Citation:
Est il autorisé d’écouter des chansons גוי [j'entends des chansons qui véhiculent des idées qui ne sont pas des idées torahiques (amour, violence…) et non pas des chansons chantées par des גויים].
Je ne suis pas certain de bien comprendre la question, c’est comme si vous me demandiez s’il est autorisé de chanter les louanges des mauvaises Midot ?
Que voulez-vous que je vous réponde ?
Il n’y a pas un Lav explicite qui s’appliquerait systématiquement, si celui qui chante les louanges du mal le fait dans une langue qu’il ne comprend pas, il n’y aura pas d’incidence sur sa mentalité.
Pareil ici, celui qui écoute une chanson en japonais sans rien y comprendre, ne sera pas influencé par le texte. (il pourrait l’être par la [sauvagerie éventuelle de la] musique, c’est une autre question.)
Ceci étant dit, je souligne un autre point, vous écrivez «
des idées qui ne sont pas des idées torahiques (amour, violence…) ».
La violence est une mauvaise Mida, ok, mais pas l’amour. Là, le problème est, parfois, d’une autre nature, c’est le Guirouy Yetser Hara.
Certains considèrent que tout chant d’amour est à proscrire, c’est la position de nombreux Poskim, n’autorisant que celui qui a déjà été interprété et décodé, le fameux Shir Hashirim auquel ils ne peuvent pas s’opposer (puisque les ‘Hazal, après hésitation, l’ont validé). C’est la Halakha tranchée et rapportée par
Maran Hashoul’han Aroukh (o’’h §307, 16) qui interdit de manière catégorique ce type de lecture, on peut supposer qu’il en sera de même pour un chant.
Néanmoins, des Rishonim -comme
Rabbi Yehouda Halévy ou
Rabbi Moshé Ibn Ezra- ont écrit des chants d’amour, c’est donc qu’il y avait des divergences de vue à ce sujet.
Il se peut qu’il faille distinguer plus clairement entre des chants obscènes et des chants d’amour « clean ».
Le véritable baromètre devrait être celui-ci : Si l’audition de ce chant nous pousse à plus de ferveur dans les Mitsvot et à une envie subite d’étudier plein de Torah, c’est que c’est un chant Kasher.
En revanche, si après l’avoir écouté, on se sent comme imprégné d’une ambiance de Hefkerout, ou de Holelout, voire pire de Znout et Hirhourei Aveira, il est évident qu’il est Assour de l’écouter.
Là où les Psakim des différents rabanim pourront diverger, c’est plutôt dans leur manière de considérer un chant qui pourrait être assimilé aux chants interdits pour l’un, et pas pour l’autre.
C’est ainsi que je m’explique les divergences entre
Rabbi Yehouda Halévy (et autres) et
Rav Yossef Karo (et autres). [et c’est aussi ce qui pourrait expliquer la condamnation de
R. Emmanuel de Rome par le
Shoul’han Aroukh (o’’h §307, 16).]