creation du am

quand yaacov entre en egypte le nombre donné par la thora est de 70, quand le am israël sort de mitzraim, ils sont 600000 hommes, 600000 femmes et autant d'enfants et de grand parents, soit environ 3.6 millions d'individus.
le midrasch nous dis qu'il sont sortis 1/5 de la population hebreux de mitzraim, population qui s'élève donc environ à 15 millions.
Hachem a choisi l'avant derniere plaie pour faire disparaitre tous ceux qui ne voulaient pas adherer à son projet malgré les signes, malgré que chaque plaie soit également un message pour les bne israel...
que penser de cet acte?
quelle est la "valeur" d'un etre humain selon cette lecture, d'autant que les egyptiens ont certe ete punis mais n'ont pas ete retirés de l'histoire!
peut on lire une difference de "traitement" entre juifs et non juifs, et a l'extreme entre juifs pratiquants et juifs non pratiquants?
comment comprendre autrement ce texte et cette hyper-developpement du klal pour n'obtenir en fin de compte que l'essentiel, que le "persuadé de la grandeur d'Hachem et décidé à le suivre" ?
et comment comprendre l'attitude de mosché avec le erev hav?
merci de votre réponse.

Même si votre question comporte plusieurs questions, elle tournent toutes autour de la façon dont le Créateur gère la vie et la mort des êtres humains.

Commençons par ce terme que vous mettez entre guillemets : la "valeur" d'un être humain.
La Guemara nous enseigne qu'un être humain vaut à lui seul toute l'humanité. C'est pourquoi D-ieu a commencé avec un seul être : Adam.
Cet enseignement est dirigé vers nous. C'est pour nous enseigner l'importance d'une seule vie humaine que D-ieu a agit ainsi.
Comment ce fait-il que D-ieu ait décidé que tous les êtres humains devaient mourir ?
Qui plus est, lorsqu'il est écrit au début de la création, à la fin du sixième jour : "Et D-ieu examina tout ce qu'il avait fait, "Vehineï Tov Meod" et voici que c'était très bon...".
"Très bon" nous enseignent nos Sages, ce n'est autre que la mort !!!!
Je ne vais pas ici développer les raisons qui font que la mort est une bonne chose sur le plan spirituel, mais ce qu'il faut comprendre ici c'est qu'il ya deux points de vue différents : celui de D-ieu et celui des hommes.
Nous, êtres humains devont sentir la disparition d'un semblable, fut-il d'une autre confession, comme un événement tragique.
Mais ce que nous ne pouvons en aucune façon faire, c'est de juger D-ieu dans sa gestion des êtres humains. Nous ne pouvons nous mettre à Sa place.
Pourquoi l'un meurt en bas âge, l'autre plus âgé, et le troisième très âgé ?
Les raisons des décisions divines, et elle peuvent être infiniment nombreuses, ne sont pas à notre portée.

Il est exact qu'ont été éliminés par D-ieu tous ceux des Hébreux qui comme le précise le Rosch, dans ses commentaires sur le 'Houmasch, "Nityaaschou Mine Hagueuoulah", on perdu tout espoir en la rédemption. Pendant presque neuf plaies, étalées sur presqu'un an, il leur a été donné la possibilité, dans le cadre de leur libre arbitre, de choisir entre confiance en D-ieu ou non confiance, espoir ou non espoir en la rédemption.
Mais il y a un problème. Les Egyptiens ne peuvent en aucune façon voir l'élimination des Hébreux. Il faut que les Egyptiens puissent croire qu'ils se sont sauvés pendant qu'ils ne pouvaient rien voir, pendant la plaie des jours de ténèbres. Ce qui a permis aux Hébreux non touchés par la mort de procéder en cachette à leur inhumation.

Je n'ai pas bien compris ce que vous voulez dire par les mots "retirés de l'histoire". envoyez-moi un email svp.

Quant à lire des différences entre êtres humains, juifs ou non, pratiquants ou non, je ne peux ici rentrer dans les détails qui méritent de très longs développements.
Mais une chose est certaine - bien que souvent très ignorée ou mal comprise - les juifs ont de très lourdes responsabilités (c'est cela l'élection du peuple juif) d'autant plus lourdes qu'ils ne sont pas ignorants (je n'ai pas dit praticants).

merci pour votre reponse, j'entends bien en effet ne pas oser "penser à justifier" la gestion d'HaKadoCh Barouhou vis à vis des hommes, mais comme vous l'avez souligné, la guemarra nous enseigne la valeur inestimable d'un être humain.
Alors je lis et je comprends selon mes capacités, humblement, au seul niveau d'un homme vis à vis d'Hachem. effectivement la destiné individuelle peut nous paraitre cruelle dans la maladie ou dans la disparition d'un individu, mais ma reaction concernait ce passage en mitzraim ou l'énorme majorité d'un peuple fut écartée de la possible téchouva. Voila le sens que j'ai donné au termes "retirés de l'histoire".

je prend note de cette volonté de cacher la mort des bné israël aux egyptiens, mais d'un autre coté cela n'a pas résolu l'enseignement de ce texte. Comment dire seulement que l'homme ne peut pas comprendre la gestion de l'Homme par hachem et dans le même temps expliquer qu'Il voulait cacher Son geste, comment dire je ne peut pas comprendre et dans le même temps découvrir un sens à son action. N'y a -t-il que cela a apprendre sur ce passage ? n'existe -t-il pas un autre sens plus profond plus subtil? comment vais-je situer la shoa avec l'horreur qu'elle nous inspire mais ou "seulement" la moitié du nombre des hébreux vivant sous pharaon a disparu...

le Gaon de vilna nous dit que la thora ecrite est comme un seau, ecriture inversée, et qu'il nous faut la thora orale pour la lire dans le bon sens!quel est le "sens" de multiplier la fécondité des mères juives, de louer le mèrite des sages femmes, et d'effacer tous ceux restent froids aux miracles!

c'est vraiment une réelle question pour moi.
merci pour votre lecture attentive.

On ne peut pas dire que l'énorme majorité du peuple fut écartée de la possibilité de faire Teschouvah.
En effet, l'élimination des 4/5ème du peuple juif se situe presque à la fin des 10 plaies, c'est-à-dire presque un an après le début des 10 plaies. Ils avaient donc eu le temps de réaliser l'omnipotence divine et la "Haschga'hah Pratith" les concernant. Haschem a été "obligé" d'endurcir le cœur du Pharaon pour l'empêcher de faire Teschouvah, afin de pouvoir mettre en oeuvre toutes les plaies - il risquait de craquer avant.

Vous écrivez ensuite : "...comment dire, je ne peux pas comprendre et dans le même temps découvrir un sens à Son action ?"
Il y a une infinité de raisons et d'explications aux actions divines. La grande majorité d'entre elles nous sont cachées. Il n'en reste pas moins légitime de montrer du doigt les conséquences positives qui accompagnent ces actions et qui permettent qu'elles se réalisent dans de bonnes conditions, en harmonie avec le but recherché. Voyez comment les versets dont je vous laisse les références, indiquent bien quel est le but de ces plaies : Schemoth, chapitre 7, vers. 5 et 17; chap. 8, vers. 6 et 18; chap. 9, vers. 14, 16 et 29.
Bien sûr qu'il existe un sens plus profond et plus subtil, comme vous dites, mais il serait du domaine de la Kabbalah, qui elle n'est pas de mon ressort.
Quant à faire des parallèles avec la Schoah, je ne m'y hasarderai pas. Les situations diffèrent tellement. Le peuple juif n'existe pas vraiment en Egypte, il n'a pas reçu la Torah, il n'a pas les plus de 3000 ans d'expérience que nous avons de nos jours, on ne peut appeler notre exil un exil constitutif comme on le peut à propos de l'exil d'Egypte, etc..
Et la Schoah est encore si proche de nous qu'il est très difficile d'en parler froidement et impartialement.

Votre dernière remarque concernant le "sens" de multiplier la fécondité des mères juives pour ensuite effacer tous ceux qui restent froids aux miracles mérite la réflexion suivante.
Haschem a montré aux Egyptiens et au Pharaon que plus ils asservissaient et faisaient souffrir les enfants d'Israël, plus ceux-ci se multipliaient. Haschem, en même temps, montrait aux enfants d'Israël sa supervision du monde.
Ensuite, et les deux choses ne sont pas liées, les enfants d'Israël doivent passer l'"examen de sortie d'Egypte" ! Il y en a qui le passent, d'autres non. Tous ont fondamentalement le libre arbitre, ils peuvent choisir d'avoir ou de ne pas avoir confiance en D-ieu.

J'espère que ces éclaircissements vous aideront à mieux comprendre cette épisode essentiel de notre histoire. N'hésitez pas à exprimer ce qui ne suffit pas dans mes explications.