kasher.
Nous avons aussi en France des céréales certifiées MK du Beit din de Manchester et le prix n’a pas pris une ride.
(Je ne sais pas comment ils font, s’ils ont réussi à convaincre Kellog’s ou je ne sais qui du gain qu’ils auront en payant des mashgui’him pour apposer ce petit sigle sur leurs boites, mais je constate que ça marche.
Désolant d’ailleurs que ce soit l’Angleterre qui doive nous donner des leçons alors que nous sommes une communauté juive bien plus nombreuse en France.)
Bref, c’est tout bénef.
Re-Bref, voilà pour l’idée de départ.
Je la poste sur le forum afin de pouvoir faire participer tout le monde.
Le but étant de trouver les failles de ce système afin de le consolider et le parfaire, ou tout simplement en trouver un autre si ce que je propose et absolument ridicule.
Je ne suis pas naïf au point de croire que tout cela marche sans aucun problème, mais je ne suis pas non plus pessimiste au point de croire qu’il n’y a absolument rien à faire pour remédier à la situation.
A vous la parole...