Joas, huitième roi de Juda (à ne pas confondre avec Joas, treizième roi d’Israël), est monté sur le trône à la mort d’Athalie. Il avait alors sept ans. Eduqué par Yehoïada, le kohen gadol, qui l’avait sauvé de celle-ci, « il fit toute sa vie ce qui plaît à Hachem » (II Rois 12, 3).
Il aura pour fils et successeur Amatzia, frère de Amotz selon la tradition talmudique (Meguila 10b), et donc oncle du prophète Isaïe.
La reine Athalie avait laissé le royaume dans un état de délabrement total, en tout cas du point de vue spirituel : « [Elle] et ses fils (nés d’un autre homme – Metsoudath David) avaient dévasté la maison de Hachem, et toutes les choses saintes de la maison de Hachem, ils les avaient employées pour les Baals » (II Chroniques 24, 7).
C’est dire que la tâche de Joas, lorsqu’il est devenu roi, n’était pas facile. Il fallait que soient rétablies les finances du royaume, et spécialement celles du Temple, mises à mal sous Athalie.
Aussi s’attela-t-il en priorité aux réparations du Temple et au rétablissement du service des sacrifices.
Une première campagne de levée de fonds fut lancée à la diligence des kohanim pour que fussent rebouchées les brèches occasionnées au sanctuaire.
Bien que le texte ne le mentionne pas explicitement, cette campagne avait pour objectif le recouvrement du demi-chéqel au versement duquel est tenu, selon la Tora (Chemoth 30, 12 à 16), chacun des membres de la communauté d’Israël. Il est en effet fait allusion à cette redevance, comme le fait observer Radaq, dans le texte parallèle de II Chroniques 24, 6 et 9 :
« Le roi appela Yehoïada, le chef [des kohanim], et lui dit : Pourquoi n’as-tu pas exigé des lévites qu’ils apportent, de Juda et de Jérusalem, le tribut de Moïse, serviteur de Hachem, [imposé sur] l’assemblée d’Israël pour la tente du témoignage ? […] Et on publia dans Juda et dans Jérusalem qu’on apportât à Hachem le tribut de Moïse, serviteur de Dieu, [imposé] à Israël, dans le désert. »
Or, explique Radaq, l’expression « tribut (en hébreu : massath) de Moïse » contenue dans ces deux versets constitue une allusion au premier des versets de la Tora sur le demi-chéqel : « Quand tu élèveras (ki thissa) la tête des enfants d’Israël selon leur dénombrement… »
Voilà pourquoi, bien que le rapport ne soit pas évident, c’est ce chapitre qui a été choisi comme haftara pour Chabbath cheqalim.